The Knight Witch fait partie de ce groupe de jeux qui au premier peut paraître presque fait pour un public juvénile, mais qui cache un niveau de difficulté particulièrement élevé. Si on recherche un comparatif, il se rapproche de Cuphead, un autre jeu qui dissimulait bien sa véritable nature sous un vernis enfantin. Heureusement, il n’atteint pas les niveaux de frustration stratosphériques de ce dernier et ne requiert pas de rejouer les mêmes niveaux des dizaines de fois avant de triompher. Aussi, sa structure de jeu se différencie et se retrouve dans les jeux de type « Metroidvania ». C’est donc une aventure non linéaire avec une myriade de secrets à découvrir qui nous est offerte. L’expérience de jeu s’avère plaisante, mais minée par une quantité non négligeable de bogues techniques.
- Studio de développement : Super Awesome Hyper Dimensional Mega Team
- Éditeur : Team17
- Plateformes disponibles : Nintendo Switch, PS4, PS5, Xbox One, Xbox Series X/S et PC
- Plateforme de test : Xbox Series X
- Prix : 26,99$
- Classement ESRB : E10+
- Site officiel
- Page Steam
Le jeu débute alors qu’un conflit ravage le monde. Un sinistre empire souhaite utiliser les ressources naturelles de la planète sans se soucier des impacts catastrophiques que cela peut causer à l’environnement. Pour ce faire, les forces impériales utilisent des golems, des créatures mécaniques qui utilisent une ressource vitale se trouvant dans les profondeurs comme carburant. La seule défense qui se dresse devant elles est un groupe de guerrières, les Sorcières Chevalières qui ont été formées expressément pour défendre ce qui reste de la nature. Après un duel apocalyptique entre Robyn, la meilleure du groupe, et l’empereur lui-même, un événement terrible survient où l’atmosphère même se brise, causant une quantité mortelle de radiation d’atteindre la surface. La seule chance de survie pour la population se trouve sous terre, où elle découvre une machine mystérieuse qui peut leur fournir l’eau et l’oxygène. Quatorze ans de paix s’en suivent avant le retour des golems qui semblent suivre un nouveau chef. Les Sorcières Chevalières semblent impuissantes devant cette nouvelle menace et ce sera à une jeune recrue, Rayne, d’avoir la responsabilité de défendre son peuple et ramener l’harmonie une fois pour toute.
Des graphismes tracés à la main tout simplement époustouflants
Le côté visuel du jeu est celui qui a le plus grand impact, et ce, dès les premières minutes de jeu. Les graphismes sont tracés à la main et pourraient facilement provenir d’un dessin animé. Les couleurs sont éclatantes et chacune des cinq régions du jeu a sa propre identité. On passe du village sous terrain à un arbre géant, avant de se retrouver dans les profondeurs d’un lac immense. Les effets visuels provenant des différents types d’attaques sont impressionnants, certains occupent tout l’espace de jeu comme une roue de boules de feu ou un jet de boomerangs qui découpent les ennemis en morceaux. La plupart des ennemis sont composés de différentes troupes mécaniques, alors que d’autres sont formés de créatures maléfiques, comme un bourgeon géant à la mâchoire composée de dents tranchantes. Le jeu comprend aussi plusieurs boss qui sont variés dans leur apparence. Si certains sont gigantesques, d’autres sont à peine plus grands que votre personnage.
La jouabilité est aisée et fluide. Votre personnage se déplace en flottant à l’aide du levier gauche, alors que celui de droite contrôle votre visée. Votre arme de base est un canon qui lance des projectiles qui causent des dommages modérés si on utilise la visée manuelle, ou faibles si on appuie simplement sur le bouton d’attaque pour attaquer automatiquement l’ennemi le plus proche. Cela est particulièrement utile pour les combats contre les boss, car il vous permet de vous concentrer à éviter les tirs ennemis sans se soucier d’atteindre votre cible.
Un niveau de difficulté élevé, mais une jouabilité fluide avec une prise en main aisée
Le côté sorcière de votre personnage utilise le mode d’attaque secondaire qui est composé de différentes cartes que vous trouverez au cours de vos aventures. Ces dernières utilisent vos doses d’énergie et chaque carte a son coût. Certaines représentent un nouveau type d’arme, comme un fusil mitrailleur qui augmente considérablement votre cadence de tir, alors que d’autres ont une fonction défensive, comme générer un bouclier d’énergie temporaire. Vous êtes limité dans le nombre de cartes utilisables par votre niveau. Le système d’amélioration est d’ailleurs très original. Vous n’accumulez pas de points d’expérience en anéantissant vos ennemis, mais en augmentant votre lien de confiance avec votre peuple. Pour ce faire, vous devrez explorer les différents niveaux à la recherche de prisonniers qui, une fois libérés, vous apporteront leur appui. Lorsque ce dernier est suffisamment élevé, vous accumulerez un niveau qui vous permettra d’améliorer soit vos aptitudes au combat ou votre puissance magique.
L’aspect « Metroidvania » du jeu n’est pas aussi poussé que dans la majorité des titres de ce genre. Il y a effectivement des endroits cachés qui ne peuvent être atteints que si l’on obtient une habileté spéciale, mais ceux-ci se font relativement rares. Cela est surtout dû aux nombres d’environnements qui sont limités à cinq, un nombre plutôt restreint. Il est toujours plaisant de parvenir à trouver un chemin caché qui vous ouvrira un raccourci vers une nouvelle zone, on aurait simplement préféré qu’il y en ait un peu plus. Un autre aspect qui est un peu agaçant est le côté moralisateur du jeu. Il est clair que les développeurs ont voulu passer un message écologique, ce qui en soit est louable, mais il est souligné en caractères gras. On reconnaît facilement la critique de notre société actuelle qui est liée solidement aux énergies fossiles et le futur catastrophique qui en résulte. Un peu plus de subtilité aurait été appréciée.
Une expérience qui souffre par la présence de nombreux bogues agaçants
Cependant, le plus grand bémol de ce jeu est son côté technique et les nombreux bogues qui sont inclus. Par exemple, la section du jeu se déroulant dans les profondeurs sous-marines du lac requiert que votre personnage les explore à bord d’un petit sous-marin. Lorsque vous recevez un coup, votre personnage recule automatiquement de quelques pas. Cela n’est pas un problème pour les sections ouvertes des autres régions, mais sous l’eau, les chemins sont beaucoup plus restreints. Cela a causé que mon personnage s’est retrouvé coincé dans l’environnement à plus d’une reprise, ce qui a requis de revenir au menu principal et recharger une sauvegarde. Un autre problème important venait des segments où l’héroïne est prise en embuscade par un groupe d’ennemis. Ces segments vous obligent à tous les éliminer avant de pouvoir progresser à nouveau. Vous vous retrouvez dans une sorte d’arène où les ennemis apparaissent progressivement lorsque vous en éliminez suffisamment. Je crois avoir été un peu trop rapide sur la gâchette, car plus d’une fois le jeu ne prenait pas en compte suffisamment rapidement le nombre d’ennemis éliminés et n’en faisait pas apparaître de nouveaux, ce qui me clouait au même endroit sans autre choix que de charger une sauvegarde.
Il est à espérer que le studio saura sortir un correctif pour ces désagréments, car mis à part ces problèmes techniques, l’expérience de jeu est plaisante. Le niveau de difficulté est élevé, mais sans jamais tomber dans le ridicule. Si le jeu emprunte certains aspects à la série Dark Souls, ce n’est heureusement pas les terribles boss qui peuvent vous hacher menu en deux ou trois coups. Les différentes stations où il vous est possible de sauvegarder votre partie et récupérer votre vitalité et votre énergie vont ramener les ennemis mineurs à la vie, ce qui peut être agaçant, sans toutefois être enrageant.
En conclusion, The Knight Witch est un bon petit jeu d’action, de tir et d’exploration qui plaît par ses graphismes magnifiques et sa jouabilité fluide. S’il souffre de problèmes techniques, ces derniers ne sont pas insurmontables et seront probablement corrigés rapidement, rendant l’expérience encore meilleure. Il est recommandé aux amateurs du genre Metroidvania et aux jeux de tirs classiques comme la franchise Gradius.
J’aime
- Les graphismes magnifiques ;
- La jouabilité fluide ;
- Le niveau de difficulté élevé, mais juste.
J’aime moins
- Les nombreux bogues techniques ;
- Le côté moralisateur un peu trop envahissant ;
- Le nombre d’environnements de jeu limité.
La copie de The Knight Witch a été fournie par Team17.
The Knight Witch
Scénario
Graphismes
Bande sonore
Jouabilité
Durée de vie
Graphismes magnifiques, jouabilité palpitante, bogues embarrassants
The Knight Witch est un Metroidvania aux graphismes magnifiques, à la jouabilité palpitante, mais peuplée de nombreux bogues techniques.