En Bref :
Telltale nous offre ici un jeu en 5 épisodes dans l’univers de Walking Dead, où nous croiserons certains personnages bien connus du public. Il nous fait vivre des émotions diverses, pour moi entre la confusion et la rage et offre une jouabilité solide, quoique quelque peu tirée par les cheveux.
Fiche technique :
Développeur : Telltale games
Éditeur : Eux-même
Support : Playstation network (PS3), Xbox live marketplace, Steam (PC)
Type : Aventure
Nombre de joueurs : 1
Langue : Anglais
Scénario :
Lee Everett, le personnage incarné, se retrouve dans un accident de la route après que le véhicule de police qui l’escortait à la prison ait heurté une personne. Il réussit à se tirer hors du véhicule et fait la découverte des morts-vivants. En explorant le voisinage, il découvre une maison où il rencontre Clémentine, fillette de 6 ans qui a survécu seule jusqu’à ce jour. Pour des questions de survie, Lee emmène Clémentine avec lui dans ses aventures.
Graphisme :
Les graphiques ont une texture particulière. C’est fait pour ressembler à des dessins faits à la main et ça donne un charme certain au jeu. Cependant, j’ai eu du mal à reconnaître les personnages déjà vus dans la série. On dirait que le dessin rendu 3D rend certains personnages méconnaissables. Ou encore certains ont de la barbe alors que nous ne les avons — jamais — vus avec une barbe. Ce sont des traits de personnages qui sont importants et qui ne semblent pas avoir été respectés à la lettre. Les environnements sont crédibles et bien imagés, mais j’ai eu quelques frustrations quant à la position de la caméra (qui est fixe dans la majorité des plans du jeu).
Durée de vie :
Chaque épisode peut prendre de 2 à 3 heures à résoudre. Pour les perfectionnistes, dans mon cas ce deux heures a inclus tous les accomplissements (achievements), donc il ne contient rien de difficile à atteindre. Par contre, vous pourriez vouloir refaire l’histoire et prendre des décisions différentes, pour voir l’impact sur le reste du jeu, donc disons un autre 2 heures maximum, pour un total de 3.5-4 heures par épisode.
Jouabilité :
J’y ai joué avec une manette de Xbox 360 et ça se joue très bien. J’ai trouvé la navigation et l’interaction avec les objets plus fluides avec la manette qu’avec le clavier et la souris. Les puzzles sont de simples questions d’interaction avec les bons gens/objets au bon moment, il n’y a pas encore de puzzle plus poussés malheureusement. Puis est arrivé le problème des choix restreints. À certains moments, les personnages vous posent des questions auxquels vous avez des réponses très simples dans votre tête, mais seulement 3 choix de réponses qui ne sont peut-être pas les meilleurs vu la situation. Comment répondre à quelqu’un qui vous balance un poing dans la figure, risquant de vous tuer ? Je ne répondrais pas par 4 choix de réponses, laissez moi vous le dire !
Spoilers — spoilers — spoilers
Exemple, à un moment dans l’histoire, le jeu vous donne le choix de sauver une reporter qui sait manier une arme à feu assez bien pour ne pas avoir manquer un coup sa cible, ou le jeune homme qui peut manipuler des éléments électroniques très simples. Les chances que j’aie besoin d’un tireur d’élite étant plus grandes que celles où j’aurais besoin de manipuler quelque chose d’électronique, je sauve la reporter. Les seuls choix donnés lorsqu’elle demande pourquoi nous l’avons sauvée ne contiennent justement pas de raison logique comme celle-ci, optant plutôt pour des choses que je juge sans intérêt à la question.
Spoilers — spoilers — spoilers
Bref, ce jeu nous montre ce que la majorité des autres jeux ne montrent pas. Au lieu de se concentrer sur un génocide de monstres, Walking Dead se concentre sur la prise de conscience de ce qui arrive au personnage et au groupe qui l’entoure. Aux impacts du passé du personnage sur la dynamique qu’il entraînerait sur le groupe. Aux dures décisions que certaines personnes ont à prendre dans le feu de l’action et aux sentiments attachés à ces décisions. Comme plusieurs médias aiment dire sur un monde apocalyptique, la plupart du temps, le plus dangereux n’est pas les monstres ou les radiations qui sont le plus grand danger, mais les autres survivants. Walking Dead illustre très, très bien cela. Les phases d’action sont courtes et faciles, parce qu’elles ont été faites comme cela. Dans la séquence on s’en tire à un cheveu près, mais côté jouabilité, nous l’avons réussi. C’est ce qui rend les rencontres avec les zombies presque « ordinaires » dans ce nouveau monde et qui aide à mettre l’accent sur la psychologie des personnages.
Puis finalement, contrairement à la série, tous les personnages ne sont pas inutiles. Passer un jeu ou une série à tenter de découvrir un passé sombre et totalement sans rapport à la situation actuelle apocalyptique, disons-le, c’est plate. Mais gérer notre propre passé sombre et comment nous le révélons à des gens précis au sein d’un groupe, là, cela devient intéressant. Non seulement parce que nous ne connaissons du personnage que ce qu’il raconte aux autres gens, mais aussi parce que certains vont apprécier notre honnêteté, d’autres non, et modifier leur comportement selon ce qu’ils pensent de notre passé. C’est psychologique, mais dites à un autre survivant que (exemple qui n’est pas dans le jeu) vous avez violé 5 fillettes avant de vous évader de prisons, les chances qu’il vous laisse tomber en cas de pépin sont plus grandes que si vous dites que vous étiez un honnête citoyen qui payait ses comptes. Et c’est justement cela que nous devons gérer durant le jeu.
Sons :
L’ensemble de la trame sonore reste fidèle à la série. Pas trop de musique, ou lorsqu’il y en a ce n’est vraiment qu’une musique de fond pour donner un peu d’ambiance. Les zombies mugissent, les humains crient. J’ai remarqué par contre que, selon la position des personnages par rapport à la caméra, les volumes des différents éléments audio varient grandement. Cela peut facilement être causé par mon système audio, mais cela vaut quand même la peine d’être noter.
Verdict : à acheter !
Si vous avez aimé les BD de Walking Dead plus que la série, vous allez vous retrouver. L’univers est beaucoup moins Hollywoodien typique dans le jeu que dans la série télé. Telltale rend très bien l’univers et de l’esprit que Kirkman a créés avec sa série. Ce n’est pas un jeu d’action intense, mais comme la série non plus ne l’est pas, vous ne devriez pas vous attendre à tuer 1000 zombies en deux heures. Si vous voulez façonner votre propre histoire et faire partie d’un groupe de survivants qui doit faire face à plus qu’un problème de zombie pour survivre et gérer la révélation de votre passé à ce groupe, ce jeu est pour vous.