Je dois mettre les choses au clair dès le départ. Skull and Bones n’est pas Black Flag 2. Mise à part le sujet de la piraterie, les deux jeux sont très différents. En gardant cela en tête, il est beaucoup plus facile d’apprécier ce nouveau jeu produit par Ubisoft, qui vous permet de revivre la belle époque de la piraterie du XVIIe siècle en offrant beaucoup plus de liberté. Avec des centaines d’options de personnalisation autant pour votre capitaine que pour votre flotte de navires, vous pourrez incarner le pirate de vos rêves et écumer les mers à la recherche de butins fabuleux.
- Studio de développement : Ubisoft Singapour
- Éditeur : Ubisoft
- Plateformes disponibles : PS5, Xbox Series X/S et PC
- Plateforme de test : Xbox Series X
- Classement ESRB : M
- Prix : 89,99$ (édition standard), 129,99$ (édition premium)
- Site officiel
Votre aventure débute à bord d’un navire pirate où vous êtes sous les ordres d’un capitaine incompétent. Après avoir essuyé une cuisante défaite, le bateau se retrouve échoué en mille morceaux et votre personnage à la dérive sur un radeau de fortune. Tout près de mourir de soif, vous êtes sauvé par deux matelots qui se placent immédiatement sous vos ordres en tant que nouveau capitaine. À bord d’un vieux rafiot à peine plus élaboré qu’une barque, vous vous dirigez vers Ste-Anne, un repaire de pirates sous le commandement de John Spurlock, un vieux loup de mer au langage particulièrement coloré.
Un monde immense et rempli de possibilités à découvrir
À ce moment, vous êtes libre de faire pratiquement ce que vous voulez. Une fois les premières missions complétées, qui se limitent surtout à partir à la recherche de ressources premières comme du bois et du métal, vous serez équipé d’un navire suffisamment puissant pour vous permettre d’explorer le monde immense du jeu. Si la quête principale est plutôt linéaire, l’environnement offre de nombreuses quêtes optionnelles qui vous en apprendront un peu plus sur le monde de Skull and Bones.
Vous aurez également la possibilité de participer à des événements comme une course vers une carte d’un trésor légendaire ou la traque d’un pirate particulièrement puissant où il sera nécessaire de trouver des alliés. Après quelques heures passées à jouer, vous serez à la barre d’un navire sophistiqué, puissant et rapide qui vous donnera accès à des missions de plus en plus risquées. Parviendrez-vous à monter les échelons de la hiérarchie pirate ? Seuls le temps, vos habiletés et de la chance pourront le dire.
Malgré qu’ils proviennent de deux mondes et époques différents, Skull and Bones utilise une structure qui ressemble beaucoup à celle de la série Forza Horizon. Comme c’est le cas pour la fameuse franchise de jeux de course, Skull and Bones est un jeu avec pour but premier de s’amuser et non d’offrir une simulation réaliste de la vie d’un pirate. C’est tant mieux, car avoir à gérer une épidémie de scorbut ne semble pas être la chose la plus amusante. Vous passerez presque autant de temps à choisir quelle couleur pour vos voiles qu’à participer à des échanges de boulets de canon sur les mers.
Une chose qui est unique au jeu est l’endroit où il se déroule. Contrairement à la grande majorité des jeux et des films basés sur la piraterie, Skull and Bones ne vous fait pas voyager sur la mer des Caraïbes, mais vous place au milieu de l’océan Indien. Bien que peu explorée dans les récits de pirates, cette partie du globe a connu une période de piraterie encore plus intense que dans l’Atlantique. Le peu de connaissance des lieux et des puissances coloniales mal préparées en ont fait un véritable paradis pour les boucaniers de la pire espèce.
Un sentiment de liberté digne de tout bon pirate
La majorité du temps passé sera à bord de votre navire où vous pourrez voguer vers où bon vous semble. La région regorge de ressources naturelles comme des noix de coco et des essences de bois rares que vous amasserez soit pour améliorer votre navire et son équipement, soit pour en faire le commerce entre les différentes factions présentes. Il est important d’avoir une cale bien remplie de nourriture, d’eau douce et de munitions avant de prendre le large. Avoir un équipage au ventre bien rempli sera plus efficace lorsqu’il lui sera demandé de voguer à toute vitesse pour échapper à une embuscade.
Chaque navire dispose de deux configurations de voiles. En déployer la moitié vous fera avancer à pas de tortue, mais cela est nécessaire lorsque vous vous engagez dans des rivières étroites. Toutes voiles dehors vous placera en vitesse de croisière, qui représente environ le double de la mi-voile. Enfin, il est possible de demander à votre équipage de manier les voiles manuellement, vous donnant quelques précieux noeux de plus, mais seulement pour un laps de temps limité, car cela épuisera vos matelots. Bien les nourrir aura pour effets d’augmenter leur endurance et réduira le temps de repos.
Il est important de comprendre que manier la barre d’un voilier des années 1600 est bien différent qu’un volant d’un bolide de course. Effectuer un virage prend beaucoup de temps, surtout lorsque les voiles sont toutes déployées. Aussi, la mer n’est pas toujours coopérative et de violentes tempêtes font souvent rage. Cela réduira votre champ de vision, fera tourner votre navire dans tous les sens et générera des vagues immenses qui peuvent vous réduire en pièces rapidement.
Tôt ou tard, vous aurez à faire usage de vos canons lors d’affrontements violents sur les mers. Tous les navires ont un arc de tir particulier, certains permettent seulement de tirer vers l’avant, d’autres sur les côtés et enfin certains ont un angle de tir à 360 degrés. C’est à vous que revient la responsabilité de déployer vos canons sur les différentes sections. Vous y trouvez les classiques canons droits que l’on a vus dans tous les films de pirates, mais aussi des mortiers qui lancent des bombes incendiaires dans les airs, vous permettant d’atteindre plus d’une cible. Différents types de munitions sont à votre disposition. Certains sont plus efficaces contre un navire avec une coque plus solide, alors que d’autres vous permettent de soigner un allié.
Un système de combat aussi acharné que stratégique
Lors d’un combat, si vous parvenez à réduire la vitalité d’un navire ennemi suffisamment, vous aurez alors la possibilité de l’aborder. En vous déplaçant tout près de lui, vos matelots lanceront des cordes à grapins et tireront le navire vers le vôtre. Compléter cette tâche vous donnera du butin supplémentaire que vous n’auriez pas eu si vous aviez seulement envoyer le navire par le fond. Il est important de garder un oeil sur l’état de votre navire, car dans le feu de l’action, on peut facilement l’oublier. Aussi, vos canons ne disposent pas d’une quantité illimitée de munitions, alors ne lésinez pas sur le ravitaillement une fois rendu au port.
Si l’on passe la grande partie du jeu à bord d’un navire, il y a des moments où vous aurez à mettre le pied sur la terre ferme dans l’un des comptoirs répartis à travers le monde. En faisant ainsi, vous pouvez obtenir des missions supplémentaires, entendre des rumeurs vers un trésor caché, faire du commerce avec la population locale et, dans les ports les plus importants comme Ste-Anne, améliorer votre navire. Différents marchants offrent différents services, comme le forgeron qui fabriquera vos canons, le charpentier qui transformera vos ressources brutes en produits finis et la couturière où vous pourrez acheter de nouveaux vêtements et changer votre apparence physique. Il n’est toutefois pas possible de se battre au corps à corps sur la terre ferme.
Les graphismes du jeu sont tout simplement exceptionnels, surtout lorsque l’on choisit le mode Qualité. Contrairement à la majorité des jeux qui offrent l’option entre une meilleure résolution et une fluidité améliorée, je recommande fortement d’y aller avec la première option. La différence dans le visuel est très importante et vu que votre navire change de cap lentement, avoir une fluidité à 60 images par seconde n’améliore pas beaucoup l’expérience de jeu. Avec le mode Qualité, vous aurez droit à des reflets sur la mer très réalistes, de la végétation plus touffue et de nombreux détails supplémentaires pour votre navire. Les effets de la météo bénéficient aussi de la résolution. Voir votre pont fouetté par une pluie diluvienne est à la fois saisissant et effrayant.
Le côté audio du jeu n’est pas à la même hauteur. La trame sonore y est limitée aux bruits de votre coque qui fend les flots et aux chansons de votre équipage. Il y a très peu de pièces musicales originales, ce qui rend le jeu un peu vide. Par contre, les effets sonores sont très bien réussis et donnent au jeu une expérience de navigation authentique avec le craquement de votre navire, les cris de votre équipage lors d’un abordage et le bruit assourdissant d’un éclair lorsqu’il tombe tout près.
Un choix de missions limité et répétitif
Skull and Bones a de nombreuses qualités, mais il n’est pas à l’abri de certains défauts. Si vous pouvez modifier l’apparence physique de votre personnage dans les moindres détails, son histoire et son passé sont quasiment inconnus. Il est difficile de se sentir concerné par ce qui lui arrive alors qu’il ne prononce pas un seul mot et on ne sait rien de ses aventures avant qu’il ne prenne son commandement. Les missions secondaires sont nombreuses, mais leur variété est limitée souvent à « aller chercher X nombre de cette ressource » ou « piller tel ou tel emplacement ». Une fois complétées, ces quêtes sont regénérées infiniment, donnant un sérieux sentiment de déjà-vu. Ubisoft a annoncé que du contenu supplémentaire sera lancé dans les mois suivants.
Un autre élément qui laisse à désirer est le nombre important de microtransactions. Si l’on peut se procurer la majorité des éléments cosmétiques du jeu simplement avec la monnaie courante en pièces d’argent, d’autres demandent l’utilisation de pièces de huit, une monnaie premium qui est difficile d’accumuler simplement en complétant des quêtes. Il est bien plus facile d’utiliser de véritables dollars pour remplir son coffre. Aussi, Skull and Bones utilise un système « live » où des passes de saison seront disponibles pour ajouter du contenu supplémentaire. Avec un prix de détail déjà passablement élevé, ces transactions supplémentaires peuvent s’avérer frustrantes.
Malgré ces lacunes, Skull and Bones est une expérience amusante sur les mers. Le côté visuel absolument magnifique ajoute beaucoup à l’expérience de jeu. Encore une fois, si on ne s’attend pas à une reprise des aventures de Black Flag, on trouvera énormément de quoi s’amuser dans cette nouvelle épopée de piraterie.
J’aime
- Le monde immense à découvrir ;
- Les options de personnalisation presque illimitées ;
- Les graphismes exceptionnels ;
- Les combats sur mers palpitants.
J’aime moins
- Le personnage principal dont on ne sait presque rien ;
- Les microtransactions ;
- Les missions répétitives.
La copie de Skull and Bones utilisée pour cette critique a été fournie par Ubisoft Canada.
Skull and Bones
Scénario
Graphismes
Bande sonore
Jouabilité
Durée de vie
Une belle réussite !
Avec un monde immense à découvrir, des dizaines de quêtes et des options de personnalisation presque illimitées, Skull and Bones offre une expérience de jeu exaltante malgré quelques lacunes.