Lorsque j’étais à l’école primaire, je voulais devenir astronaute. J’ai toujours été fasciné par l’espace et son exploration. Près de 40 ans plus tard, je n’ai pas encore rejoint les rangs de la NASA, mais j’ai maintenant un substitut qui me permet d’assouvir mes rêves d’enfant : le jeu Starfield. Étant un des titres les plus attendus de l’année, les attentes étaient énormes. Sans arriver à toutes les atteindre, le résultat final est un jeu gargantuesque, avec suffisamment de contenu pour durer jusqu’à l’année prochaine (et encore !).
- Studio de développement : Bethesda Game Studios
- Éditeur : Bethesda Game Studios
- Plateformes disponibles : Xbox Series X/S et PC
- Plateforme de test : Xbox Series X
- Classement ESRB : M
- Prix : 89,99$ (édition standard – incluse avec Game Pass) et 129,99$ (édition premium)
- Site officiel
- Page Steam
L’action se déroule au 24e siècle et l’humanité a conquis les étoiles. Cela a été rendu nécessaire, car un événement apocalyptique a affecté la magnétosphère terrestre, rendant son atmosphère vulnérable aux radiations du Soleil. La surface n’est plus qu’un immense désert froid, semblable à la surface de Mars. Le système Alpha du Centaure est la nouvelle demeure des humains, mais leurs épreuves ne sont pas parvenues à les unir. Après une guerre entre les deux factions principales, les Colonies Unies – qui essaient de préserver un système démocratique et le Collectif Freestar qui prime plus d’indépendance, une paix fragile a été établie. Mais il suffirait de bien peu pour qu’un nouveau conflit n’éclate.
Si les premiers voyages dans l’espace étaient pour l’exploration et l’acquisition de connaissances, le caractère cupide typique des humains a rapidement pris le dessus et ils sont bien plus intéressés par le fait d’amasser des richesses naturelles et d’augmenter leurs profits. Cependant, une petite organisation, Constellation, tente de maintenir la curiosité et poursuivre l’exploration spatiale. Alors que la majorité pense que le groupe s’est dissous depuis longtemps, ses membres sont plus actifs que jamais par la découverte d’étranges artefacts trouvés sur différentes planètes. Ceux-ci causent d’étranges visions chez ceux qui entrent en contact avec l’une des pièces.
Des expériences aussi variées que les joueurs eux-mêmes
Le personnage principal est un des nombreux mineurs qui bossent dans les profondeurs des planètes et des lunes à la recherche de riches minerais. Au cours d’une journée de travail comme les autres, il découvre un des artefacts, ce qui provoque en lui une vision confuse qui le projette aux confins de la galaxie. Cela attire l’attention de Constellation qui l’invite à rejoindre leurs rangs afin de retracer les pièces manquantes d’un puzzle à l’échelle galactique. Débute alors une aventure qui conduira le héros à voyager dans l’espace, accomplir des missions et peut-être même rejoindre une des nombreuses factions qui se partagent les territoires.
Starfield est la première création originale du studio Bethesda, reconnu pour les franchises Elder Scrolls et Fallout, depuis près de 25 ans. C’est aussi la première production importante du studio depuis son acquisition par Microsoft qui a fait du jeu une exclusivité pour sa console Xbox et le PC. Les développeurs ont travaillé presque dix ans sur Starfield et le résultat final démontre bien leur engagement. Le jeu est tout simplement gargantuesque par son contenu, que ce soit les missions à accomplir ainsi que les différents mondes à découvrir et explorer.
Comme tout bon jeu de Bethesda, Starfield commence avec un système de création de personnages qui propose une personnalisation tellement poussée qu’on peut y passer de nombreuses heures. Chaque partie du corps ou presque peut être configurée, que ce soit la coupe de cheveux, à la grandeur et la corpulence, en passant par les cicatrices et les taches de rousseur.
Une option particulièrement intéressante est la possibilité de choisir un trait qui apportera un avantage, mais aussi un inconvénient. Par exemple, votre personnage peut avoir des parents aimants chez qui il trouvera toujours un toit et un repas chaud, mais à qui il devra envoyer fréquemment de l’argent. Il peut aussi être un introverti qui fonctionne mieux en solo et qui verra ses facultés réduites s’il se retrouve avec des compagnons. Ces traits sont tout à optionnels et le joueur peut en attribuer jusqu’à trois à son personnage.
Un système de combat rapide et palpitant
Le jeu se joue à la première ou à la troisième personne, comme c’était le cas avec Skyrim et Fallout 4. La majorité du temps est vouée à l’exploration, aux conversations avec des personnages non-joueurs ainsi qu’aux combats. Starfield emprunte un des éléments les plus appréciés de Fallout 4 : son système de combat en temps réel qui peut se jouer aussi bien que tout bon jeu de tir à la première personne. La majorité des combats se font avec une des nombreuses armes à feu ou laser, mais il est aussi possible d’affronter ses ennemis au corps à corps. Les combats sont frénétiques et palpitants, mais on se retrouve très souvent à court de munitions, ce qui peut s’avérer frustrant.
L’interface d’utilisateur est très familière pour quiconque ayant joué à Skyrim. On retrouve le point de visée en permanence au milieu de l’écran ainsi que le système de menus qui regroupe les habiletés, l’inventaire, les missions en cours et la carte de l’emplacement où se trouve le personnage. Si le menu des missions et des habiletés est facile à lire, il n’en est pas de même pour celui de l’inventaire qui regroupe les objets dans des catégories plutôt vagues. Par exemple, les armes sont dans un menu alors que les munitions sont dans un autre, rendant difficile de savoir quel type de munitions est utilisé pour tel type d’armes.
Deux éléments de jeu typiques des jeux de rôle ont été complètement revampé pour Starfield : le crochetage de serrures et la persuasion. Vu qu’on évolue dans un univers futuriste, on n’utilise pas les traditionnels outils pour déverrouiller une porte ou un conteneur. Le jeu fait appel à un outil qui ressemble à un croisement entre une lampe de poche et une lunette de visée. On a une vue de la serrure qui est composée d’un ou plusieurs niveaux selon son niveau de difficulté. À droite de l’écran se trouvent une série de solutions possibles, on devra choisir la combinaison qui sera compatible avec les encoches de la serrure. Même après de nombreuses applications, ce mini-jeu demeure toujours amusant.
Discuter avec les personnages non-joueurs : une activité très intéressante !
Starfield comprend des centaines de personnages non-joueurs avec lesquels le joueur aura à converser. Si l’interface de la conversation est similaire à celui des autres jeux de Bethesda, le système de persuasion est complètement différent. Plutôt que de simplement montrer le pourcentage de réussite dans le menu de la conversation, on a droit à une série d’arguments qui vont du presque passif à l’agressif. Chacun des personnages rencontrés aura un nombre de points à atteindre pour se ranger à l’avis du joueur. Les arguments les plus doux ont une plus grande chance de réussir, mais ils donnent un nombre de points réduits. Le nombre de tentatives possibles étant limité, on ne peut pas toujours réussir avec seulement des options douces. Atteindre cet équilibre est une des victoires les plus satisfaisantes du jeu.
La majorité de l’action se déroule en terrain ferme sur une des nombreuses planètes du jeu, mais pour s’y rendre, le joueur devra piloter son vaisseau jusqu’à elle. Contrairement à d’autres jeux du même type comme No Man’s Sky, l’espace n’est pas vraiment ouvert et on y évolue surtout avec le pilote automatique. Par exemple, si on souhaite voyager d’une planète à une autre dans le même système solaire, on sélectionne la destination dans un menu et on appuie sur un bouton pour s’y rendre presque instantanément. Ce système de déplacement est un peu décevant, surtout pour ceux qui auraient aimé voyager à travers les étoiles sans avoir à regarder des écrans de chargement.
Les séquences dans l’espace sont rendues plus intéressantes lorsque le joueur doit combattre des vaisseaux ennemis. Les véhicules dans Starfield ne sont pas des chasseurs rapides et manœuvrables comme le X-Wing de Luke Skywalker. Ils se rapprochent plus d’un camion de marchandises. Il faut savoir bien utiliser le levier de vitesse, car le pousser à fond rend les virages longs et laborieux. Il est recommandé de réduire sa vitesse, ce qui rend le vaisseau beaucoup plus agile. Ce dernier est équipé de deux types d’armes. Les canons laser sont très efficaces contre les boucliers de protection, mais causent des dommages mineurs à la coque. Il est plus efficace de passer aux missiles pour venir à bout de cette dernière barrière de défense.
Une expérience visuelle à la fois superbe et décevante
Visuellement, Starfield est à la fois superbe et laid, souvent dans le même contexte. Par exemple, durant les conversations, les personnages non-joueurs bougent de façon réaliste, mais si on les regarde dans les yeux, on croit avoir affaire à des mannequins. Du côté de l’environnement, la majorité des planètes sont dépourvues d’atmosphères, on a donc souvent droit aux mêmes décors désertiques qui ne changent que par leur couleur. De l’autre côté, les planètes développées comme New Atlantis, la capitale des Colonies Unies, sont tout simplement magnifiques, regorgeant de détails et d’environnements variés. Finalement, étant un jeu de Bethesda, on a droit aux traditionnels bogues au niveau des graphismes, comme des personnages flottants dans les airs ou qui passent à travers le décor. Cependant, leur nombre est beaucoup plus faible que d’autres productions du studio.
La trame sonore du jeu accompagne très bien l’action. Faisant usage majoritairement de synthétiseur, la musique nous projette dans ces mondes futuristes avec autant d’efficacité que les trames sonores des classiques de la science-fiction, comme Blade Runner. Un petit bémol, vu l’immensité du jeu, le nombre limité de pièces se fait sentir rapidement. Les performances vocales des acteurs sont sans faille, ils passent à travers un vaste éventail d’émotions et réagissent de façon réaliste au ton utilisé par le joueur. Même les conversations entre personnages non-joueurs n’ont pas l’air artificielles comme celles dans Oblivion par exemple. Il est même possible d’obtenir une nouvelle quête simplement en écoutant un de leurs dialogues.
Parlant des quêtes, Starfield en offre littéralement des tonnes. En plus de la mission principale qui prend environ 20 heures à compléter, le jeu offre la possibilité de se joindre à une des nombreuses factions, comme les Vanguard, une milice de citoyens, ou un groupe de chasseurs de primes. On peut même rejoindre les rangs de la Flotte Écarlate, une confédération de pirates se spécialisant dans le vol, la contrebande et le meurtre. Bien évidemment, on ne peut être à la fois membre de la police locale de New Atlantis et d’un groupe de pirates à la fois.
Des missions, des missions et encore des missions !
C’est dans ce système de missions que Starfield brille le plus. Les développeurs sont allés bien au-delà de ce qu’on a l’habitude de s’attendre d’un système de quête générique qui se limite trop souvent à soit « livrez tel objet à tel personnage » ou « nettoyer cette mine d’un groupe de criminels ». Les missions commencent souvent de façon basique avec des requêtes simples, mais elles évoluent généralement en opérations beaucoup plus complexes qui demandent d’accomplir de multiples étapes. On a souvent la liberté de compléter ces quêtes de la façon qu’on le veut. L’option de foncer dans le tas avec un barrage de munitions est aussi valide que d’employer une approche furtive en découvrant l’approche la plus efficace. Un personnage à la langue particulièrement habile pourra souvent se tirer d’un faux pas par une parole cajoleuse ou un pot de vin.
C’est cette possibilité d’approcher un problème de différentes façons qui rend Starfield aussi plaisant à jouer. Il n’y a pas de mauvais choix, seulement différentes possibilités. Échouer dans une étape d’une quête ne signifie pas nécessairement que la mission est un échec, mais qu’elle prendra une tournure différente. Cet embarras du choix fait de Starfield un véritable jeu de rôles où l’histoire est dictée par les actions du joueur et non par une série de cinématiques qui vont dans un sens précis. Certains joueurs n’aimeront pas cette approche plus abstraite, mais ceux qui adorent avoir un vaste terrain de jeu où ils passeront des dizaines, voire des centaines d’heures seront bien servis.
En conclusion, Starfield est un de ces jeux qui accomplissent presque un miracle : être très attendu et offrir une expérience de jeu satisfaisante. Sa quantité phénoménale de contenu fera en sorte que pratiquement tous les joueurs y trouveront de quoi les intéresser pour de nombreux mois. Dans une année extraordinaire pour les jeux vidéo, Starfield est un candidat solide pour le titre du meilleur jeu de 2023.
J’aime
- La quantité incroyable de contenu ;
- Le système revampé pour le crochetage et la persuasion ;
- Les différentes factions du monde ;
- La qualité exceptionnelle du jeu des acteurs ;
- La variété des environnements ;
- Le système de combat rapide et satisfaisant.
J’aime moins
- La qualité inégale des graphismes ;
- Quelques bogues techniques ;
- La taille des environnements qui allonge grandement les déplacements.
La copie de Starfield utilisée pour cette critique a été utilisée avec l’abonnement Game Pass de l’auteur.
Starfield
Scénario
Graphismes
Bande sonore
Jouabilité
Durée de vie
Palpitant, fascinant et très ambitieux
Starfield parvient à être un jeu très attendu et à offrir une expérience de jeu très satisfaisante.