On a parfois l’impression que les jeux euros se suivent et se ressemblent tous. Oui, mais non ! Quand on a l’habitude de pousser des petits cubes en bois, on devient difficile et on s’attarde aux nuances et aux variations. C’est le cas pour Praga Caput Regni, qu’on pourrait traduire par Prague, capitale du royaume. Il s’agit d’un jeu de l’auteur à succès Vladimir Suchy, qui nous a donné Underwater City, Pulsar 2849, Prodigals Club, Last Will, etc. Le niveau de complexité de moyen à élevé n’est pas dans les goûts de tous ; ce n’est pas qu’il est difficile à comprendre, mais plutôt complexe à maîtriser.
- Auteur : Vladimir Suchy
- Illustrateur : Milan VaroN
- Éditeur : Delicious Games et Rio Grande Games
- Nombre de joueurs : 1 à 4
- Âge : 14 ans et plus
- Durée : 45 à 150 minutes
- Année : 2020
- Page officielle du jeu
- Page BoardGameGeek
Les mécaniques
Essentiellement, dans Praga Caput Regni, vous devrez choisir les différentes actions disponibles sur une grande roue. Des actions, oui, mais pour faire quoi me direz-vous ? Pour aider le roi Charles à construire la ville, sa cathédrale, ses murs, ses différents bâtiments, etc. Un vrai jeu euro, finalement ! Vous aurez aussi des plateaux personnels. Ces plateaux vous aideront à gérer vos ressources (mines d’or et carrière de roches) dans un cas et à augmenter vos différentes actions dans l’autre (construction de technologies et du mur). Déjà, beaucoup de choses à surveiller.
Les différents chemins vers la victoire
Praga Caput Regni est une salade de points, c’est-à-dire un jeu avec de nombreuses façons de faire des points. Comme dans la plupart de ses jeux, Vladimir Souchy nous propose un jeu avec beaucoup de chemins possibles. Vous devrez avancer sur certaines pistes : la cathédrale St-Vitus, le mur de la faim, l’université Charles, la piste technologique, la rivière menant au pont Charles. Oui, le roi a donné son nom à beaucoup de trucs !
Vous devrez aussi augmenter vos actions en construisant de nouvelles technologies et en construisant le mur. Vos efforts pour construire la ville seront récompensés par plus de points de victoire si vous êtes majoritaire dans certains quartiers.
La rejouabilité
Tout ça vous semble compliqué ? Ne vous découragez pas ! À votre tour, vous allez sélectionner une action et la faire, peut-être pouvoir faire une action supplémentaire, certaines technologies vous aident à augmenter vos actions. Le tout est de profiter de chaque occasion qui vous est donnée pour augmenter vos actions pour plus tard afin que vos prochains tours soient de plus en plus riches en actions. Pourquoi, me demanderez-vous ? Parce qu’à la fin, chacun des joueurs n’aura fait que 16 actions de base. Et 16 actions, ce n’est pas assez pour gagner la partie.
À cause des différentes pistes, les combinaisons possibles de combos sont immenses. De plus, plusieurs tuiles vous sont fournies pour changer les bonus du pont, du mur, de la cathédrale et de la rivière. Sans compter que les tuiles pour les technologies, le mur et la ville sont en assez grand nombre pour ne pas être toutes utilisées à chaque partie.
Il y a tant à dire et à faire que c’est parfois étourdissant !
La qualité de la production
La roue d’actions de Praga Caput Regni, est un mécanisme plutôt ingénieux. Non seulement la roue tourne facilement sur son axe, mais un cube va l’arrêter de tourner au bon moment lorsque c’est la fin du tour. Un de vos plateaux personnels est également muni de deux roues qui vous serviront à gérer les quantités de vos ressources et votre avancement sur certaines pistes. Le plateau est de double épaisseur avec des enclavures, moins de chances que vos marqueurs ne bougent.
Le pont, le mur et la cathédrale sont imprimés sur le plateau de jeu principal mais vous avez également la possibilité d’utiliser les versions 3D de ces éléments du jeu. Ce n’est pas essentiel mais ça a de la gueule.
En guise de conclusion
Personnellement, j’aime bien cet auteur. Suchy sait faire des jeux où la thématique explique minimalement les mécaniques du jeu. Ça reste un jeu euro, c’est pour une certaine tranche de joueurs. Ceci étant dit, si vous aimez les jeux de Feld, vous ne serez pas dépaysé avec Praga Caput Regni. Il a tout ce qu’il faut pour devenir une référence dans le genre. Si j’avais à le comparer à un autre jeu, je pourrais le faire avec Trajan (Feld) ou Shakespeare (Rigal). Pour ceux que ça intéresse, le jeu a aussi une version solo, mais elle semble peu appréciée. À tel point que vous trouverez sur le site de Delicious Games un nouveau mode solo, qui lui, semble faire consensus. J’espère que cela vous donnera le goût de l’essayer !