Long Live The Queen – Une simulation du pouvoir royal qui surprend par sa profondeur

Il existe plusieurs genres de jeux vidéo auxquels je n’ai pratiquement jamais touché. Parmi ceux-ci, le roman visuel style manga japonais m’est totalement inconnu. C’est donc avec un esprit complètement ouvert que je me suis attaqué à Long Live The Queen (Longue Vie à la Reine), un jeu de simulation qui vous place dans les chaussures d’une jeune princesse qui vient tout juste d’hériter de son royaume à la mort de sa mère. À première vue, je dois admettre que l’expérience ne me semblait pas particulièrement impressionnante. Les graphismes sont ultra colorés, avec un vaste assortiment de couleurs pastels et de rose, en plus d’avoir des personnages qui semblent tout droit sortis d’une série animée pour jeunes enfants. Cependant, derrière cette façade se cache un jeu de simulation particulièrement coriace qui demandera pas mal de concentration et où vos choix auront un impact très important sur l’histoire.

Vos décisions auront un impact important et décideront si votre règne sera florissant ou un échec total
Chaque semaine amènera un nouvel événement. Certains seront anodins, comme la visite d’un vassal, mais d’autres seront beaucoup plus sombres, comme décider du sort d’un condamné.
  • Studio de développement : Hanako Games
  • Éditeur : Hanako Games
  • Plateformes disponibles : PS4, PS5, Xbox One, Xbox Series X/S, Nintendo Switch, PC, Mac et Linux
  • Plateforme de test : Xbox Series X
  • Classement ESRB : T
  • Prix : 10,99$
  • Site officiel
  • Page Steam

L’histoire du jeu débute peu après les funérailles de la reine d’un pays fictif où le pouvoir se transmet de mère en fille. Votre personnage a beau n’avoir que quatorze ans, c’est à elle que revient la lourde responsabilité de la couronne. Étant encore une adolescente, la princesse a encore beaucoup à apprendre afin de devenir une souveraine accomplie et efficace. Les tours du jeu sont divisés en semaines où le joueur doit choisir deux compétences à étudier, une le matin et une le soir. Celles-ci sont très variées. On peut prendre des leçons d’histoire locale ou étrangère, étudier la stratégie militaire, en apprendre plus sur l’économie ou s’inscrire à un sport comme l’équitation ou l’escrime. Chaque tour se termine par une séquence où différents événements surviennent, comme la visite d’un duc et de sa famille, un appel à l’aide d’un vassal envahi par un peuple ennemi ou un grand bal où vous devrez épater la galerie. Selon vos choix d’études, vous serez soit bien équipé pour faire face à ces événements, ou au contraire, vous pouvez vous retrouver complètement démuni. Ces victoires et ces échecs auront des impacts importants sur l’histoire, et pourront décider si votre règne sera prospère ou s’il se terminera avant même de commencer.

Votre humeur décidera si vous parviendrez à accumuler des connaissances ou si vos émotions seront dans le chemin
Chaque choix d’études aura un impact sur vos aptitudes et sur votre façon de réagir lorsque survient un événement important.

En plus d’accumuler des connaissances, un autre élément vient brouiller les cartes, votre humeur. Celle-ci est divisée en quatre segments, chacun ayant deux types d’émotions conflictuelles. La colère est liée à la peur, l’enthousiasme avec la dépression, la témérité et l’abandon, ainsi que la pression et la solitude. L’idéal est de trouver un équilibre entre ces différentes émotions, car aller à un extrême aura des impacts sur vos réactions et sur la perception qu’auront vos sujets. Par exemple, un surplus de témérité peut mener à un sérieux conflit avec un pays voisin, alors qu’un penchant à la dépression pourrait convaincre vos ennemis que vous êtes une proie facile. À la fin de chaque semaine, vous aurez le choix entre différentes activités qui affecteront votre humeur. Certaines, comme se recueillir sur la tombe de votre mère, vont augmenter votre tristesse, mais pourrait en retour augmenter votre résolution à mieux régner. Aucune option ne vous donnera que des avantages, il faut toujours garder en tête son niveau actuel dans vos humeurs.

Une présentation visuelle qui est à l’opposé d’un contenu souvent sombre

Visuellement, le jeu est serviable, mais ne parvient pas à épater. Presque tous les graphismes sont statiques et une bonne part de votre temps sera passé devant des menus qui ont tout le charme d’un chiffrier Excel. Malgré leur aspect terne et monotone, ces menus sont essentiels afin de prendre de bonnes décisions quand un événement survient. Vos choix de réponse vous indiqueront quelles aptitudes seront impliquées, donc si vous avez à faire face à une famine par exemple, de solides connaissances en agriculture et en logistique seront très précieuses. Lorsque la fin de semaine arrive, les différents événements qui surviennent sont présentés sous forme de texte uniquement avec le visage du personnage qui prend la parole. Lorsque vous choisissez quelle activité va remplir votre temps libre, le choix apparaît sur une image du château avec les différentes pièces qui sont accessibles, comme la salle du trône ou le donjon. Le côté audio est tout aussi minimaliste avec une trame sonore plutôt quelconque et des effets sonores répétitifs.

Ce menu peut sembler d'un ennui mortel, mais il est nécessaire pour bien suivre votre cheminement royal
Une bonne partie de votre temps se passera devant un menu tel que celui-ci où vous pourrez en apprendre plus sur votre cheminement royal.

Malgré ces éléments audio-visuels décevants, le jeu demeure quand même captivant et l’histoire surprend par son côté souvent sombre. Plusieurs de vos décisions ont un impact dramatique, comme décider du sort d’un prisonnier qui maintient qu’il était sous l’influence d’un démon lorsqu’il a massacré sa famille. La magie a une place dans cet univers, mais cet aspect demeure en retrait et vient influencer votre histoire à l’occasion. Une des premières décisions dans ce sens survient lorsqu’une ancienne confidente de votre mère vous propose ses services. Le roi votre père vous prévient que cette sorcière est celle qui a causé la mort de votre mère. À qui allez-vous accorder votre confiance ? Aussi, certaines séquences peuvent se terminer par la mort atroce de votre personnage, comme lorsque la princesse est attaquée par des brigands dans la forêt. Si vous n’avez pas investi du temps d’études dans les arts martiaux, la princesse se retrouvera passée par les armes et vous devrez recommencer.

Faites de mauvais choix d'études et vous serez démuni lorsqu'un drame surviendra
Il ne sera pas surprenant que vos premières tentatives se soldent par un écran tel que celui-ci, alors que votre pauvre règne se terminera avant d’avoir véritablement commencé.

En conclusion, Long Live The Queen est un jeu qui surprend par sa profondeur et par sa présentation sombre de la monarchie, et ce, malgré une présentation qui est presque juvénile. Malgré tout, on aurait apprécié que le style visuel soit en lien avec le contenu, mais ce désagrément ne vient pas influencer l’expérience de façon négative. Une belle découverte !

J’aime

  • L’aspect stratégique profond
  • Les événements souvent sombres
  • Les impacts importants des décisions du joueur

J’aime moins

  • La présentation visuelle décevante
  • Les effets sonores minimalistes
  • L’inégalité entre le sujet souvent sérieux et la présentation juvénile

Un code pour le jeu Long Live The Queen nous a été fourni par Hanako Games.

Long Live the Queen

Scénario
Graphismes
Bande sonore
Jouabilité
Durée de vie

Présentation anodine, contenu surprenant

Malgré une présentation plutôt quelconque, le contenu du jeu surprend par sa profondeur et son côté sombre.

À propos de Frédéric St-Georges

Je suis un geek assumé et fier de l'être, qui joue régulièrement aux jeux vidéo depuis l'âge de cinq ans, maniaque de séries télé comme Babylon 5, Star Trek Voyager et Game of Thrones. Geekbecois représente pour moi une belle opportunité de partager avec vous mes passions, vous informer et même parfois vous divertir avec un jeu de mots à la qualité douteuse!

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