Les 24 et 25 novembre 1981, le groupe de rock Queen enregistrait deux concerts donnés à guichets fermés au Forum de Montréal. Presque 27 ans plus tard, ce même endroit mythique accueillait la première médiatique de Bohemian Rhapsody, un film biographique inspiré de l’histoire du groupe et de ses membres. Après un parcours de production plutôt difficile, le résultat final était attendu avec autant d’enthousiasme que d’appréhension. Est-ce que le studio, le réalisateur et les acteurs allaient parvenir à rendre justice à un des groupes de musique rock les plus appréciés de l’histoire ? La réponse est un inconditionnel OUI !
- Réalisateur : Bryan Singer
- Distribution : Rami Malek, Lucy Boynton, Gwilym Lee, Aidan Gillen et Mike Myers
- Durée : 134 minutes
- Date de sortie : 2 novembre
- Site officiel du film
Bohemian Rhapsody débute quelques heures avant la prestation légendaire du groupe au concert Live Aid en juillet 1985, une performance qui a été maintes fois citée comme étant la meilleure de l’histoire du rock. Juste avant d’entrer en scène, le film retourne 15 ans en arrière. Le guitariste Brian May (Gwilym Lee) et le batteur Roger Taylor (Ben Hardy) viennent de perdre leur chanteur de leur groupe Smile. Un jeune étudiant en graphisme, Farrokh Bulsara, plus tard connu sous le nom de scène Freddie Mercury (Rami Malek), profite de cette absence pour prendre sa place. Accompagnés de leur bassiste John Deacon (Joseph Mazzello), les membres du groupe nouvellement appelé Queen va faire ses preuves dans des petits concerts de bars étudiants avant de signer une entente avec EMI pour un premier album.
Une biographie du groupe plus que de son chanteur
Les bandes-annonces du film laissaient sous-entendre que l’élément central du film allait être sur la vie de Freddie Mercury, mais le résultat final est plus une biographie du groupe plutôt que de l’individu. Évidemment, une large partie du film est consacrée au chanteur qui a eu une vie particulièrement mouvementée, mais les créateurs n’ont pas mis toute l’emphase sur les événements plus sombres de sa vie. On découvre son amour profond et sincère pour Mary Austin (Lucy Boynton), avec qui il s’est fiancé, sa difficile acceptation de son orientation sexuelle et ses excès de drogues, alcool et débauche dans lesquels l’entraîne son gérant personnel Paul Prenter (Allen Leech). Sa contraction du VIH est brièvement abordée, mais de façon très respectueuse, surtout lorsque Freddie l’annonce aux autres membres du groupe.
La performance des acteurs est tout simplement brillante, à tous les niveaux. Rami Malek crève littéralement l’écran dans le rôle principal de Freddie Mercury. Non seulement lui ressemble-t-il énormément, mais il parvient à porter à l’écran les deux facettes de l’homme. Lorsqu’il est sur scène ou en public, Freddie est confiant, à la limite arrogant, mais dès qu’il se retrouve seul, il est rongé par l’insécurité et un profond désir d’être apprécié. C’est cet aspect de sa personnalité dont son gérant Paul abusera afin d’isoler Freddie des autres membres du groupe, ce qui l’amènera très proche de la dissolution.
Le reste de la distribution est tout aussi à la hauteur. Gwilym Lee, Ben Hardy et Joseph Mazzello, qui jouait le rôle du petit garçon Tim dans Jurassic Park en 1993, incarnent de façon magistrale les autres membres du groupe. Lucy Boynton offre une performance toute en nuances et sensibilité dans le rôle de Mary Austin, le grand amour de Freddie Mercury. Enfin, Mike Myers, qui a apporté à Queen un regain de popularité avec la fameuse scène Bohemian Rhapsody dans son film Wayne’s World, donne une solide dose d’humour dans le rôle d’un patron d’EMI qui n’arrive pas à saisir le génie de la plus célèbre chanson du groupe.
Un film respectueux de l’histoire, en majeure partie
Le film prend quelques libertés avec l’histoire du groupe, ce qui va irriter certains puristes. Par exemple, la scène où Brian May présente à Freddie la chanson We Will Rock You nous fait penser qu’elle s’est déroulée au début des années 80, alors qu’en réalité la chanson a été lancée sur l’album News of the World en 1977. Également, on y voit le groupe interpréter la chanson Fat Bottomed Girls sur scène avant la sortie de Bohemian Rhapsody, ce qui est également incorrect. Cependant, ces erreurs historiques ne représentent pas un détriment à la qualité du film, mais il est quand même important de les souligner.
La trame sonore du film est un festin des meilleurs tubes du groupe. La musique de Queen y est omniprésente et accompagne magnifiquement bien les différentes scènes du film. La scène où Freddie gît dans son lit le matin du fameux concert de Live Aid avec Who Wants To Live Forever en accompagnement est particulièrement poignante. Dans une scène où tout le dialogue se passe dans les yeux de l’acteur, on y voit toute son anxiété face à une performance qu’il croit être celle où il sera soit adulé soit rejeté. Enfin, la scène finale où est refait le triomphe du groupe dans un stade Wembley plein à craquer est saisissante, entraînante et émouvante.
Bohemian Rhapsody est, à mon avis, un des meilleurs films de 2018 et il y a fort à parier qu’il décrochera quelques nominations à la prochaine cérémonie des Oscars. Je recommande fortement d’aller le voir en salle avec le meilleur système de son possible, que vous soyez amateur de Queen ou non.
Bohemian Rhapsody
Scénario
Performance des acteurs
Bande sonore
Effets spéciaux
Superbe !
Les performances des acteurs et la musique sensationnelle de Queen font de Bohemian Rhapsody un des meilleurs films de 2018