Contrairement à mes habitudes, je n’ai effectué aucune recherche autre que regarder la courte bande-annonce avant d’aller visionner la réimagination musicale en prises de vue réelles du film Blanche-Neige des studios Disney. En effet, les films Miroir Miroir (2012) avec Julia Roberts et Lily Collins et Blanche-Neige et le chasseur ont respectivement été créés par les studios 20th Century Fox Home Entertainment et Universal Pictures.
Originalement, Blanche-Neige est un conte de fées allemand paru en 1812 par les frères Grimm. Il était une fois une reine qui, en regardant tomber les flocons de neige sur le bord de sa fenêtre encadrée de bois d’ébène rêvait d’un enfant d’une beauté unique. Une peau blanche comme neige, aussi rose que le sang et des cheveux noirs comme l’ébène. Son voeu se réalise avec la naissance d’une petite fille, mais malheureusement, cela lui coûta la vie. Un an plus tard, le roi épousa une femme jalouse de sa beauté. C’est en 1937 que Disney s’en inspira pour en faire son tout premier long-métrage d’animation.
La controverse
Dès les premières annonces, en 2021, du projet d’adaptation en prise de vues réelles de ce grand classique, le film a fait l’objet d’accusations de wokisme. Tout d’abord, le rôle principal a été confié à Rachel Zegler, une actrice d’origine colombienne et polonaise. Désormais, Blanche-Neige ne tire plus son nom de la couleur de sa peau, mais des circonstances de sa naissance, survenue en pleine tempête de neige.
Et ce n’était que le début : les nains ne seraient pas incarnés par des acteurs de petite taille, mais des personnages entièrement créés par ordinateur et doublés par des acteurs. Inclusivité pour inclusivité, ou bien cela servirait-il réellement l’histoire ? C’est ce que j’allais découvrir.
- Studio : Disney
- Réalisateur : Marc Webb
- Distribution : Rachel Zegler, Andrew Burnap & Gal Gadot
- Genre : comédie musicale
- Durée : 1h49m
- Date de sortie : 21 mars 2025
- Page officielle du film
Le souhait du grand amour remplacé par le bien commun
Dans cette adaptation au goût du jour, Blanche-Neige ne rêve plus de l’Amour avec un grand « A », mais du bien commun. Son souhait le plus cher est de revivre l’époque glorieuse defeu son père où royauté et peuple vivaient en harmonie et partageaient des festins.

Les grands classiques de Disney prennent le chemin quasi obligé de l’actualisation en prises de vues réelles. Pensons à La Belle et la Bête en 2017, Aladdin en 2019 et La Petite Sirène en 2023 qui présentent des femmes fortes qui n’ont pas besoin de l’homme pour s’épanouir.
Pousse, mais pousse égal
Certes, je comprends et soutiens le féminisme, mais, on ne peut pas enlever LA chanson emblématique de Blanche-Neige. Blanche-Neige n’est pas Blanche-Neige si elle ne chante pas Un jour mon prince viendra ! Je ne l’accepte pas du tout. En plus, mon « ado-geek » de quinze ans avait pris le temps de l’apprendre au cor français, son défi du mois.
Le prince pourrait être symbole de la quête de l’amour au sens large au lieu de littéral. C’est totalement féministe de rêver d’avoir quelqu’un à ses côtés pour réaliser ensemble ses projets. Tant qu’à miser sur la liberté de la femme, j’aurais plutôt amélioré l’image qu’elle n’est bonne qu’à faire du ménage en situation de perte de pouvoir. On dirait que le ménage est la chose la plus importante, que cela soit au château ou à la maisonnette des nains dans la forêt. Selon les critères de Disney, je ne suis clairement pas une princesse.

Pourquoi autant dénaturer les contes de fée ? Ils font partie de notre histoire. Est-ce que nos valeurs morales ont évolué ? Oui, et c’est pour le mieux. Les nouvelles histoires devraient absolument les refléter, pas les classiques. C’est en les regardant que l’on apprécie le plus ce que l’on a maintenant.
La musique
J’ai bien aimé les nouvelles chansons. Elles ont dynamisé l’histoire. J’adore les comédies musicales ! Les chansons étaient ce que j’attendais le plus avec ce remake. Mon coup de coeur a été la nouvelle version de Heigh-Ho avec la rencontre des nains et de l’extraordinaire mine. Nostalgique, je me souviens d’avoir écouté en boucle Tic Tac avec mon petit bout de chou du haut de ses deux ans. Maintenant âgé de quinze ans, il l’aime toujours autant.
Une impression de déjà-vu
Malgré tout, j’ai eu un sentiment de déjà-vu. Au cours des derniers mois, mon fils est en amour avec le film Wicked et sa trame sonore. Nous l’avons tellement écouté que toutes mes plateformes d’écoute musicale en continu ne me proposent que des albums d’Ariana Grande et des trames sonores de comédies musicales. À certains moments pendant Blanche-Neige, j’avais envie de fredonner Unlimited… Également, la scène d’ouverture m’a trop fait penser à Bonjour de La Belle et la Bête et la chanson du soulèvement du peuple à celle de Wish.
Les personnages et les acteurs
Rachel Zegler, l’interprète de Blanche-Neige, a été connue dans la nouvelle adaptation pour le grand écran West Side Story, une comédie musicale que je n’ai pas encore vue au complet. J’ai bien apprécié son interprétation. De son côté, Gal Gadot, dans le rôle de la vilaine, est plus connue, auprès de nos lecteurs en tant que Wonder Woman et par sa participation à la saga Fast and Furious depuis 2009. Malheureusement, je n’ai pas cru en son jeu, je ne la trouvais pas assez méchante. Enfin, je ne connaissais pas du tout le « prince » Andrew Burnap et son petit air de chien battu me dit qu’il n’en est pas à sa dernière comédie romantique.
Pour ce qui des sept nains, j’ai beaucoup apprécié découvrir leurs personnalités qui sont très bien jouées.

Heureusement !
Tout n’est pas perdu ! Bien que transformée, l’histoire d’amour n’a pas complètement été retirée de l’histoire. Dans cette version, le prince il n’est plus charmant, mais hors-la-loi et, je suis d’accord, les petits durs à cuire au grand coeur sont bien plus attirants que les princes parfaits.

En conclusion
J’ai été bien divertie par Blanche-Neige en prises de vues réelles. Je suis convaincue que je le regarderai à maintes reprises et je suis curieuse de découvrir la version québécoise avec les voix de chez nous. Ni chef d’oeuvre ni navet, il ne fera certainement pas l’unanimité. Sincèrement, je pense que le film va plaire aux nouvelles générations et déranger les puristes.
J’aime
- Les nouvelles chansons
- Les personnalités des sept nains
- Les décors, qu’ils soient réels ou artificiels
J’aime moins
- Impression de déjà-vu musical
- Trop de changements par rapport à l’original
Blanche-Neige
Scénario
Réalisation
Performance des acteurs
Effets spéciaux
Musique
Divertissant !
Blanche-Neige en prises de vues réelles est un mélange entre les valeurs actuelles et celles des contes de fées.