Je suis un fan à la fois d’histoire et de science-fiction, en particulier les scénarios historiques alternatifs. Par exemple, de quoi aurait l’air le monde d’aujourd’hui si les nazis avaient remporté la Deuxième Guerre mondiale ou si le Sud avait vaincu le Nord durant la Guerre civile américaine ? C’est une histoire dans cette même veine que les auteurs Claudia Christian (qui incarnait le Commandant Ivanova dans Babylon 5) et Morgan Grant Buchanan nous offrent dans le roman Wolf’s Empire : Gladiator. Dans ce dernier, ils nous transportent des milliers d’années dans le futur, dans une galaxie dominée par un Empire romain qui n’a jamais cessé d’exister.
Un scénario historique alternatif intéressant
Le personnage principal du roman est une jeune noble nommée Accala Viridius, membre d’une des plus anciennes et réputées familles de l’Empire romain, les Viridians. Ces derniers mènent une guerre farouche contre les ambitieux Sertorians. Afin d’éviter que l’Empire ne soit déchiré par une guerre civile, l’Empereur invite les belligérants et leurs alliés à participer aux jeux de l’arène en l’honneur de Jupiter afin qu’ils règlent leur querelle. Accala, qui s’est entraînée pendant des années afin de devenir un gladiateur redoutable, est radiée de l’équipe familiale par son père, un sénateur influent. Elle devra alors se joindre à ses pires ennemis, afin de pouvoir les infiltrer et découvrir le secret derrière leur puissance.
Le roman est écrit à la première personne. On vit donc chacun des événements à travers les yeux de l’héroïne, ce qui donne presque l’impression de lire un journal intime. L’univers est fort bien développé et intéressant pour quiconque s’intéresse un tant soit peu à l’histoire de la Rome antique. Malgré que l’action se déroule des milliers d’années dans le futur et que la technologie y est fort avancée, la civilisation romaine demeure sur certains points encore bien enracinée dans ses coutumes. Par exemple, le peuple vénère toujours les dieux antiques comme Jupiter et Minerve, ce qui laisse croire que l’Empire romain ne s’est jamais converti au christianisme. Aussi, le gouvernement est toujours assuré par un Empereur au droit divin, ainsi que par sept familles influentes, chacune représentant une des sept collines sur lesquelles la ville de Rome a été construite. Enfin, les femmes dans cette réalité sont encore comme des subalternes à leurs homologues masculins.
Les scènes d’action sont nombreuses, enlevantes et souvent brutales. Les gladiateurs utilisent des versions futuristes des armes que leurs ancêtres utilisaient, comme des boucliers d’énergie et des filets électriques. Accala se sert d’un discus, une forme de disque aux abords tranchants comme un rasoir qu’elle lance de la même façon qu’un boomerang. On ne compte plus le nombre de membres tranchés et de têtes broyées, ce qui pourrait détourner certains lecteurs. Cependant, il y a suffisamment de scènes de dialogues plus calmes qui permettent au lecteur de respirer. Ces dernières aident au développement des personnages qui sont nombreux, mais bien définis.
Wolf’s Empire : Gladiator est un roman plaisant et divertissant, autant pour ceux qui sont férus d’histoire et/ou de science-fiction que ceux qui ont peu d’intérêt pour le genre. Il est en vente en anglais seulement pour le moment et je n’ai pas pu trouver d’information si une version française doit voir le jour. Si vous êtes à l’aise avec la langue de Shakespeare, je vous recommande fortement ce roman. Voici le lien vers la page Amazon si le roman vous intéresse.