Il y a quelques mois seulement, No Man’s Sky était l’un des titres qui suscitaient le plus de réactions cringe-worthy dans l’univers des jeux vidéo. #SHAME ! #TRASH ! #ITSATRAP ! Et pour cause. Lors du E3 2014, le développeur, Sean Murray (Hello Games), avait faussement promis la lune, en plus de la réponse à la vie, à l’univers et tout le reste…
Dès la sortie du titre en 2016, la planète gaming a eu tôt fait de découvrir le pot aux roses : pas de mode multijoueur, des écosystèmes pauvres et répétitifs, des créatures décevantes et surtout, SURTOUT, une jouabilité redondante, qui est rapidement parvenue à lasser les plus optimistes.
De mémoire, il s’agit de l’un des titres indépendants ayant suscité le plus d’intérêt avant sa sortie, mais c’est aussi celui que la communauté a déserté le plus rapidement !
Si bien qu’on n’en parlait plus, de No Man’s Sky. Ou en mal. Ou en blague. Un régal pour les trolls. Hello Games s’est littéralement fait détruire sur toutes les tribunes. Mais voilà que, depuis deux semaines, les appels à l’action sur les médias sociaux ne dérougissent pas : « Cherche coéquipier pour No Man’s Sky ! »
Annoncée comme majeure, la plus récente mise à jour en date, No Man’s Sky Next, a réussi un sacré tour de force : ramener les projecteurs sur le jeu et capter l’attention de la communauté tout entière… plus de deux ans après l’écrasement ! J’ai bien voulu m’y replonger, ne serait-ce que pour la trame sonore épique et l’atmosphère de mystère qui entoure l’univers de No Man’s Sky.
Retour à la base ?
J’avais déjà une quarantaine d’heures de jeu derrière le clavier quand j’ai abandonné No Man’s Sky. Et l’une des premières questions que j’ai dû me poser, c’est : « Repars-je de zéro ? » .
D’un côté, je perdrais mon vaisseau, ma base et les quelques million$ que j’avais accumulés. D’un autre côté, je réapprendrais la mécanique du jeu au fur et à mesure, au lieu de me retrouver devant un inventaire rempli de matériaux dont j’ignore complètement l’utilité ! Car oui, les minéraux et les recettes ont été complètement revampés. On dit quoi déjà ? Ah oui : « le voyage plutôt que la destination ! »
En ce qui me concerne, je choisis la destination (lol). Ce jeu en cache des millions, de destinations… Plus vite je retrouve mon vaisseau, plus vite je peux repartir à la découverte de l’espace. Pour les nouveaux, si vous choisissez le mode survie – ce que je vous conseille fortement – préparez-vous à en suer un coup et à mourir fréquemment, avant de vous envoler dans l’espace pour la première fois.
Il vous faudra d’abord survivre à un environnement toxique et hostile, tout en apprenant les bases du jeu, avant de trouver un vaisseau abandonné, de le réparer et, même après votre premier envol, de passer beaucoup de temps sur votre première planète afin d’amasser les technologies et ressources nécessaires à un voyage interstellaire.
Donc c’est décidé, je lance ma sauvegarde.
Je réapparais par défaut sur la station spatiale, une espèce de sanctuaire commercial apparaissant dans presque tous les systèmes solaires. Mon vaisseau est toujours là, sur la piste de décollage, fier cargo (Hauler) intersidéral, reconnu pour son espace d’entreposage. Que voulez-vous, je suis un accumulateur compulsif !
La station a beaucoup changé. Des quelques pièces ridiculement exiguës par rapport à la taille de la station qui s’y trouvaient jadis, elle a dorénavant les allures d’un Carrefour Laval doublé de la station Berri-UQAM : de nouveaux marchands, des quidams un peu partout et de toutes nouvelles installations !
C’est d’ailleurs ici qu’on peut éditer l’apparence de son avatar pour la première fois… Eh oui, No Man’s Sky a (finalement) permis la caméra à la troisième personne ! Toutefois, à mon avis, ce mode est purement cosmétique. Je suis rapidement revenu en mode première personne, beaucoup plus efficace pour les déplacements, les combats et le minage.
S’armer de patience
J’ouvre mon inventaire : plusieurs matériaux ont disparu et beaucoup des technologies que j’avais développées sont désormais obsolètes. Que vous soyez nouveau ou pas à ce jeu, vous devrez (ré-)apprendre les recettes pour le carburant, les matériaux avancés et les 2000 gadgets (dont j’ignore encore toutes les utilités) qui améliorent votre base, vos vaisseaux, vos véhicules, votre combinaison spatiale et votre arme. Le Wiki de No Man’s Sky sera votre meilleur allié !
Petit moment d’angoisse : ma base – des heures de travail – ne semble pas avoir survécu à la mise à jour ! Ce n’est qu’une heure plus tard que je me rendrai compte qu’elle est enregistrée dans l’une de mes quêtes (si je m’étais un peu plus attardé à la lecture des mises à jour, aussi…) Je devrai simplement me rendre sur une planète pour lui trouver un endroit désigné afin que le jeu la rebâtisse à mes pieds.
Avertissement à ceux et celles qui voudraient se lancer dans l’aventure pour la première fois, ce jeu en est un de patience. Parlez à tous les NPC deux fois plutôt qu’une, scannez votre environnement, visitez partout et expérimentez avec votre inventaire. Vous découvrirez des mots, des langues, des matériaux, des items et des astuces qui vous permettront de progresser plus rapidement.
Comme le jeu est très vaste et que vous aurez tendance à vous éparpiller dans vos tâches, donnez-vous des objectifs ! Personne n’a le même parcours à NMS, et c’est un des éléments qui fait toute la beauté du jeu.
Le multijoueur en vaut-il vraiment la peine ?
Rencontrer une autre joueur fut un vent de fraîcheur incroyable après deux ans de solitude !
Le menu de départ nous propose de nous téléporter dans notre propre système solaire, ou encore de rejoindre celui d’un ami ou d’une personne au hasard. Si vous choisissez la première option, il se pourrait quand même éventuellement qu’un douche de l’espace viennent vous attaquer. Si vous choisissez la deuxième, vous serez transporté avec votre vaisseau et tout l’équipement que vous aviez sur vous dans un autre système, et une icône vous permettra de retrouver les autres joueurs.
Même en multijoueur, No Man’s Sky demeure un jeu de minage de ressources, d’exploration et de coop, beaucoup plus que de combat. Bien sûr, il y a du PVP et vous pourrez attaquer d’autres joueurs, mais le jeu est loin d’être conçu autour de cet objectif, ce qui déplaira à ceux qui s’attendent à beaucoup d’action.
En ce qui me concerne, No Man’s Sky me sert de jeu de détente et de chillage, entre deux parties intenses de CS:GO ou de Rocket League.
No Man’s Sky Next : on y retourne ou pas ?
Si vous aviez apprécié votre première expérience, mais que le manque d’objectifs vous avait largué, je lui donnerais une deuxième chance. Malgré leur échec initial, les développeurs n’ont jamais abandonné et ont véritablement travaillé d’arrache-pied pour élever le jeu le plus près possible de ce qui avait été promis.
Si vous n’y avez jamais joué et que vous êtes un mordu de jeux d’exploration et de survie, et surtout, si l’espace vous fascine, il vaut maintenant vraiment la peine de s’y intéresser.
Plusieurs points positifs :
- J’ai redécouvert ce que j’avais le plus aimé de No Man’s Sky : l’atmosphère énigmatique du jeu et de sa trame sonore, qui chevauchent brillamment à la limite du lugubre et de l’aventure épique. Une impression de vertige est bel et bien présente, face à l’immensité de l’espace. Sur ce plan, No Man’s Sky est véritablement unique.
- Les graphiques semblent avoir été améliorés. Les jeux de lumière et les paysages sont à couper le souffle sur les quelques planètes que j’ai visitées.
- Terminé l’époque où la conduite des vaisseaux était limitée à une certaine hauteur, on peut maintenant voler librement et faire du rase-motte, ce qui est, ma foi, très gratifiant.
- Les planètes et les créatures ont visiblement subi beaucoup d’améliorations : par exemple, sur une planète qui reçoit des pluies acides en permanence, certains animaux semblent avoir la couenne plus difficile à percer ! Un ajout de taille pour l’immersion.
- Sur PC, mon jeu n’a pas planté une seule fois ! Sur console, il semble toutefois que ce soit une autre paire de manches.
- Depuis la mise à jour Atlas Rises, la trame narrative du jeu a fait des pas de géant ! L’histoire est beaucoup plus prenante et on peut dorénavant poursuivre de véritables objectifs.
- Lorsque vous aurez suffisamment progressé dans le jeu, vous pourrez posséder un vaisseau mère gigantesque qui vous permettra de contrôler votre propre flotte de chasseurs. J’ai bien hâte de voir ça !
Et des négatifs :
- Une de mes quêtes a bogué et je me suis littéralement retrouvé piégé dans le décor. Par chance, j’avais encore une sauvegarde pas trop vieille. Pour un jeu dont les sauvegardes sont limitées, un bogue ou une simple erreur de calcul peut facilement se transformer en game over. C’est vraiment problématique et éventuellement une bonne raison d’abandonner le jeu, à qui se retrouve dans cette situation après des centaines d’heures accumulées. Soyez donc très attentifs à vos sauvegardes…
- Le système de construction est à revoir. Il est loin d’être instinctif et je ne comprends vraiment pas comment les développeurs en sont arrivés à un pareil système, alors qu’il existe mille exemples de réussites dans d’autres jeux.
- Malheureusement, concernant l’apparence des créatures… Il y en a encore beaucoup trop qui semblent tout droit sorties d’un laboratoire de génétique expérimentale. Tuez-les avec du feu ! ! !
- C’est long longtemps ! Oui, il y a des aventures géniales à vivre dans NMS, mais entre chaque aventure et découverte, il y a des heures de préparation, de ravitaillement et de minage à prévoir. Encore une fois, pour joueurs patients seulement !
- Sur ma planète, j’ai croisé à plus d’une reprise des bâtiments identiques (mêmes items, mêmes NPC, même toute). Aussi, certains NPC, censés me donner des directions pour découvrir un autre bâtiment, me donnaient leur propre position. Et c’est arrivé à au moins dix reprises… Je veux dire, come on ! Ce bogue semble appartenir à la mise à jour Next, puisque je ne l’ai jamais rencontré avant. Je peux facilement imaginer plusieurs rustines à venir très bientôt…