Comme la plupart des enfants qui ont grandi dans les années 80, le film Ghostbusters a eu un immense impact sur mon enfance. Je ne peux compter le nombre de fois que j’ai regardé le film sur notre VHS après que mon père l’ait enregistré de Super Écran. Une suite a vu le jour en 1989 et, malgré qu’elle ne soit pas de la même qualité que l’original, je l’ai bien appréciée. Comme la plupart des séries de films à succès de l’époque (Star Wars, Indiana Jones, Back to the Future), je m’attendais à ce qu’un troisième chapitre voit le jour. De nombreuses rumeurs, alimentées par l’intérêt du public et de l’équipe de production, ont vu le jour, mais à chaque fois un élément venait mettre des bâtons dans les roues.
En 2016, Sony a opté pour la voie du redémarrage de la franchise avec Ghostbusters Answer the Call, où une équipe entièrement féminine reprenait le flambeau. Malgré que le film ait été fait avec compétence, c’était loin de ce que les amateurs réclamaient. Aujourd’hui, Ghostbusters : Afterlife (SOS Fantômes : L’Au-Delà en version française) nous présente enfin la suite que l’on espérait. Avec une équipe de jeunes acteurs très talentueux et un immense respect de la source originale, ce troisième opus est un triomphe sur toute la ligne !
- Réalisateur : Jason Reitman
- Scénario : Gil Kenan et Jason Reitman
- Distribution : Carrie Coon, Finn Wolfhard, Mckenna Grace et Paul Rudd
- Durée : 125 minutes
- Date de sortie : 19 novembre 2021
- Site officiel
Le film débute environ 35 ans après les événements du film original. Une jeune mère de famille, Callie (Carrue Coon) vient tout juste d’être mise à la rue par son propriétaire pour faute de paiements. Trimbalant ses enfants Trevor (Finn Wolfhard) et Phoebe (Mckenna Grace), Callie doit effectuer un long voyage pour récupérer la maison de son père, récemment décédé. Arrivée sur place, la famille découvre une habitation à moitié en ruines, croulant sous les dettes et à la réputation sordide pour les habitants de Summerville, un bled perdu au fond de l’Oklahoma. Alors que Trevor se cherche un emploi pour la période estivale, Phoebe est envoyée en cours d’été, donnés par le professeur Chad Grooberson (Paul Rudd). Ce dernier est fasciné par les tremblements de terre qui sévissent depuis peu dans la région et il se découvre des atomes crochus avec Phoebe, elle aussi passionnée par la science.
Dans la maison de son grand-père, Phoebe fait la découverte d’un laboratoire secret, rempli de gadgets et d’équipements ayant appartenu aux célèbres Ghostbusters. Elle y apprend également le secret de son aïeul : elle est nulle autre que la petite-fille de Egon Spengler, le scientifique qui a conçu tout le matériel des chasseurs de fantômes. Faisant équipe avec son professeur et un camarade de classe, Podcast (Logan Kim), Phoebe redécouvrira son héritage, pourquoi son grand-père s’est-il retiré au milieu de nulle part et quel est le lien entre les événements survenus en 1984 et ceux qui affectent maintenant Summerville.
Un cadeau inespéré pour les amateurs !
Il existe une expression en anglais qui définit parfaitement Ghostbusters : Afterlife : « fan service ». Les créateurs du film sont clairement des amateurs de l’original et ont rempli ce nouveau chapitre de références à ce dernier. Pratiquement chaque scène contient un détail ou un objet qui était présent dans le film original. Le film est d’ailleurs réalisé par Jason Reitman, le fils du réalisateur des deux premiers films de la franchise, Ivan Reitman. Le personnage de Paul Rudd représente l’ensemble des amateurs de Ghostbusters par son enthousiasme envers tout ce qui touche au célèbre groupe de chasseurs de fantômes et son rôle rappelle celui de tous les membres de ma génération qui font découvrir ce classique à leurs enfants. On retrouve avec joie les appareils dont se servaient Spengler, Ray et Venkman, comme le PKE Meter qui détecte la présence d’esprits et les fameux fusils à protons, dont il ne faut jamais croiser les effluves !
Les créateurs du film ont eu une idée de génie dans l’élaboration des personnages du film. En plus de celui de Paul Rudd, à qui s’identifieront tous les amateurs de l’original, une toute nouvelle génération se retrouvera dans ceux de Trevor et Phoebe. Tout comme les jeunes d’aujourd’hui, ils découvrent eux-mêmes la franchise Ghostbusters en levant le voile (souvent littéralement) sur différents éléments devenus classiques aujourd’hui. Par exemple, une scène montre Trevor explorant la grange de la ferme de son grand-père et découvre la célèbre Ecto-1, ce corbillard reconverti en véhicule d’urgences par son aïeul et ses co-équipiers. L’actrice qui incarne Phoebe vole la vedette dans chacune des scènes où elle est impliquée, ce qui correspond à la majorité du film. Elle parvient à recréer certaines mimiques du regretté Harold Ramis, l’acteur qui incarnait Egon Spengler dans le film original, et qui est décédé en 2014. Le film est d’ailleurs dédié à sa mémoire.
Un mélange de rétro et de moderne pour les effets spéciaux
Le film fait bien sûr grandement usage d’effets spéciaux pour donner vie (ou ramener à la vie) aux différents fantômes qui peuplent plusieurs scènes du film. Contrairement à plusieurs productions contemporaines, les spécialistes ont opté pour une approche plus organique, avec de véritables décors et ont fait usage de nombreuses maquettes. Évidemment, ils ont utilisé les images de synthèses numériques, mais ces dernières sont si bien agencées à l’action tournée en vrai que l’illusion est presque parfaite. De plus, les fantômes ne font leur apparition que tardivement, laissant beaucoup de place aux personnages humains pour se développer et offrant aux spectateurs la chance de s’attacher à eux.
Les acteurs offrent tous une excellente performance. Paul Rudd est à son naturel dans le rôle comique, sans toutefois trop en mettre. Carrie Coon parvient à donner vie à une mère monoparentale dont la vie s’écroule et qui traîne des blessures causées par un père absent à qui elle voue beaucoup de haine. Finn Wolfhard, que l’on a découvert dans la série Stranger Things sur Netflix, est en terrain connu avec cette histoire paranormale et incarne avec brio un adolescent à mi-chemin entre l’enfance et l’âge adulte. Mais c’est définitivement Mckenna Grace qui crève l’écran dans le rôle de Phoebe. Elle est on ne peut plus crédible dans son rôle de jeune fille passionnée par la science et qui est plus à l’aise dans ses livres qu’en présence de jeunes de son âge. On croit immédiatement qu’elle est la petite-fille de Spengler tellement elle a su recréer ses expressions faciales et sa façon de parler. Il est fort à parier que la jeune actrice a un brillant avenir devant elle.
Une ambiance sonore familière qui rappelle de bons souvenirs
La musique du film a beau être produite par un compositeur différent du film original, il a su faire bon usage des thèmes originaux, un autre élément qui saura plaire aux amateurs de la première heure. On y retrouve le thème jazzé avec un arrière-fond spectral qui représentait les Ghostbusters, et aussi celui qui accompagnait l’action vers la fin du film original. Afterlife regorge de bruits qui seront très familiers aux amateurs, comme le chargement des fusils à protons et les grincements du PKE Meter lorsque ce dernier détecte la présence d’esprits en liberté. Ces effets sonores sont du bonbon aux oreilles des amateurs.
En conclusion, Ghostbusters : Afterlife est la suite que l’on attendait depuis plus de 30 ans. L’expression familière « Tout vient à point à qui sait attendre » s’applique à merveille ici. Malgré les années, les embûches et le scepticisme sur les chances de succès du film, ce troisième chapitre s’avère presque aussi bon que l’original (il est de loin meilleur que Ghostbusters 2). Il est recommandé toutefois d’avoir vu au moins le premier film de la franchise pour savourer pleinement ce nouvel opus. Prévoyez une soirée cinéma à la maison la veille de vous rendre en salle en compagnie de vos enfants, vous ne le regretterez pas ! Aussi, ne quittez pas la salle trop vite, car une scène supplémentaire se cache à la fin du générique.
Cette critique fait suite au visionnement du film sur invitation de Sony Pictures.
Ghostbusters : After Life
Scénario
Performance des acteurs
Bande sonore
Effets spéciaux
Exceptionnel !
Une suite attendue depuis plus de 30 ans qui livre la marchandise, redonne vie à la franchise et qui réunira les amateurs de la première heure à une nouvelle génération.