Il y a des bonnes chances que vous n’avez jamais entendu parler de Cannon Dancer ou d’Osman. Cannon Dancer est apparu en premier sur arcades au Japon en 1996. Osman est étrangement le nom qu’on a donné à la version américaine du jeu d’arcade qui est sorti en même temps. On a donc combiné les deux noms, Cannon Dancer – Osman, pour cette mini compilation. Alors c’est quoi ? Cannon Dancer (ou Osman) est un jeu d’action créé par Youichi Yotsui (alias « Isuke »), celui qui a travaillé sur la version arcade de Strider. Quand j’ai su cela, j’ai tout de suite compris pourquoi ce jeu ressemblait autant à Strider car le style est assez similaire. Le héros de ce jeu est Kirin, un ninja arabe qui semble avoir une force surhumaine. Contrairement aux ninjas typiques, il n’a pas besoin d’armes, seulement de son corps. Je n’avais pas eu connaissance de ce jeu, mais puisque qu’il est similaire à Strider et que c’est un jeu d’arcade des années 90, j’avais très hâte d’y jouer. Mais est-ce que ce jeu d’arcade oublié valait la peine qu’on le déterre ?
- Studio de développement : Mitchell Corporation
- Éditeur : ININ Games
- Plateformes disponibles : Xbox One, Xbox Series X/S, PlayStation 4, PlayStation 5, Nintendo Switch
- Plateforme de test : Nintendo Switch
- Classement : T pour adolescents
- Prix : 39,99$
- Site officiel du jeu
Une des histoires les plus étranges
Vous comprendrez que les jeux d’arcades ne sont pas reconnus pour leurs histoires passionnantes. En fait, elles sont presque non-existantes. Mais juste pour le plaisir et la curiosité, je vais essayer d’expliquer ce qui se passe.
Ça se passe dans le futur du 21e siècle et le monde est dominé par un seul gouvernement. Kirin est engagé par un homme qui s’appelle Jack Layzon et reçoit l’ordre de vaincre le leader d’un groupe culte. Ce leader est une femme qui s’appelle Abdullah The Slaver, supposément une déesse qui veut contrôler le monde. En tant qu’adepte de lutte professionnelle, je trouve que le nom ressemble drôlement à Abdullah The Butcher, ancien lutteur reconnu son style très extrême. Mais je m’égare…
Jack Layzon est vraiment mais vraiment étrange. Ce supposé agent gouvernemental est à moitié nu quand il demande à Kirin de sauver le monde, le tout avec l’expression faciale d’un personnage digne des films d’horreur. On pourrait croire que c’est le frère du clown dans Ça. Qui sait… Blague à part, je pourrais divulgâcher le reste, parce qu’il y a des moments assez bizarroïdes, mais je vous laisse les découvrir.
Une épée ? Ha ! Non merci. J’ai mes jambes !
Ce jeu d’action a un style « beat ’em up », c’est-à-dire que vous parcourrez les niveaux et vous devez attaquer les ennemis qui se trouveront sur votre chemin. Vous devez vous rendre jusqu’à la fin et un boss vous attendra. Assez normal jusque là. Mais ce qui rend ce jeu particulier est qu’on croirait que le héros utiliserait des armes contres ces grosses machines et autres ennemis qui normalement demanderaient un armement très lourd pour les abattre. Mais non ! Kirin semble posséder une force surhumaine suffisante pour vaincre n’importe qui et n’importe quoi avec ses jambes. Si on a voulu être original et hors norme, c’est réussi.
Kirin a plusieurs habiletés. Sa glissade peut être pratique à certains moments mais peut aussi servir de technique d’attaque. Il peut aussi attraper les ennemis humains et les projeter comme dans un « beat ’em up » traditionnel. Je disais qu’il utilisait ses jambes mais peut aussi se servir de ses poings en « pitonnant » le bouton d’attaque, comme Chun-Li dans Street Fighter II, mais à l’inverse. Finalement, Kirin peut utiliser une attaque spéciale dévastatrice qui le rendra aussi rapide que n’importe quel ninja et fera beaucoup de dommages aux ennemis sur l’écran. Cette attaque est limitée et ne peut être utilisée que trois fois par vie. Kirin peut aussi obtenir des « power-ups » dans les niveaux, ce qui augmentera sa force d’attaque considérablement. Elle peut être augmentée jusqu’à quatre fois et vous perdez un niveau de force à chaque fois que vous vous faites toucher.
Prenez votre temps, mais faites ça vite
Une chose qui m’a toujours irrité dans les jeux des années 1990 est les cadrans qui vous indiquent le temps qu’il vous reste pour terminer le niveau ou la partie. Il y a un cadran dans Cannon Dancer et Osman. Mais il faut dire que celui-ci va se réinitialiser si vous atteignez une section précise dans le niveau. Par contre, ça peut représenter un défi lorsque vous vous battrez contre les boss dans les derniers niveaux. Ceux-ci seront coriaces et vous devrez les vaincre le plus rapidement possible. Car si le cadran tombe à zéro, il faut recommencer la bataille. Petit irritant mais qui peut être arrangé avec des codes de triche dont je parlerai un peu plus tard.
Un monde chaotique… mais beau ?
Il y a six niveaux dans ce jeu. Ce n’est pas beaucoup, certes, mais il ne faut pas oublier que c’est un jeu d’arcade. Chaque niveau peut se terminer en quelques minutes. On dit que les lieux sont « exotiques ». Eh bien, il y a un niveau dans le désert, un sur l’eau… les autres se situent dans des décors un peu « cyberpunk » ou futuristes. Est-ce que ça compte aussi dans la catégorie « exotique » ? Il faut dire que le design est très bien fait et qu’on n’a pas toujours l’impression d’être dans un monde de guerre ou un endroit dévasté. J’ai bien aimé la variété des lieux et j’aime qu’on puisse s’accrocher un peu partout. Le jeu Strider avait beaucoup ces éléments où l’on pouvait s’agripper, grimper des édifices et monter des murs. Mais on en retrouve bien moins dans Cannon Dancer – Osman. Ce jeu est plutôt concentré sur l’action pure et moins sur l’exploration.
Vous avez de la difficulté ? Alors… trichez !
Comme à l’arcade, il faut ajouter des jetons pour pouvoir continuer de jouer. Dans ce cas-ci, ils sont virtuels, évidemment. C’est donc pratiquement impossible de perdre à ce jeu, à moins d’abandonner de façon volontaire. Par contre, ça ne veut pas dire que le jeu reste facile à compléter. Comme j’ai mentionné plus tôt, les derniers niveaux sont assez spéciaux et vous demanderont certainement plusieurs essais. Si c’est trop pour vous, il y a des options pour ajouter des tricheries au jeu. Il y a en plusieurs dont la possibilité de retirer le maudit cadran ou de devenir invincible, entre autres.
Il y a un mode défi qui est le même jeu mais un peu modifié. On ne vous donne qu’un seul jeton pour terminer le jeu et le cadran est retiré. Par contre, on vous laisse choisir deux améliorations qui pourront vous aider. Comme par exemple : ajouter des jetons de plus ou avoir une attaque invincible. C’est quand même particulier que le jeu indique très clairement que les tricheries sont interdites dans ce mode mais on vous donne deux améliorations. Ce n’est pas tricher si le jeu vous donne la permission, j’imagine !
Quelques détails importants
Avant de conclure, j’aimerais apporter quelques précisions. Au début du jeu, on vous laisse le choix de la langue des menus. Ensuite, vous pourrez jouer soit à Cannon Dancer, dans son intégralité en japonais ou à Osman, qui est la version américaine et anglophone du jeu.
Comme plusieurs autres compilations rétros, on peut sauvegarder sa partie en tout temps. De plus, on peut utiliser une fonction de rembobinage si jamais vous ne voulez pas utiliser de tricheries. Mais le rembobinage n’est-il pas une forme de « tricherie » ? On garde le débat pour une autre fois.
Pour les nostalgiques des arcades seulement
Je recommande Cannon Dancer – Osman seulement aux gens qui adorent les jeux rétros d’arcade. Ou ceux qui sont curieux et qui veulent découvrir des jeux rares. Parce qu’avant maintenant, peu de gens avaient joué à l’une des deux versions. Enfin des milliers de personnes dans le monde pourront expérimenter ce jeu d’action étrange, court, mais quand même intéressant.
J’aime
- Toutes les pirouettes et les attaques qui rendent l’action divertissante.
- Les batailles contre les boss.
- La liberté d’utiliser les tricheries sans regrets.
J’aime moins
- Une micro compilation très de base qui devrait avoir un prix en accordance avec son contenu.
- Seulement deux modes.
- Aucun boni comme une galerie d’art, des informations sur la conception du jeu, des vidéos, etc. (Je pense que c’est la faute à Atari. J’ai trop d’attentes à ce niveau-là.)
La copie de Cannon Dancer – Osman a été fournie par ININ Games.
Cannon Dancer - Osman
Scénario
Graphismes
Bande sonore
Jouabilité
Durée de vie
Correct
Un jeu d'arcade intéressant avec son style très similaire à Strider mais qui manque un peu d'éléments bonis pour vraiment lui donner plus de valeur.