Lors de la soirée organisée par Ubisoft Montréal (notre article) pour le lancement prochain du très attendu Far Cry 5, j’ai eu la chance de m’entretenir brièvement avec deux membres de l’équipe de développement, Philippe Fournier et Dan Hay. Ils accepté de dévoiler certains détails derrière la production du jeu.
Philippe Fournier, producteur associé
Lorsque le jeu a été annoncé, il y a eu de la controverse due à son sujet qui flirte avec la religion. Est-ce ça vous a rendu nerveux ?
Lorsque nous avons commencé à élaborer des idées pour le sujet du jeu il y a de ça trois ans, notre directeur créatif Dan (Hay) a apporté l’idée d’un culte axé sur la fin du monde. Depuis le tout début, c’était le sujet central du jeu et à cette époque, nous n’avions aucune idée de l’état du monde d’aujourd’hui, surtout ce qui se passe en ce moment aux États-Unis. Nous avons donné au personnage principal du culte, Joseph Seed, des convictions profondes que la fin du monde est proche et il fera tout en son pouvoir pour sauver ses proches, jusqu’à poser des gestes graves. Il se croit le héros de cette histoire et cela fait de lui un méchant beaucoup plus profond et intéressant que la moyenne.
Pour quelqu’un comme moi qui n’a pas joué à un Far Cry depuis longtemps (le dernier était Blood Dragon), qu’est-ce qui, selon vous, serait l’élément le plus attirant dans Far Cry 5 ?
Ce qui différencie Far Cry 5 des autres titres de la franchise est la liberté d’accomplir les objectifs du jeu à sa façon et explorer le monde à son rythme. La jouabilité demeure un jeu de tir à la première personne, mais on souhaite pouvoir donner au joueur le rôle du réalisateur de son histoire. Le personnage du joueur n’est pas défini, le joueur est libre de le développer à sa façon, son genre, son look, son habillement. Il est possible d’embaucher des personnages dans le jeu qui vont assister le joueur dans sa mission. Ces personnages auront leur propre histoire à raconter.
Est-ce qu’il y aura un mode multijoueur à Far Cry 5 ?
Le jeu inclura un mode coop. Contrairement à celui de Far Cry 4, où seulement le mode ouvert permettait cette option, il sera possible de jouer la campagne de Far Cry 5 en entier en mode coopératif. Seule l’introduction du jeu, qui dure environ 45 minutes, doit se jouer en solo. Le mode multijoueur permet de jouer à deux soit en ligne ou en mode écran séparé.
Le jeu sera offert sur de multiples plateformes. Y en a-t-il une supérieure aux autres ?
Nous croyons que l’expérience de jeu sera similaire, peu importe la plateforme choisie. Nous avons travaillé très fort pour optimiser au maximum le jeu, que ce soit sur Xbox One, PS4 ou PC.
Dan Hay, directeur créatif et producteur exécutif
Pourriez-vous nous décrire brièvement votre rôle dans le développement de Far Cry 5 ?
Je suis le producteur exécutif de la franchise Far Cry. Mon rôle est de m’assurer que la franchise va de l’avant et quels seront les projets futurs. Pour Far Cry 5 en particulier, je suis le directeur créatif. J’avais comme responsabilités de choisir l’environnement, l’histoire du jeu et les personnages principaux. L’idée d’un culte est la mienne. J’ai aussi été très impliqué dans la création du monde, des lieux, mais aussi je devais m’assurer que ces derniers aient leur place dans la trame narrative. Par contre, je ne peux m’attribuer tout le crédit, j’avais une énorme équipe sous moi de gens très talentueux qui ont chacun apporté énormément au jeu final. En tout, trois de nos studios (Montréal, Toronto et Shanghai) ont travaillé au développement de Far Cry 5. C’était merveilleux pour moi de simplement fournir l’idée de départ et voir où les artistes sont allés avec elle.
Comment ces différents studios ont travaillé sur le développement du jeu ?
Nous avons eu la chance d’avoir des gens qui ont travaillé sur les autres titres de la franchise et qui ont pu nous guider dans certains aspects du jeu. Par exemple, les gens qui ont travaillé sur Far Cry 3 étaient des experts pour développer des personnages intéressants. On n’a qu’à penser à l’inoubliable Vaas, l’antagoniste principal de ce jeu. Les gens qui ont travaillé sur Far Cry Primal nous ont été d’une aide précieuse quand est venu le temps de développer la faune locale, surtout les chiens. C’est génial de voir que le produit final est un amalgame de toute cette expertise.
Quel est l’élément de Far Cry 5 dont vous êtes personnellement le plus fier ?
Je dirais qu’il s’agit des petits moments dans le jeu. Lorsque vous êtes à mon niveau dans la production, vous avez une vue d’ensemble du projet et il devient alors facile d’oublier ces moments. Lorsque je joue le jeu et que je rencontre des personnages qui peuplent l’environnement, il m’arrive de seulement m’arrêter et de les écouter parler. Certaines des conversations sont fabuleuses et hilarantes. Le jeu est immense et contient une quantité faramineuse d’activités, mais pour moi ce sont ces courts instants qui me restent en tête lorsque j’ai terminé de jouer. Je voulais que ces personnages soient le plus développés possible, alors j’ai demandé aux scripteurs de me décrire quelles sont leurs équipes sportives préférées ou leur couleur favorite. Ces questions peuvent sembler superflues, mais pour moi elles font en sorte que le monde du jeu est encore plus vrai.
J’aimerais personnellement remercier Philippe Fournier et Dan Hay pour leur temps et leur franchise ; mais aussi à toute l’équipe d’Ubisoft Montréal de m’avoir accueilli lors de cet événement spécial Far Cry 5.