Le 11 mars 2011, un violent tremblement de terre a secoué la région de Tohoku au Japon. Le séisme d’une magnitude de plus de 9 sur l’échelle de Richter a causé des dommages considérables, en plus de ceux causés par le tsunami qui a suivi. Située tout près, la centrale nucléaire de Fukushima a été l’épicentre du plus grand désastre nucléaire depuis l’explosion de Tchernobyl en 1986. Il est donc curieux d’imaginer un jeu vidéo inspiré de cette tragédie et encore moins un petit jeu de puzzles tout mignon. Cela fait en sorte que l’expérience de jeu de Nuclear Corps : Veterans of Fukushima est une des plus bizarres que j’ai expérimentée.
- Studio de développement : Jokoga Interactive
- Éditeur : Sony Interactive Enternainment Espana
- Plateformes disponibles : PS4 et PS5
- Plateforme de test : PS5
- Classement ESRB : T
- Prix : 17,49$
- Site officiel
L’histoire du jeu se déroule quelques temps après la tragédie. Un groupe de trois aventuriers a décidé d’aider avec l’évacuation des civils qui demeurent aux environs de la centrale nucléaire. Le jeu est divisé en plusieurs niveaux qu’il faudra résoudre et de quelques combats contre des boss. Chacun des trois membres du groupe a ses habiletés qui lui sont propres. Drodok dispose d’un bouclier énergétique qui peut bloquer les tirs ennemis et les renvoyer vers eux. Il a aussi la possibilité de rendre ses ennemis temporairement sonnés, mais ne peut pas les éliminer complètement. Le deuxième, Smarty, est un scientifique un peu fou qui a une ressemblance importante avec Dr Willy de la franchise Mega Man. Il est le seul à disposer d’une arme, un pistolet laser, et seul lui peut venir à bout des ennemis mineurs. Enfin, Lola est une jeune aventurière équipée d’un grapin et d’une corde, lui permettant de passer par-dessus des environnements dangereux. Elle est aussi la seule qui peut courir.
Un jeu isométrique qui demandera d’utiliser vos réflexes et vos méninges
Chacun des niveaux débute avec les trois héros dans un coin de l’environnement. Le but est de les amener tous à un point précis de la carte. Pour ce faire, le joueur devra faire usage de leurs habiletés pour résoudre une série de puzzles qui déverrouilleront la sortie. Si l’un des personnages vient à mourir, le joueur doit recommencer le niveau du début. Si les premiers niveaux sont relativement faciles à compléter, leur niveau de difficulté augmente rapidement, ce qui peut générer de la frustration chez les joueurs impatients. Il est important de garder en tête que le jeu demeure en temps réel, même si vous passez d’un personnage à un autre. Ce faisant, il est possible qu’un de vos personnages se fasse attaquer hors de votre vue.
Le style de jeu m’a rappelé celui d’un jeu de plateformes disponible sur SNES au milieu des années 90, The Lost Vikings. Dans celui-ci, il était également nécessaire d’utiliser trois personnages aux habiletés propres, mais à la différence qu’il était possible de compléter un niveau sans amener le trio en entier à la sortie. Aussi, pour un jeu basé sur une tragédie de cette amplitude, l’aspect esthétique très mignon m’a fait sourciller. Les niveaux sont brillamment colorés, tout comme ceux pour un jeu fait pour les enfants. Les personnages semblent tout droit sortis d’un film d’animation japonais, avec des expressions faciales exagérées dans les cinématiques.
Une caméra qui peut parfois cesser de coopérer
La vue isométrique fonctionne correctement la plupart du temps. Cependant, elle peut parfois dissimuler un élément important. Par exemple, dans le deuxième niveau, la disposition de la caméra cache une porte nécessaire pour progresser. Il n’est pas possible de manipuler la caméra pour avoir un meilleur angle, donc j’ai perdu beaucoup de temps avant de finalement me rendre compte que je regardais au bon endroit. De plus, l’habileté de Lola demande une minutie de chirurgien et il est courant de manquer la cible par un cheveu. Chacun des niveaux a un certain nombre de concombres cachés. En découvrir un certain nombre donnera comme récompense des trophées PSN.
Les combats contre les boss de fin de niveau viennent apporter un vent de fraîcheur, même s’ils ne sont pas parfaits. Ces segments requièrent l’utilisation d’un seul personnage, ce qui rend la solution plus aisée. Cependant, encore une fois, le combat qui implique Lola a été un exercice de frustration alors que l’on doit utiliser son grapin comme une arme, quelque chose qui n’avait jamais été mentionné auparavant. Vu la faible précision de ce dernier, le combat contre le boss a duré plus longtemps que nécessaire.
En conclusion, Nuclear Corps : Veterans of Fukushima est une expérience de jeu intéressante et relaxante. Cependant, l’utilisation d’une tragédie à la fois humaine et environnementale pour un jeu vidéo m’a laissé très perplexe. J’avais l’impression que d’une certaine manière les développeurs avaient réduit l’impact de la catastrophe à des fins discutables. J’aurais préféré que le jeu se déroule dans un lieu soit imaginaire ou pas affecté par un tel désastre.
J’aime
- Les graphismes colorés
- L’intégration de l’action et des puzzles
J’aime moins
- L’utilisation douteuse d’une catastrophe réelle
- La caméra qui refuse parfois de coopérer
- Le grapin qui requiert une précision surhumaine
La copie du jeu utilisée pour cette critique a été fournie par l’éditeur.
Nuclear Corps : Veterans of Fukushima
Scénario
Graphismes
Bande sonore
Jouabilité
Durée de vie
Bien, mais bizarre
Les graphismes colorés et l'atmosphère sont en confrontation avec un sujet très sombre.