Certains jeux parviennent à viser dans le mille en offrant une expérience exceptionnelle sur tous les points, tant au niveau des graphismes que de la jouabilité et de la variété. Certains autres bénéficient d’un aspect qui est si raffiné qu’il en vient presque à faire oublier ses points plus pauvres. C’est le cas avec Outriders, le nouveau titre de l’éditeur Square Enix. Ce titre était très attendu d’une bonne partie de la communauté des joueurs avec ses promesses de jouabilité féroce, de graphismes superbes et d’une expérience à plusieurs enrichissante. Le résultat final ne parvient tout de même pas à atteindre les attentes, mais ça ne veut pas dire que le jeu est un échec cuisant. Si ce n’était d’une jouabilité très amusante, Outriders ne connaîtrait pas un grand succès. Après avoir passé plusieurs heures sur la planète Enoch, je peux vous confirmer que je ne regrette pas mon séjour, mais je ne peux également oublier plusieurs désagréments.
- Studio de production : People Can Fly
- Éditeur : Square Enix
- Plateformes disponibles : PS4, PS5, Xbox One, Xbox Series S/X, Stadia, PC
- Plateforme de test : Xbox Series X
- Classement ESRB : M
- Prix : 79,99$ – inclus avec la Game Pass de Xbox
- Site officiel
- Page Steam du jeu
Nous sommes à la fin du 21e siècle. Après des années à abuser des ressources naturelles, à polluer et à s’entretuer, la Terre semble en avoir eu assez de l’humanité. Une série de tremblements de terre de plus en plus puissants ont rendu la surface de la planète presque inhabitable. En désespoir de cause, certaines nations ont cumulé le peu de ressources qui leur restaient pour construire un vaisseau spatial qui contiendra un demi-million d’humains pour coloniser la planète Enoch, située dans un système près du nôtre. Après un voyage de plus de 80 ans en cryogénie, un premier groupe, les Outriders, sont envoyés sur la surface afin d’y trouver un endroit adéquat pour une colonie. Cependant, Enoch n’est pas le Jardin d’Éden que les premiers recensements promettaient. D’intenses tempêtes viennent secouer le groupe d’éclaireur, dont la majorité ne survivent pas. Votre personnage, grièvement blessé, est replacé en suspension cryogénique pour une autre trentaine d’années. À son réveil, il se trouve plongé dans un univers apocalyptique où les survivants sont divisés en factions et s’entretuent pour les rares ressources apportées avec eux. Les tempêtes continuent à faire des ravages, mais contrairement à la majorité, votre personnage n’est pas instantanément incinéré par une d’entre elles. Plutôt, elles font naître en vous des pouvoirs surhumains. Ce sera à vous d’utiliser ces nouvelles capacités pour trouver un nouvel endroit où l’humanité pourra renaître de ses cendres.
Une jouabilité excellente, inspirée par plusieurs titres à succès
Le style de jeu d’Outriders est un mélange entre le tir et trésor (shoot and loot) de Destiny, le tir à couvert de Gears of War et les pouvoirs des biotiques de Mass Effect. Le jeu offre le choix de quatre classes de personnage qui offrent chacune une expérience de jeu différente. Certains favorisent un style de combat agressif qui récompense le combat au corps à corps, alors que d’autres sont préférables pour ceux qui préfèrent se tenir loin de l’action et abattre leurs ennemis à distance. Le joueur obtient de l’expérience à force de combat et de compléter des missions, et débloque de nouveaux pouvoirs. Ces derniers peuvent être activés par groupe de trois et vont de la transformation de votre personnage en tornade de lames qui vont découper en morceaux vos ennemis à générer un tremblement de terre puissant. Le seul moyen de récupérer de la vitalité est en éliminant ses adversaires, et cette aptitude change en fonction de votre classe de personnage. La jouabilité est l’élément du jeu le plus brillant.
Les combats sont féroces et impliquent souvent une myriade d’adversaires, humains et créatures, qui demandent de varier vos types d’attaque. De base, le joueur a accès à une grande variété d’armes à feu, comme les fusils à pompe et les carabines de type sniper. Les amateurs de jeux de tir à couvert seront ravis de retrouver l’action de la franchise Gears of War, mais dans un style encore plus rapide. Les armes sont satisfaisantes à utiliser, mais c’est vraiment les pouvoirs surhumains qui volent la vedette. Utiliser un pouvoir de ralentissement du temps, combiné à la tornade de lames ne devient jamais lassant. Enfin, le jeu utilise un système intéressant pour la difficulté. Toutes les parties débutent au niveau le plus facile, mais au fur et à mesure que l’on vient à bout de ses ennemis, le jeu augmente en difficulté en passant au palier suivant. Les ennemis deviennent plus féroces, mais les récompenses qu’ils laissent derrière deviennent plus intéressantes. Il y a 15 paliers en tout et il est possible de stopper la progression en tout temps en revenant à un niveau plus bas.
Un vaste monde à explorer, des missions très répétitives à compléter
Le jeu offre une vaste gamme de missions à compléter, certaines faisant avancer l’histoire alors que d’autres sont secondaires et optionnelles. Malgré leurs objectifs variés, ces missions finissent par se ressembler pas mal. Que ce soit retrouver des documents importants, éliminer un capitaine d’une faction ennemie ou apporter une lettre à un être cher, le déroulement est presque tout le temps le même. Vous arrivez dans la section où se déroule la mission, vous avancez jusqu’à une clairière où se trouve convenablement plusieurs murets et une vague d’ennemis apparaît. Vous devrez les vaincre afin de pouvoir progresser un peu plus loin, que ce soit jusqu’à un obstacle à dégager ou une porte verrouillée dont la clé se trouve sur le cadavre du dernier ennemi éliminé. Vous continuez ainsi à deux ou trois reprises jusqu’à arriver soit à un boss plus difficile (et presque toujours entouré d’une petite armée de subalternes) ou à l’objet à retrouver, une icône apparaît et la toucher vous permet de retourner à un endroit près de la personne qui vous a donné la mission. Ce principe est très répétitif et heureusement que la jouabilité est excellente sinon le jeu serait d’un grand ennui. Un point intéressant est l’équipement que les ennemis laissent tomber qui peut soit être utilisé, démantelé pour des ressources ou vendu à un marchand. Il est préférable de choisir soit de démanteler ou vendre car améliorer son équipement demande beaucoup de ressources et l’inventaire des marchands est offert à des prix astronomiques.
Côté visuel, Outriders est plutôt satisfaisant. Les différents environnements sont richement détaillés, que ce soit un champ de bataille dévasté par des années de bombardements ou une jungle luxuriante qui rappelle celles du film Avatar. D’un autre côté, les personnages sont soit très bien animés ou rappellent certains cauchemars de l’époque de Assassin’s Creed Unity. Aussi, utiliser de nouvelles pièces d’armure vient changer l’apparence de votre personnage, ce qui est bien, mais de nombreux bogues graphismes viennent un peu gâcher la sauce, comme une magnifique cape qui passe au travers des mains ou qui laisse apparaître une partie de l’armure qui se cache dessous. Ces petits désagréments sont particulièrement difficiles à ignorer durant les cinématiques. Pendant les combats, on peut souvent voir des ennemis passer à travers certains éléments du décor, mais heureusement l’action constante capte toujours notre attention. Le jeu a été testé sur une console Xbox Series X et la fluidité était toujours constante dans les 60 images par seconde. L’aspect sonore a été particulièrement soigné avec de solides performances des acteurs et des bruits d’armes et d’explosions dignes d’un film de Michael Bay (Transformers). Même les personnages les plus insignifiants, comme les habitants d’un des campements, sont joués par de bons acteurs, malgré qu’ils répètent leurs répliques très souvent.
Une obligation d’être en ligne, que l’on souhaite jouer à plusieurs ou pas
À sa sortie, le jeu a souffert d’un grave problème au niveau des serveurs qui étaient surchargés, empêchant de nombreux joueurs d’y accéder. C’est d’autant plus frustrant qu’il est obligatoire d’être en ligne, même si l’on souhaite jouer en solo. Le jeu offre la possibilité de se joindre à un groupe de trois pour compléter les missions en coopération, que ce soit avec nos amis ou en rejoignant un groupe aléatoire. S’il est amusant d’exploser des ennemis avec des compatriotes, il est tout à fait possible d’explorer Enoch seul et avoir une expérience de jeu satisfaisante.
En conclusion, Outriders est un bon jeu d’action, avec une jouabilité solide et complexe, mais miné par une histoire un peu banale et des missions très répétitives. Les propriétaires d’une console Xbox One ou Series S/X sont particulièrement choyés vu que le jeu est disponible avec le service Game Pass. Si vous êtes amateurs de jeux de tir à la troisième personne et surtout du mode à couvert, vous obtiendrez des heures de plaisir. On aurait tout de fois souhaité un peu plus de variété.
La copie du jeu utilisée pour cette critique a été acquise avec l’abonnement Game Pass du rédacteur.
Outriders
Scénario
Graphismes
Bande sonore
Jouabilité
Durée de vie
Jouabilité fantastique, missions répétitives
Outriders bénéficie d'une jouabilité fantastique, mais est miné par une histoire banale et des missions très répétitives.