Un genre qui est très présent sur la plateforme de distribution Steam mais dont on parle très peu est le roman virtuel illustré, ou « virtual graphic novel » en anglais. Ces jeux ont presque tous en commun des images agréables, une histoire très présente et une interactivité minimale. Il s’agit donc plus d’une expérience à vivre plutôt qu’un jeu en tant que tel. On passe beaucoup de temps à lire et l’on doit à l’occasion faire un choix qui aura une incidence sur le cours de l’histoire. Ces caractéristiques sont bien présentes dans Lay a Beauty to Rest : The Darkness Peach Blossom Spring, un titre inspiré de légendes traditionnelles chinoises. On a cependant droit à un bonus, une traduction anglaise absolument désastreuse ! Problèmes de syntaxe, choix de mots et de structures de phrases discutables font de l’expérience plus une corvée mentale qu’un agréable divertissement.
- Studio de développement : Zero Creation Games
- Éditeurs : Zero Creation Games et Fun Quarter
- Plateforme disponible : PC
- Classement ESRB : N/D
- Prix : 15,49$
- Page Steam
Le jeu débute alors que le personnage principal voit sa vie chamboulée par de nombreux malheurs, comme une rupture amoureuse et une perte d’emploi. Tentant de se vider l’esprit, il commence un périple en montagne où il découvre une caverne jusque-là inexplorée et qui ne figure sur aucune carte. Suivant le dédale de tunnels, il émerge de l’autre côté dans une vallée verdoyante. Tout près se trouve un village peuplé de gens qui semblent ne pas avoir évolué depuis près d’un millénaire. Ils sont vêtus du même style que ceux qui ont vécu sous la dynastie Jin, alors que la Chine était encore un empire. Arrivé sur place, le héros de l’histoire fait la rencontre avec Shuang Hua, une jolie jeune femme curieuse et qui souhaite en savoir plus sur le monde extérieur. Sans le savoir, il a actuellement devant lui une déesse, descendante d’un ancien dieu des montagnes, et dont la charge est de guider les habitants du village vers un lieu sacré, une source d’eau entourée d’arbres en fleurs. L’inconnu est d’ailleurs arrivé juste au moment où un grand festival aura lieu. Il est loin de se douter que cette ambiance festive cache un secret terrifiant : le festival se terminera par un grand sacrifice.
Tout comme la majorité des jeux de ce genre, l’expérience s’apparente plus à une lecture qu’à une aventure hautement interactive. Le joueur aura à lire de nombreuses captures d’écran qui sont peuplées des images de l’histoire et qui sont particulièrement jolies. Lorsqu’il fera la rencontre d’un personnage, celui-ci apparaîtra sur l’image de façon statique et amorcera la conversation. Chacun de ceux-ci a deux personnalités propres, selon que le joueur fait leur rencontre le jour ou la nuit. Alors que les habitants du village sont chaleureux lors de la journée, à l’exception du chasseur qui voit d’un mauvais œil l’arrivée d’un étranger, leur attitude et leur apparence sont beaucoup plus sinistres de nuit. Un de vos premiers choix sera justement de rester sagement au lit à la nuit tombée ou vous faufiler dans les rues du village pour satisfaire votre curiosité. Le jeu contient une vingtaine de fins différentes selon vos choix et vont du triomphe à la tragédie. Certaines d’entre elles ne sont pas disponibles lors d’une première partie, il faudra rejouer le jeu à plusieurs reprises pour toutes les voir.
Une traduction probablement faite par un stagiaire qui aurait passé une semaine aux États-Unis
Le jeu étant produit localement, le choix du langage parlé du jeu est le chinois simplifié et traditionnel. Les développeurs ont récemment introduit une option de sous-titres anglais pour rendre le jeu plus accessible. Mais il semblerait qu’ils aient demandé à quelqu’un qui n’aurait qu’une maîtrise très limitée du langage car la traduction est absolument terrible. La plupart des phrases ont des erreurs de syntaxe et de structure de phrases qui rend la lecture beaucoup plus ardue que nécessaire. Vu qu’environ 95 % du temps est consacré à la lecture, cela ne fait pas du jeu une expérience agréable. J’ai dû relire plusieurs phrases à voix haute pour arriver à décortiquer ce que les scripteurs voulaient exprimer, ce qui a fini par un léger mal de tête.
La musique du jeu est à l’image des graphismes et nous plonge agréablement bien dans l’ambiance de la Chine ancestrale. La trame sonore est composée d’air typiquement chinois, avec les instruments traditionnels. Les effets sonores quant à eux sont utilisés très peu souvent, seulement lorsqu’il se passe quelque chose qui implique un niveau minimal d’action. Ne parlant pas du tout la langue chinoise, je ne pourrais dire si les acteurs qui prêtent leur voix aux personnages font du bon travail, mais ils semblent faire un usage convenable pour ce qui a trait aux émotions.
En conclusion, Lay a Beauty to Rest est une expérience de jeu un peu étrange avec des images superbes et un scénario qui contient un si grand nombre d’erreurs que cela en devient presque comique. Assurez-vous d’avoir des cachets d’acétaminophène à portée de main car votre cerveau devra travailler en surcharge si vous souhaitez bien suivre l’histoire.
J’aime
- Les superbes images
- La musique traditionnelle agréable
- L’immersion dans la culture chinoise d’antan
J’aime moins
- La traduction tout simplement atroce
- Le peu d’interactivité
- Devoir refaire le jeu à plusieurs reprises pour expérimenter l’histoire
La copie de Lay a Beauty to Rest : The Darkness Peach Blossom Spring a été fournie par Zero Creation Games.
Lay a Beauty to Rest : The Darkness Peach Blossom Spring
Scénario
Graphismes
Bande sonore
Jouabilité
Durée de vie
Visuellement attrayant et pénible à lire
Lay a Beauty to Rest est un roman virtuel illustré aux images magnifiques, mais l'expérience est minée par une traduction tout simplement atroce.