La franchise Destroy All Humans ! a vu le jour sur les consoles PlayStation 2 et Xbox originale. Son concept était simple, mais original : s’inspirer des films de science-fiction des années 50 où les Martiens venaient nous envahir, mais en vous plaçant dans les bottes du méchant. Sans devenir un méga succès, le premier titre a su suffisamment se vendre pour avoir droit à une suite. Presque vingt ans plus tard, nous avons droit à des refontes de ces deux jeux pour les consoles de cette génération. On y retrouve le même humour absurde qu’à l’origine avec en prime des graphismes en haute définition et une plus grande fluidité de jeu. Malheureusement, on a aussi droit à une véritable avalanche de bogues qui viennent sérieusement entacher l’expérience.
- Studio de développement : Pandemic Studios (jeu original), Black Forest Games (remake)
- Éditeur : THQ Nordic
- Plateformes disponibles : PS5, Xbox Series X/S et PC
- Plateforme de test : Xbox Series X
- Prix : 39,99$
- Classement ESRB : T
- Site officiel
- Page Steam
Le jeu se déroule 10 ans après les événements du jeu original. Un groupe d’agents du KGB raconte que Crypto-137, le personnage principal du premier jeu, est décédé dans des circonstances mystérieuses. Un nouveau clone, Crypto-138, est envoyé sur Terre pour le remplacer, mais avant qu’il ne commence sa mission, les Soviétiques parviennent à détruire le vaisseau-mère des envahisseurs, les piégeant sur notre planète. Le joueur devra survivre dans une société divisée entre les hippies, adeptes de la paix et de l’amour, et de l’armée qui veut envoyer toute une génération au Vietnam. Crypto dispose de tout un arsenal d’armes, de gadgets et sa fidèle soucoupe volante pour parvenir à ses fins, en plus d’avoir des pouvoirs psychiques comme posséder le corps d’un humain pour se fondre dans la masse et la possibilité de lire les pensées. Le jeu est divisé en plusieurs missions, certaines obligatoires pour faire avancer l’histoire, et d’autres secondaires. Crypto aura aussi à voyager aux quatre coins de la planète, de Bay City (une copie conforme de San Francisco) à Albion (Londres) à Takoshima (Tokyo).
On avance, un bogue. On tire, un bogue. On rencontre un nouveau personnage. Un autre bogue.
L’action a lieu dans un monde ouvert où chacune des villes est son petit îlot qui regroupe ses missions, ses habitants et ses objets à collectionner. L’esthétisme ambiant est bien représentatif de l’époque, avec ses hippies aux vêtements aux couleurs criardes, ses murales qui prônent la paix et l’amour libre, et sa musique originale inspirée du style musical de la fin des années 60. Les humains sont tous des stéréotypes, comme les agents du KGB bâtis comme des armoires à glace avec un accent ridicule, l’afro-américain avec une coiffure afro gigantesque et les policiers qui passent le plus clair de leur temps près d’un restaurant café et beignets. Malgré que le jeu soit une refonte de l’original, la qualité des textures laisse souvent à désirer, surtout lorsque l’on regarde les surfaces d’un peu plus près. Les bogues des graphismes ne mettent pas beaucoup de temps à apparaître, avec des personnages qui restent coincés dans des éléments du décor, des voitures qui passent à travers les unes des autres, et même un jardinier qui taille une haie sans ses cisailles (mais on entend le son).
Malheureusement, ce n’est pas seulement aux niveaux des graphismes que le jeu souffre de sérieux problèmes techniques. Pratiquement chaque sphère est affectée, comme la jouabilité. Les personnages non joueurs qui évoluent dans le monde semblent avoir laissé leur cervelle sur leur oreiller ce matin-là, tant leurs déplacements et leurs réactions les rendent plus près du zombi que de l’être humain. Cette faille est particulièrement apparente lors des quelques missions d’escorte, un mode que les joueurs ne portent déjà pas particulièrement dans leur cœur. Bien souvent, le personnage qui vous suit se retrouvera coincé devant un obstacle sans savoir comment le contourner ou se précipitera tout droit vers un groupe de soldats qui l’abattront immédiatement, vous faisant échouer la mission automatiquement. Ces problèmes techniques rendent l’expérience de jeu souvent très frustrante.
Une aventure amusante et pleine d’humour, mais qui ne semble pas utiliser les nouvelles consoles à leur plein potentiel
Le remake a beau avoir été conçu uniquement pour les consoles de nouvelle génération (il n’est pas disponible sur Xbox One et PS4), il ne semble pas bénéficier de leurs avantages techniques. Les temps de chargement sont particulièrement longs, même si on installe le jeu sur le disque dur SSD. La fluidité peut rapidement chuter, surtout lorsque l’on est à bord de la soucoupe volante et qu’il y a pas mal d’action à l’écran. Les effets spéciaux lorsque l’on utilise les armes et gadgets de Crypto sont amusants, comme le rayon qui encourage les humains à danser, ce qui peut se terminer par un ballet de couleurs psychédéliques où tout le monde semble être sous l’influence du LSD. Au fur et à mesure qu’on avance dans l’histoire, on déverrouille de nouvelles armes, gadgets et améliorations à notre soucoupe volante et le processus est suffisamment constant pour demeurer excitant.
Mon expérience de jeu n’a pas été seulement négative, loin de là. Lorsque l’on fait abstraction des problèmes techniques, on se retrouve avec un jeu amusant, au contenu varié et avec un bon sens de l’humour. Pas toutes les blagues font mouche, mais la plupart m’ont fait ricaner. Crypto a beau être un envahisseur venu d’une autre planète, il s’est accommodé rapidement à nos coutumes et nos passions, comme la musique, la mode et les jolies femmes. Parlant de ces dernières, on pourrait accuser le jeu d’être à la limite misogyne, mais vu que pratiquement tous les personnages sont des parodies dessinées au crayon gras, il est impossible de le prendre au sérieux. Le changement d’emplacement permet d’éviter la monotonie car chacune des villes du jeu a sa propre atmosphère et son esthétisme propre. Par contre, ne soyez pas surpris si vous tombez nez à nez avec une demi-douzaine de clones du même passant, ce qui parfois vient briser le sentiment d’immersion.
En conclusion, Destroy All Humans ! 2 – Reprobed est une bonne refonte d’un jeu sorti il y a presque vingt ans. Il est cependant dommage qu’il n’ait pas passé un peu plus de temps auprès des testeurs afin d’éviter la quantité importante de bogues et de problèmes techniques. Hélas, le jeu est loin d’être unique dans ce domaine.
J’aime
- Le sens de l’humour
- La quantité de contenu
- Les graphismes de l’environnement
J’aime moins
- Le nombre très élevé de bogues
- Les temps de chargement
- L’intelligence artificielle
La copie de Destroy All Humans ! 2 – Reprobed a été fournie par THQ Nordic.
Destroy All Humans ! 2 - Reprobed
Scénario
Graphismes
Bande sonore
Jouabilité
Durée de vie
Amusant, loufoque et rempli de bogues
L'expérience de jeu est agréable et cocasse, mais elle est aussi entachée par une myriade de bogues.