The Callisto Protocol était un des jeux les plus attendus de l’année. Le développeur derrière le jeu, Glen Shofield, était un cocréateur d’une des séries de jeux de survie et d’horreur les plus acclamées, la franchise Dead Space. De plus, le jeu allait être un des premiers à utiliser l’engin graphismes Unreal 5 et les premières images dévoilées avaient grandement impressionné par leur réalisme et le niveau de détail était exceptionnel. Après avoir passé plusieurs heures dans les couloirs obscurs de la prison Black Iron, mon expérience est plutôt mitigée. Derrière les superbes graphismes, un niveau de violence particulièrement élevé et une merveilleuse performance des acteurs, la jouabilité de The Callisto Protocol déçoit par son manque d’originalité et son côté répétitif. Cela n’est pas pour dire que le jeu est foncièrement mauvais, il a de grandes qualités et saura plaire aux amateurs de jeux de survie et d’horreur.
- Studio de développement : Striking Distance Studios
- Éditeur : Krafton, Bluehole Inc.
- Plateformes disponibles : PS4, PS5, Xbox One, Xbox Series X/S et PC
- Plateforme de test : Xbox Series X
- Classement ESRB : M
- Prix : 79,99$ (version PS4 et Xbox One), 89,99$ (version PS5 et Xbox Series X/S)
- Site officiel
- Page Steam
Dans le futur lointain de 2320, Jacob Lee (interprété par l’acteur américain Josh Duhamel) est le pilote d’un vaisseau cargo qui assure la liaison entre les lunes Europe et Callisto qui gravitent autour de la géante gazeuse Jupiter. Lors d’un voyage de routine où ils transportent du curieux matériel, lui et son copilote sont attaqués par un groupe d’extrémistes et finissent par s’écraser sur Callisto, site d’une des prisons les plus dures du système solaire, Black Iron Prison. Seuls survivants, Jacob et Dani (Daren Fukuhara) finissent emprisonnés sans procès sur les ordres du chef de la prison, Warden Duncan Cole (James C. Matthis III). Cependant, Jacob n’aura pas la chance de bénéficier du « confort » de sa cellule car une étrange infection semble avoir pris possession des résidents, autant les prisonniers que le personnel, les transformant en créatures grotesques et assoiffées de sang. Avec un autre prisonnier, Elias (Zeke Alton), qui avait préparé son évasion depuis plusieurs années, Jacob devra traverser les tunnels obscurs de la station et la surface glacée de la lune afin de trouver un moyen de survivre à cet enfer.
Un côté esthétique absolument époustouflant…
Le jeu fait une superbe première impression, du moins sur les consoles de nouvelle génération, avec des graphismes exceptionnels et des personnages plus vrais que nature. Le héros du jeu est interprété par Josh Duhamel, un acteur bien connu, qui endosse le rôle autant au niveau de la voix que du corps. Il est difficile de croire qu’il s’agit d’un jeu, surtout lors des cinématiques, tant les personnages sont animés de façon réaliste. Les décors sont tout aussi magnifiques, que ce soit les sections de la prison avec ses cellules sinistres qui semblent être taillées à même le rock. Les quelques séquences où l’on a une vue de la surface de la lune avec Jupiter en arrière-plan sont littéralement à couper le souffle. La qualité des graphismes s’applique aussi aux ennemis du jeu qui sont tout simplement répugnants, avec des membres difformes et une apparence qui semble bien loin d’un humain.
L’action est bien servie par un superbe côté audio. La musique du jeu est utilisée de façon sporadique et est surtout présente lors des moments plus dramatiques. Le reste du temps, l’ambiance est apportée par les cris des mutants qui sont souvent en écho, comme s’ils venaient du plus profond de la station et qu’ils promettent au joueur un autre instant de terreur à venir. Les performances des acteurs sont tout simplement exceptionnelles. Le jeu dispose d’une distribution digne d’un film hollywoodien, et chacun des acteurs prend son rôle très au sérieux. Josh Duhamel est particulièrement impressionnant dans le rôle principal et fait usage d’un vaste éventail d’émotions, en plus d’avoir dû fournir tous les cris et grognements de son personnage. Le jeu est à son meilleur s’il est joué avec une bonne paire d’écouteurs pour s’immerger encore plus dans l’action et l’horreur.
… associé à une jouabilité très classique et peu originale
Tout comme un cadeau à l’emballage superbe, c’est le contenu qui prime, à savoir la jouabilité car cet aspect n’est malheureusement pas aussi soigné que l’esthétisme. Le jeu se joue à la troisième personne comme la majorité des jeux de survie et d’horreur où l’on contrôle Jacob. Pour les sections où l’on explore la prison, la jouabilité est tout à fait acceptable, mais c’est durant les nombreux combats que le jeu trébuche. Le joueur peut faire usage d’armes à feu pour terrasser ses ennemis, ou aller au corps à corps, ce qui est habituellement préférable car les munitions sont plutôt rares. Malgré la férocité des créatures, les éliminer devient très facile lorsque l’on maîtrise l’esquive, une tâche plutôt aisée. L’ennemi montre environ une seconde à l’avance d’où viendra son attaque, ce qui laisse au joueur amplement de temps pour esquiver du bon côté. Il est possible aussi de faire usage de furtivité et se faufiler derrière un ennemi pour l’éliminer silencieusement. Ces opportunités sont cependant plutôt rares, car les ennemis ont tendance à vous détecter rapidement. L’exception est durant une séquence où Jacob fait la rencontre d’ennemis aveugles, mais à l’ouïe très fine. Ce qui brise un peu l’immersion est que ceux-ci vous détectent au moindre mouvement régulier, mais ne réagissent pas du tout lorsque vous éliminez un de leurs semblables dans une séquence particulièrement brutale et bruyante.
La jouabilité est également affectée par le choix des développeurs d’utiliser une interface très discrète. Au lieu d’avoir des menus qui indiquent clairement votre vitalité ou le nombre de munitions restantes dans votre pistolet, ces informations se trouvent directement sur votre héros. Cette fonctionnalité était également présente dans Dead Space, mais là votre vitalité restante était clairement visible par une série de lumières tout le long de la colonne vertébrale de votre personnage. Dans The Callisto Protocol, cette information se trouve sur un tout petit indicateur au niveau de la nuque de Jacob et il est parfois difficile à voir, surtout au cours d’un combat où il est souvent caché par les mouvements du héros et de son adversaire. Si Jacob se trouve mal en point, il peut faire usage de pistolets qui lui injectent un médicament, mais on doit faire preuve de prudence car le jeu ne tombe pas en pause lorsque vous vous soignez. Il m’est arrivé à plus d’une reprise de subir une attaque pendant ce temps, ce qui est frustrant car la dose est alors perdue.
Ce qui est également un désagrément au niveau de la jouabilité est le sentiment très présent que l’on a déjà joué à ce type de jeu plusieurs fois. Il est certain que Dead Space est sorti à un moment où les jeux d’horreur de ce genre ne faisaient pas légion, mais depuis, la série a inspiré de très nombreux studios qui ont tenté de recréer la magie. The Callisto Protocol n’apporte pas vraiment quelque chose de nouveau à la sauce. Même le système de combat semble avoir fait un pas en arrière, avec un arsenal plutôt classique de pistolets et de fusils. Dead Space se démarquait avec sa scie qui permettait de démembrer les ennemis qui étaient très originaux dans leur difformité. Ici, ils entrent dans le moule des zombis sans cervelle qui foncent sur vous dès qu’ils vous détectent. Il y a quelques exceptions, comme les mutants aveugles cités plus haut et certains spécimens qui crachent une forme d’acide à distance. Le combat demeure tout de même satisfaisant, arracher le bras d’un mutant avec une matraque futuriste ne devient jamais banal, tout comme parvenir à mener un ennemi vers l’un des nombreux dangers, comme un ventilateur géant.
Il est à noter que le jeu offre le choix entre un mode haute fidélité et un autre qui opte pour la performance et la fluidité. La seconde option est à conseiller car la différence au niveau des graphismes est minimale et la jouabilité est grandement supérieure avec l’augmentation du nombre d’images par seconde.
En conclusion, The Callisto Protocol est un jeu qui impressionne certainement avec ses qualités esthétiques, mais dont l’apport à la sauce jeu de survie et d’horreur est minimal. Il est un bon exemple si vous souhaitez voir ce que votre nouvelle console à dans le ventre, mais la jouabilité ne vous impressionnera pas vraiment.
J’aime
- Les graphismes à couper le souffle ;
- La performance des acteurs ;
- La qualité de l’audio.
J’aime moins
- La jouabilité peu originale ;
- L’interface d’utilisateur peu visible ;
- La durée de jeu plutôt brève.
La copie de The Callisto Protocol a été fournie par Krafton.
The Callisto Protocol
Scénario
Graphismes
Bande sonore
Jouabilité
Durée de vie
Un esthétisme magnifique miné par une jouabilité peu originale
The Callisto Protocol n'arrive pas à s'éclipser de l'ombre de Dead Space au niveau de la jouabilité, malgré des graphismes magnifiques.