Un genre de jeu vidéo que personne n’aurait imaginé faire un retour est le jeu d’aventure avec séquences vidéo, plus communément appelé « FMV » (Full Motion Video). Avec l’arrivée des lecteurs CD-ROM au début des années 90, une avalanche de jeux incluant des séquences filmées a fait son apparition. Cependant, la majorité d’entre eux étaient de piètre qualité, autant au niveau de la jouabilité que du jeu des acteurs et de la production. Dernièrement, plusieurs nouveautés qui empruntent le même design sont apparues sur la scène des jeux indépendants avec cette fois-ci beaucoup plus de succès. Murderous Muses est le dernier en lice et vous propose une enquête fascinante et morbide sur le meurtre d’un célèbre artiste peintre. Peu avant sa mort, il a reçu dans son studio six personnages différents afin d’immortaliser leurs traits en peinture. L’un d’entre eux est le meurtrier. Dans cette aventure à saveur de romans d’Agatha Christie, vous aurez la possibilité de plonger dans les souvenirs de l’artiste, déceler les indices cachés dans les extraits vidéo et, peut-être, mettre la main au collet du coupable.
- Studio de production : D’Avekki Studios Ltd
- Éditeur : D’Avekki Studios Ltd
- Plateformes disponibles : PS4, PS5, Xbox One, Xbox Series X/S, Nintendo Switch, PC et Mac
- Plateforme d’essai : PC
- Prix : 17,99$
- Classement ESRB : M
- Site officiel
- Page Steam
Dans Murderous Muses (Muses Meurtrières), vous incarnez un veilleur de nuit qui garde un œil sur une galerie d’art. L’exposition en cours est celle de Mordechai Grey, un artiste reconnu pour ses toiles bizarres et à la limite macabres. Ce qui rend la situation plus spéciale est que Mordechai a récemment été assassiné et que son meurtrier court toujours. La police sait que le coupable est parmi un groupe de six individus qui ont tous embauché l’artiste pour produire leur portrait. Cependant, chacun d’entre eux avait comme raison particulière de se retrouver seul avec Grey afin de le confronter sur différents aspects de sa vie. Ils ont tous une raison de vouloir l’éliminer, que ce soit pour l’argent ou pour dissimuler un secret gênant. Ce sera donc à vous de parcourir la galerie hantée par le spectre du peintre et revisiter ses souvenirs à travers ses tableaux.
Trois nuits à explorer une galerie d’arts peuplée des spectres de l’artiste
Chaque partie du jeu prend environ trois heures à compléter et de nombreux éléments sont aléatoires, permettant d’y rejouer à plusieurs reprises. L’identité du meurtrier est toujours changeante, de même que les segments vidéos disponibles. Le joueur a trois nuits pour amasser des indices avant de désigner un coupable. La première partie de la nuit est une sorte de chasse aux trésors où l’on met la main sur différentes œuvres de Grey avant de les installer à différents endroits sur les murs. Si l’on réussit à combiner la peinture à son titre, un haut-parleur apparaît afin de nous donner plus de détails sur l’œuvre. Une fois la tâche accomplie, la seconde partie entre en jeu. Dans celle-ci, de nouvelles pièces deviennent disponibles où l’on retrouve des panneaux indiquant différents sujets, comme « Vengeance » ou « Jalousie ». Ayant en main le portrait des six suspects, il faudra combiner ceux-ci avec les différents sujets, ce qui nous donnera accès à une séquence vidéo présentée du point de vue du peintre.
Bien qu’offrant au joueur un cours didacticiel sur la façon de jouer, ce dernier est bien insuffisant et votre première partie risque de vous plonger dans une certaine confusion. Chaque tableau dispose de six orbes lumineux qui correspondent au nombre de sujets auxquels vous pourrez accéder au courant de la nuit. Une pièce de la galerie contiendra l’image des six suspects et pour chacun trois sujets particuliers. Réussir à les visualiser vous donnera accès à un extrait de l’interrogation du suspect par la police, ce qui vous fournira des indices précieux. Chacune des nuits a aussi un sujet en particulier, comme un appel mystérieux que l’un d’eux aurait fait à l’artiste, ou des détails sur un objet utilisé lors du meurtre, comme une corde.
Un système de récolte d’indices restrictif et frustrant
Ce qui rend cette section plus difficile qu’il n’y paraît est qu’à chaque fois que l’on visualise une séquence vidéo, le sujet change pour un autre. Certains d’entre eux sont nécessaires à plusieurs des suspects pour avoir accès à leur interrogatoire, donc il arrive fréquemment que l’on se retrouve avec de nombreux sujets qui sont inutiles. On doit alors se souvenir de l’endroit où le sujet désiré est situé et gaspiller plusieurs de nos précieux orbes afin de pouvoir y avoir accès à nouveau. Cela peut-être très frustrant lorsqu’il nous manque seulement un sujet et que l’on arrive à cours de tentatives. Le jeu offre la possibilité de transférer un ou plusieurs orbes d’un suspect à un autre, mais cela reste souvent insuffisant.
Pour varier la jouabilité, les développeurs ont inclus une poignée de mini jeux de mémoire qui sont optionnels, mais qui permettent d’en savoir un peu plus sur les suspects. Un autre élément du jeu est le personnage de Sasha, une gardienne de sécurité comme vous et qui occupait votre poste précédemment. Au début des nuits deux et trois, elle vous demandera de mettre de côté le portrait d’un des suspects, ce qui fait en sorte que ce dernier ne sera pas accessible pour visualiser les séquences vidéo. Il est donc impossible de tout voir en une nuit, ce qui laisse une part d’inconnu. Cela pourra mettre du piquant à certains, mais risque aussi d’être une autre source de frustration.
Des séquences vidéo exceptionnelles jumelées à un engin de graphismes décevant
Visuellement, le jeu est un peu aux antipodes. Les séquences vidéo sont superbes, avec une résolution élevée et des couleurs riches. Par contre, les séquences où l’on se déplace dans la galerie laissent à désirer, avec un engin de graphismes qui semble sortir d’une autre époque. Les textures sont minimales et les objets 3D sont presque primitifs. Heureusement, les acteurs offrent tous une expérience solide et l’on souhaite toujours en savoir un peu plus sur eux et leurs raisons pour vouloir éliminer Grey. Le seul bémol de ce côté est que malgré l’aspect de rejouabilité, on ne peut éviter de revoir les mêmes séquences d’une partie à l’autre, ce qui rend le jeu un peu répétitif. À la fin de chaque partie, on a droit à un résumé de notre performance, ce qui inclut le nombre de vidéos regardées. Le jeu en contient plus de 700.
Murderous Muses est une expérience autant agréable qu’intrigante et frustrante. L’histoire du jeu et les personnages sont fascinants, mais l’aspect répétitif et souvent restrictif vient un peu gâcher la sauce. Cependant, ses côtés positifs viennent faire pencher la balance de leur côté.
J’aime
- Les séquences vidéo magnifiques ;
- Le superbe jeu d’acteurs ;
- L’élément aléatoire de l’intrigue qui donne envie d’y rejouer.
J’aime moins
- L’obligation de revoir plusieurs segments ;
- L’aspect restrictif dans les sujets à aborder ;
- Les graphismes décevants.
La copie de Murderous Muses a été fournie par D’Avekki Studios Ltd.
Murderous Muses
Scénario
Graphismes
Bande sonore
Jouabilité
Durée de vie
Intrigant, fascinant et frustrant
Les séquences vidéo magnifiques et une intrigue bien ficelée ne parviennent pas à faire oublier les frustrations de la jouabilité.