[Critique] Assassin’s Creed III

Ça prend cinq séquences pour passer au travers du tutoriel.  Pas cinq missions, mais bel et bien cinq séquences mémorielles.  Je sais que ça commence mal ma critique, mais il fallait que je sorte cette plainte mineure de mon système dès le début.

Nous en sommes ainsi au troisième Assassin’s Creed, qui est aussi le cinquième de la série (dixième si on inclut les jeux sur DS, iOS, mobile, PSP, et Facebook pour ceux qui achètent tout de la série) et un nouvel Assassin est présenté dans le Nouveau Monde.  Ratonakéthon (ou : Connor pour les moins Autochtones) est le nouveau protagoniste et le début d’une lignée d’Assassins en Amérique du Nord.

Fameusement semi-britannique, est-ce qu’il a l’étoffe pour tenir tête à des maîtres assassins tel Al’tair Ibn La-Ahad et Ezio Auditore da Firenze ?

Fiche Technique

Console(s) PlayStation 3, XBox 360, PC (à venir)
Nombre de joueurs 1 joueur
Développeur Ubisoft Montréal
Éditeur Ubisoft
Date de sortie 30 Octobre 2012, 20 Novembre 2012 (PC)
Prix de détail suggéré 59.99$
ESRB M pour Mature

Assassin's Creed III

Une lame très aiguisée

La réponse courte : Oui.

Avec Connor, nous avons droit à une nouvelle image des assassins : Plus agile, rapide, et même plus brutale qu’auparavant.

Les animations ont été complètement refaites à neuf et ça paraît.  Connor se déplace de manière plus naturelle, voir même plus fluide que ses prédécesseurs.  Mais contrairement à ses ancêtres de l’ancien monde, Connor a des mouvements plus larges, presque plus erratiques, quand ceux d’Al’tair et Ezio sont plus calculés et même pratiqués.  Ce n’est pas mauvais et ce n’est pas une plainte, mais c’est un peu déconcertant, surtout quand on voit des personnages autre que Connor dans son uniforme d’assassin exécuter ces animations.

Reste que le free-run demeure un de ces éléments très marquants de la série, et c’est un plaisir renouvelé que de pouvoir le faire dans la forêt Nord-Américaine.  Sauter de branche en branche, d’arbre en arbre, autour d’un tronc et vers une paroi rocheuse est délicieusement dynamique et naturel.  Mieux encore : le faire durant différentes saisons et pouvoir savourer les sons qui occupent le voyage dans la frontière.

Les contrôles de free-run ont été simplifiés légèrement pour minimiser l’usage de doigts pendant les séquences de free-run.  Pour grimper, il faut tout simplemet maintenir le bouton « High Profile » ou se presser sur un mur et appuyer sur le bouton de « pieds ».

Parallèlement, les contrôles de combat ont eu une révision qui augmente le dynamisme du combat et ajoute une touche de stratégie additionnelle.  On peut à présent non seulement contre-attaquer, mais aussi choisir notre mode de contre attaque.  Ça nous permet de mieux choisir notre approche vis-à-vis chaque ennemi.  La plupart accepteront avec fierté la hache dans le front après une contre attaque bien placée, mais d’autres ont besoin d’être un peu plus convaincus via quelques coups de désarmement.  C’est aussi excitant d’être entouré de plusieurs ennemis, et de voir quelques uns se séparer du groupe pour viser Connor…tout simplement pour se retrouver à tirer dans un des leurs parcequ’on a choisi de l’utiliser comme bouclier humain.

Et je vous défie de ne pas vouloir hurler « GET OVER HERE » en utilisant la corde à harpon.

Oh, et les batailles navales sont spectaculaires à voir.  En fait, tout le jeu est spectaculaire à voir.  Les effets de pluie, neige et les vagues qui frappent le navire sont à faire saliver.

L’histoire est tarif standard pour la série : Vous êtes un assassin, il y a des trucs historiques autour de vous, faut tuer des gens que l’on peut voir dans les livres d’histoire, et il y a les morceaux d’Eden et une fin du monde qui approche le 21 Décembre 2012…ce qui est probablement un peu beaucoup à digérer pour les nouveaux venus à la série.

Autant avec Desmond que Connor, le thème principal qui permute l’histoire traite de paternité et de devoir, levant la question de ce que c’est d’être père et de la notion de ce qui est nécessaire pour le bien de tous ainsi que le bien de ceux que l’on aime.  C’est un thème quand même récurrent dans la série tel qu’on a vu avec Al’tair et Al Mualim ; ainsi qu’Ezio, son père et son oncle.  L’important, ici, est de voir comment Connor concilie sa relation avec son père d’origine Britannique et son éducation au milieu de la tribu de Kanatahséton durant une époque ardue de l’histoire américaine.

Assassin's Creed III

Un faux pas dans les branches

Il y a par contre le problème de traîner les mauvais plis de la série.

En premier lieu : Il y a vraiment trop de choses à faire. En plus d’être un assassin, nous sommes un chasseur, un livreur de messages, un gestionnaire de manoir (incluant le terrain qui l’entoure et ceux qui y habitent), un pirate, un poursiveux de pages de l’Almanac de Benjamin Franklin (que je jure sont guidées par la main invisible de Satan), un chasseur de plumes, un enquêteur d’histoires de feu de camp, un auteur d’encyclopédie et un recruteur de révolutionnaires et futurs assassins.

C’est pas assez cool de juste « être » un Ninja-Assassin-Autochtone de la Guerre d’Indépendance des États-Unis ?

Un autre problème qui était légèrement présent dans les jeux précédents fait un retour en force :  Il y a beaucoup de guidage par la main et ça permute trop d’éléments du jeu.  Par exemple : C’est pratiquement impossible de mourir pendant un free-run.

Un autre exemple mineur de guidage par la main : Le jeu nous dit, par texte, « Take shelter in the stables », après être allé dans les étables, Connor ajoute : « I need a place to camp, this should do » ; au lieu de tout simplement dire « I need a place to camp, those stables should do » puis nous laisser y aller tout seuls.

Il y a beaucoup de petits moments où on aurait pu laisser plus de contrôle au joueur, mais où c’est totalement automatisé.  Les contres attaques élaborées, le free-run guidé, et même si on choisi de prendre la fuite en passant au travers d’un immeuble est fait à notre place.  C’est dommage, mais c’est présent.

L’impression donnée est que l’on ne veut pas que le joueur ruine l’expérience du directeur, et ça fait pour une expérience qu’on aime, mais qu’on ne discutera pas de manière excitée pendant les semaines qui suivront la sortie du jeu.

Petit détail moyennement drôle : Dans la frontière, les fameuses bottes de foin sont remplacées par des tas de feuilles…avec des branches de sapin.

En plus, ce jeu contient ce qui est sans doute le cheval le plus furtif qui existe.

Aussi faut-il mentionner que le Animus 2.02 semble avoir de la difficulté à traduire l’Iroquois quand celui de Assassin’s Creed traduisait l’Arabe sans problèmes.

Tristement, un jeu aussi expansif contient malheureusement sa dose de problèmes qui nous sortent de l’expérience.

À l’entrée d’un village, j’ai eu droit à une conversation entre deux NPCs qui se termine en bagarre, où les deux sont collés l’un à l’autre et se sont donnés des coups de poing…au travers de l’un l’autre.

La détection de collision de l’environnement m’a aussi donné l’occasion de chasser des cerfs pris dans le terrain.  Que j’ai pu tuer, mais pas écorcher.

Ce type de problèmes seront probablement réglés avec des mises-à-jour futures, mais entre temps, ça laisse des traces sur un produit qui est généralement très poli et est senti comme un tomahawk au pied.

Assassin's Creed III

Chasser en groupe

J’ai passé quelques heures à essayer le mode multijoueur de Assassin’s Creed III.

J’avoue que pendant un temps, j’avais pris un plaisir à tenter de trouver et tuer mes cibles sans me faire repérer, mais ça devient un peu répétitif à la longue.  Oui, il y a plusieurs modes et on peut personnaliser notre assassin, mais en bout de ligne, ça demeure un jeu de teste de Turing avec une lame à la gorge.

Note intéressante : Le mode multijoueur utilise les animations des Assassin’s Creed précédents, ce qui sépare le mode du reste du jeu par sa présentation.

Devriez-vous l’acheter ?

OUI

Malgré le fait que j’hypercritique certains éléments du jeu, ça demeure un jeu à jouer. L’effort produit est gigantesque et l’expérience en vaut le coup. Connor est raffraichissant comme assassin, et la Guerre d’Indépendance des États-Unis est très bien exposée. Ceci dit, avec l’ampleur que ce jeu a, tout anicroche sera vu d’un œil plus sévère que d’habitude, parce que nos attentes sont élevées dès le début.

La version PlayStation 3 a été utilisée pour cette critique.

À propos de Moustafa Chamli

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