To The Moon – Une expérience fascinante, une histoire intrigante, mais une foule de bogues

To The Moon est un jeu d’aventure avec graphismes de style jeu de rôle japonais (JRPG) qui est sorti à l’origine sur PC en 2011. Plus d’une décennie plus tard, le jeu est arrivé sur les consoles de nouvelle génération. Après avoir remporté une foule de prix pour son histoire intrigante et émouvante, il est dommage que les joueurs sur console se retrouvent avec une version avec autant de problèmes techniques.

• Studio de production : Freebird Games
• Éditeur : Freebird Games
• Plateformes disponibles : PC, Linux, OS X, Android, iOS, Nintendo Switch, PS5 et Xbox Series X/S
• Plateforme de test : Xbox Series X
• Classement ESRB : E
• Prix : 12,99$
• Site officiel
• Page Steam

Dans un futur rapproché, une entreprise nommée Sigmund Corp. a inventé un processus révolutionnaire qui permet de créer de faux souvenirs dans le cerveau des gens. Par contre, ceux-ci peuvent entrer en conflit avec les souvenirs réels déjà présents, donc la procédure n’est permise que pour les patients en fin de vie. Ils peuvent donc réaliser un rêve qu’ils ont caressé toute leur vie, mais qu’ils n’auront jamais pu accomplir. C’est le cas pour Johnny Wyles, un vieillard plongé dans le coma qui a annoncé avant de sombrer dans le néant qu’il souhaiterait voyager sur la Lune. Le problème est que lui-même ignore complètement pourquoi il a ce désir. Deux employés de l’entreprise décident donc de se projeter virtuellement dans la mémoire de Johnny afin d’y découvrir le secret de ce désir.

Une histoire intrigante et émouvante

La trame narrative du jeu est son élément le plus intrigant. Le voyage dans la mémoire de Johnny commence alors qu’il est déjà en fin de vie et, à l’aide d’objets qui ont une signification pour le sujet, les deux personnages principaux remontent le fil du temps jusqu’à son enfance. On y découvre une histoire d’amour tragique avec son épouse qui est atteinte d’un mal mystérieux, mais lorsque les chercheurs arrivent à l’enfance, ils sont confrontés à un trou béant dans ses souvenirs et rien qui indique pourquoi Johnny est si obsédé par la Lune.

Visuellement, le jeu semble tout droit sorti de la période des jeux en 16 bits sur la SNES et la Sega Genesis, plus particulièrement les jeux de rôle japonais comme Final Fantasy. Les personnages sont de type dessin animé, mais les ressemblances s’arrêtent là. To The Moon ne contient aucun combat, ne permet pas de recruter de nouveaux personnages et n’a même pas de système d’inventaire. Tout le jeu tourne autour du voyage dans les souvenirs de Johnny et les quelques séquences où l’on joue vraiment sont lorsque l’on doit retrouver certains objets dans la plage mémoire afin d’accéder à un élément qui a une signification importante.

Une jouabilité minimale et un peu ennuyeuse

Lorsque cela est fait, le jeu nous offre un puzzle très simple à compléter afin de reconstruire l’objet grâce à des tuiles que l’on retourne. La seule difficulté est d’essayer de compléter le casse-tête en un nombre de coups précis. Mais après en avoir réussi quelques-uns, on se rend compte rapidement que la solution est souvent la même, ce qui rend cet aspect du jeu un peu redondant et ennuyeux. Aussi, si certains objets sont faciles à déceler dans l’environnement, d’autres sont plus obscurs, ce qui fait que l’on doit arpenter la plage mémoire de long en large.

Si la jouabilité laisse un peu à désirer, un élément très fort du jeu est sa trame sonore. La musique accompagne merveilleusement bien ce qui se passe à l’écran et apporte une charge émotionnelle importante. Elle fait aussi partie de l’histoire du jeu car on voit régulièrement des personnages interpréter l’un des thèmes du jeu. La trame sonore rend une histoire déjà triste encore plus émouvante.

Enfin, on ne peut passer sous silence la quantité importante de bogues que contient cette nouvelle édition. La plupart tournent autour de la détection de collisions qui laisse grandement à désirer. Il est très facile de sortir des zones explorables, mais il est impossible de revenir. Cela m’est arrivé à plusieurs reprises et la seule option est de fermer le jeu et recharger une sauvegarde. C’est quand même incroyable qu’un jeu sorti il y a plus de 13 ans contienne ce genre de bogues et cela a amené pas mal de frustration. S’il était possible de revenir dans le droit chemin, ces pépins techniques seraient amusants, mais le fait que l’on reste bloqué rend l’expérience beaucoup moins agréable.

En conclusion, To The Moon est plus une expérience à vivre qu’un jeu à jouer à proprement parler. L’histoire est intrigante et fascinante, et la musique l’accompagne merveilleusement bien. Si le studio produit un correctif aux problèmes techniques, le jeu serait en bonne voie pour devenir un classique.

La copie de To The Moon utilisée pour cette critique a été fournie par Freebird Games.