Le style bande dessinée a depuis longtemps inspiré les développeurs de jeux vidéo, mais il a rarement été aussi flagrant que dans Foreclosed. Tant au niveau du style que de la présentation, ce jeu futuriste se déroulant dans un futur dystopique est littéralement une bande dessinée qui prend vie. Son histoire intrigante et son flair esthétique sont ses grandes forces et viennent contrebalancer un système de combat minimaliste et souvent frustrant.
- Studio de développement : Antab Studio, Merge Games
- Éditeur : Merge Games
- Plateformes disponibles : PS4, Xbox One, Nintendo Switch, PC
- Plateforme de test : Xbox Series X
- Classement ESRB : M
- Prix : 19,49$
- Site officiel
- Page Steam du jeu
Histoire
Foreclosed se déroule dans un futur proche inspiré des œuvres du genre cyberpunk. La population vit avec des implants qui les lient à chacune des sphères de la société, que ce soit leur travail, leur divertissement ou leur accès au transport en commun. Au début de l’histoire, le héros est informé que son employeur a déclaré faillite et qu’il doit se rendre d’urgence au tribunal, faute de quoi son implant et son identité pourraient être saisis et vendus au plus offrant. Cependant, en route pour régler cette affaire, il se retrouve pourchassé par de sinistres agents et doit faire confiance à un individu qui communique avec lui via ses implants.
Au cours de son odyssée, le héros aura la possibilité de déverrouiller certaines fonctionnalités de ses implants, comme la possibilité de prendre le contrôle d’appareils technologiques, de causer la surchauffe à l’implant d’un ennemi et d’améliorer les capacités de son arme à feu. Ces habiletés lui seront d’une aide précieuse alors que ses ennemis sont légion et semblent disposer de ressources infinies.
L’esthétisme de Foreclosed
Ce qui frappe en premier avec Foreclosed est son aspect esthétique. Non seulement est-il fortement inspiré des bandes dessinées par ses couleurs et ses graphismes, mais les déplacements du héros sont souvent divisés en cadres. Les dialogues apparaissent sous formes de bulles de texte et plusieurs actions, comme faire feu, sont accompagnées de mots comme BLAM ! en lettres majuscules, comme dans un vieil épisode de Batman. Le personnage principal est votre typique « pirate informatique » avec sa veste à capuchon et semble sortir tout droit d’un épisode de Mr. Robot. Ses ennemis sont, pour la plupart, des clones des agents qui pourchassent Neo dans The Matrix, avec leur complet trois pièces et leur pistolet à gros calibre.
Les environnements sont plaisants à visiter, même si certains sont plutôt vides d’éléments comme les meubles. La trame sonore du jeu est composée de pièces de style techno qui rappellent la musique du premier jeu de la trilogie Mass Effect. Elle est très efficace pour rendre les séquences d’actions plus palpitantes. Par contre, la qualité du jeu des acteurs est très inégale. Le personnage principal semble dénoué de toute émotion, mais la majorité des personnages secondaires sont bien interprétés.
Un jeu aux antipodes entre exploration satisfaisante et combat frustrant
La jouabilité se divise entre les séquences d’exploration et celles de combat. Dans la première, le joueur aura à explorer une section de l’environnement dans laquelle il est, pour la plupart du temps, seul. Pour progresser, il devra compléter des puzzles qui sont généralement assez faciles à résoudre. La difficulté vient surtout d’arriver à trouver les endroits interactifs qui sont parfois bien cachés. De plus, il est possible de tomber sur des objectifs secondaires qui, une fois trouvés, vont fournir de l’expérience qui permettra au joueur de déverrouiller des habiletés supplémentaires. Il est recommandé d’explorer minutieusement chaque recoin des niveaux pour ces caches de points d’expérience, car elles sont beaucoup plus généreuses que les séquences de combat.
Les combats
La partie combat du jeu n’est malheureusement pas aussi agréable que les séquences d’exploration. L’intelligence artificielle des ennemis est pratiquement inexistante, ils gèlent sur place en essayant de vous tirer dessus. Par contre, le personnage principal est aussi robuste qu’une planche de contreplaqué et quelques balles auront raison de lui, même au niveau de difficulté le plus bas. Perdre la vie est d’autant plus frustrant que le jeu est particulièrement avare avec les points de retour au jeu et il est courant de devoir rejouer une longue séquence de jeu avant de revenir au point où un ennemi nous a abattu.
Le système de visée est maladroit : réussir à mettre un ennemi dans sa ligne de tir est plutôt ardu. Heureusement, une seule balle dans la tête vient à bout de la plupart des ennemis et il est possible d’obtenir des habiletés qui viennent aider, comme l’option de dresser un bouclier de protection ou déverrouiller des munitions qui peuvent pénétrer les casques et armures.
En conclusion
Heureusement que l’histoire du jeu parvient à maintenir notre intérêt et contrebalancer le système de combat médiocre. Le monde de Foreclosed est intéressant avec ses méga-corporations qui gèrent jusqu’à l’existence même de ses employés, une société où chacun est branché sur le système en permanence. L’histoire et le monde ne sont pas les plus originaux, mais là où le jeu se démarque est par son sens de l’esthétisme et son style de bande dessinée. Ceux qui sont amateurs de ce genre seront ravis de plonger dans ce monde cyberpunk et prendront plaisir à y découvrir ses secrets.
La copie de Foreclosed a été fournie par Merge Games.
Foreclosed
Scénario
Graphismes
Bande sonore
Jouabilité
Durée de vie
Exploration solide, combat médiocre
Foreclosed est un jeu de style cyberpunk à l'aspect esthétique superbe, mais avec un système de combat médiocre.