La franchise Prince of Persia a débuté il y a plus de 30 ans. Les premiers titres offerts sur PC et consoles étaient des aventures en 2D remplies de sauts périlleux et de pièges mortels, avec une animation exceptionnellement fluide et réaliste. Après une longue période d’hibernation, elle est revenue en force sous la gouverne d’Ubisoft avec l’excellent Sands of Time et ses suites, avec cette fois-ci une vue en 3D. Près de 35 ans après la sortie du premier titre, nous avons maintenant droit à une sorte de retour aux sources avec Prince of Persia : The Lost Crown. Mais si l’action revient en 2D, les mécaniques du jeu sont maintenant inspirées du genre Metroidvania, où l’exploration est à l’avant-plan. Le résultat final est un excellent jeu de plateforme, avec un style de combat rapide et féroce, et une tonne de secrets à découvrir.
- Studio de développement : Ubisoft Montpellier
- Éditeur : Ubisoft
- Plateformes disponibles : PS4, PS5, Xbox One, Xbox Series X/S, Nintendo Switch et PC
- Plateforme de test : Xbox Series X
- Classement ESRB : T
- Prix : 69,99$
- Site officiel
C’est une période trouble pour l’Empire Perse. Depuis plusieurs années, il subit les assauts de ses voisins et il est sur le point de courber l’échine et capituler. En désespoir de cause, un groupe de guerriers d’élite, les Immortels, tente le tout pour le tout et parvient à éliminer le général de l’armée ennemie, la mettant en déroute. L’honneur de porter le coup fatal revient au plus jeune d’entre eux, Sargon. Mais les célébrations de la victoire sont de courte durée alors que le mentor de Sargon semble avoir trahi ses alliés en kidnappant le Prince Ghassan, héritier du trône.
Sargon et les autres Immortels se lancent à sa poursuite et aboutissent dans l’étrange forteresse au sommet du Mont Qaf. Cet endroit est réputé pour contenir des effets surnaturels liés au temps, qui a tendance à s’écouler différemment dans les différentes zones. Des créatures surnaturelles y rôdent et l’endroit regorge de pièges mortels. En plus de tenter de secourir le Prince, Sargon devra également se méfier de ses propres compagnons qui semblent avoir leurs propres raisons d’explorer le Mont Qaf.
Comme mentionné plus haut, Prince of Persia : The Lost Crown utilise la formule Metroidvania pour ses systèmes de combat et d’exploration. Après un court prologue linéaire, le joueur a accès à la forteresse du Mont Qaf qui est divisée en plusieurs sections. Si au départ, la plupart sont inaccessibles, elles le deviendront lorsque Sargon aura acquis une habileté particulière, comme pouvoir effectuer des déplacements dans les airs ou projeter une image de lui-même qu’il pourra troquer pour sa position actuelle plus tard.
Le système de combat est à la fois simple et complexe. Il est possible de simplement foncer dans le tas et pourfendant l’air avec les deux épées dont est équipé Sargon, mais cela provoquera presque toujours de sérieuses blessures. Il est recommandé de prendre son temps et d’observer les déplacements de l’ennemi. Les attaques de base peuvent être bloquées en activant la fonction au bon moment, ce qui laissera l’adversaire ouvert à une contre-attaque. Certains coups ne peuvent être bloqués et le joueur en est avisé par un flash rouge juste avant l’attaque. Le seul moyen de s’en sauver est d’esquiver. Enfin, l’ennemi peut tenter une attaque puissante qui est indiquée par un flash doré. Si le joueur parvient à bloquer au bon moment, il aura alors droit à une animation spéciale où Sargon effectue une contre-attaque féroce qui éliminera son adversaire en un seul coup.
Le jeu inclut également une poignée de boss qui représentent un défi colossal, même au niveau de difficulté le plus faible. Ces ennemis utilisent des attaquent très puissantes qui sont difficiles à bloquer ou à esquiver, et ils ne laissent pas à découvert très longtemps. Le joueur aura à utiliser tous ses mouvements et devra avoir un oeil de lynx pour déceler le bon moment de contre-attaquer. Sans être du même niveau de difficulté que les jeux de la franchise Dark Souls, les boss de The Lost Crown sont parmi les plus difficiles du genre Metroidvania. Il est immensément satisfaisant de finalement en venir à bout, surtout lorsque la vitalité du héros est presque épuisée.
En plus du système de combat, l’exploration est fortement encouragée. Chaque section de l’environnement est remplie de pièces secrètes et d’objets de collection à découvrir. Le joueur a accès à un système de carte solide, où il est facile de voir les endroits où l’on n’a pas encore mis le pied. Il est rare que l’on se retrouve bloqué, même si parfois la prochaine étape n’est pas aisée à découvrir. En plus de ses deux épées, Sargon aura rapidement accès à un arc et des flèches qui lui permettront non seulement d’attaquer, mais aussi de manipuler certains éléments de l’environnement comme faire sonner des cloches qui feront apparaître temporairement des plateformes.
Les nombreux pièges demandent une approche similaire à celle pour les combats, c’est-à-dire de prendre son temps et bien observer leurs mouvements. On peut facilement déceler leurs répétitions, dévoilant ainsi le meilleur moment de foncer. Mais même cela ne sera pas toujours suffisant alors que plusieurs sections demandent d’effectuer plusieurs déplacements d’affilée et l’on doit le faire parfaitement, faute de quoi Sargon perdra pied et l’on devra recommencer depuis le début. Cela peut être parfois frustrant, mais comme pour les boss, réussir vient avec un immense sentiment de satisfaction.
Les graphismes du jeu sont mignons, sans toutefois être remarquables. Les personnages se déplacent avec fluidité, mais leur niveau de détail demeure limité. Un avantage est que le jeu conserve un taux de rafraîchissement de 60 images par seconde constant, parfait pour un jeu de plateforme. Si les personnages laissent un peu à désirer, le jeu compense largement par les environnements qui sont richement détaillés. Il n’est pas rare de s’arrêter pour observer certains éléments, comme une vue d’ensemble de la forteresse du haut d’un parapet ou les arbres tordus du fond d’une forêt maudite. Chaque section a son esthétisme et celui-ci est très varié.
La musique dans The Lost Crown est serviable, mais on la remarque à peine. Elle est composée surtout de pièces d’ambiance dont il est très difficile de se rappeler. Même lors des combats contre les boss, la musique ne prend pas beaucoup plus d’importance, mais la férocité des combats fait qu’on n’est pas embêté par cette lacune. Les acteurs qui donnent leur voix aux différents personnages font presque tous un excellent travail, mis à part une poignée qui soit en mettent un peu trop ou pas assez.
En conclusion, Prince of Persia : The Lost Crown est un retour triomphal pour une franchise qui était dormante depuis trop longtemps. L’utilisation des mécaniques du genre Metroidvania est tout à fait appropriée et saura plaire autant aux amateurs d’exploration que des jeux de plateforme. Même les amateurs de la série Sands of Time qui pourraient être déçus que ce nouveau jeu n’emprunte pas la même formule devraient essayer The Lost Crown.
J’aime
- L’intégration réussie de la formule Metroidvania ;
- L’environnement somptueux et très détaillé ;
- La fluidité constante et les combats féroces ;
- La difficulté élevée, mais juste.
J’aime moins
- Le niveau de détails des personnages un peu faible ;
- La trame sonore qui laisse peu d’impact.
La copie de Prince of Persia : The Lost Crown utilisée pour cette critique a été fournie par Ubisoft.
Prince of Persia : The Lost Crown
Scénario
Graphismes
Bande sonore
Jouabilité
Durée de vie
Une belle réussite
La franchise Prince of Persia fait un retour triomphal avec The Lost Crown qui utilise avec succès la formule Metroidvania.