Les romans de l’auteure Agatha Christie sont parmi les plus vendus de l’histoire. Ses histoires d’enquêtes ont su passionner les foules depuis maintenant plus de 100 ans et le personnage d’Hercule Poirot est parmi les plus reconnus du domaine littéraire. Depuis, plusieurs oeuvres ont été adaptées pour le cinéma, la télévision et les jeux vidéo. Le plus récent, Agatha Christie – Hercule Poirot : The London Case, n’est pas basé sur un des romans, mais est une oeuvre originale. Malgré une histoire intéressante et des mécaniques originales, l’aspect visuel du jeu vient sérieusement entacher l’expérience.
- Studio de développement : Blazing Griffin
- Éditeur : Microids
- Plateformes disponibles : PS4, PS5, Xbox One, Xbox Series X/S, Nintendo Switch et PC
- Plateforme de test : Xbox Series X
- Prix : 34,99$
- Classement ESRB : T
- Site officiel
- Page Steam
Le plus célèbre détective de Belgique, Hercule Poirot, est envoyé en mission à Londres pour une tâche qui semblait au départ très simple. Il devait livrer une peinture pour une exposition. À bord du paquebot qui l’emportera de l’autre côté de la Manche, il fait la connaissance de Arthur Hastings, un jeune agent d’une compagnie d’assurance. Tous les deux ont le même objectif : s’assurer que l’oeuvre arrivera saine et sauve. Mais une fois rendus à la galerie d’art, une soudaine panne de courant plonge l’immeuble dans le noir. Lorsque les lumières reviennent, l’assemblée se rend compte avec effroi que la peinture a disparu. Hercule Poirot n’a alors d’autres choix que de prendre l’enquête en main pour démasquer le ou la coupable.
Le jeu est en vue isométrique où l’on survole la scène. Les contrôles sont plutôt simples : le levier de gauche déplace le personnage, tandis que celui de droite sert à manipuler l’environnement. Ce dernier étant statique, si l’on veut changer de vue et accéder à des sections ou des objets qui ne sont pas visibles, on utilise les boutons sur le dessus de la manette. Cela fait tourner la scène de 90 degrés.
Cette fonctionnalité est pratique pour découvrir de nouveaux éléments du décor, mais la façon que la scène pivote apporte son lot d’inconvénients. Elle est étonnamment rigide et il est presque impossible d’effectuer tout mouvement tant que l’animation n’est pas terminée. Aussi, si l’on veut passer d’une salle à une autre, le personnage effectue le mouvement de saisir la poignée d’une porte ou mettre le pied sur une marche d’escalier. Le problème est que ce mouvement est le même, peut importe la position de la scène. Il n’est pas rare de voir Hercule Poirot saisir une poignée invisible, ce qui vient affecter l’immersion.
Des mécanismes qui surprennent par leur originalité
Le jeu introduit plusieurs mécaniques intéressantes à un style de jeu classique. Mettre la main sur un objet, converser avec un suspect ou dénicher un indice viendra contribuer au sens de déduction de Hercule Poirot. Cela se fait avec un menu qui simule le fonctionnement de ses méninges. Chaque indice apparaît dans une bulle. Pour faire avancer l’enquête, le joueur devra établir des liens entre les différents indices. Par exemple, un cadre contenant la photo d’un homme est fracassé. Auparavant, durant une conversation, Poirot a découvert que l’épouse de ce dernier est en colère contre lui. Naturellement, les deux éléments sont liés.
Une autre partie de l’enquête demande au joueur d’explorer une scène qui contient un certain nombre d’éléments cachés. On a alors droit à un jeu classique de cherche et trouve, mais sans avoir d’indices sur la nature des objets à trouver. Si certains sont évidents, d’autres sont beaucoup plus abstraits, ce qui fait qu’il n’est pas rare que l’on clique sur n’importe quoi. Un autre aspect du jeu qui vient briser l’immersion.
Des graphismes de l’époque de la PS2
Si les mécaniques du jeu sont originales et intéressantes, c’est tout le contraire pour le côté visuel du jeu. Malgré que ce soit un titre lancé récemment, les graphismes nous donnent l’impression de jouer à un jeu qui aurait sa place sur la PlayStation 2. Les textures sont minimales et le choix de couleurs laisse à désirer. Mais c’est l’apparence des personnages qui déçoit le plus. Leur nombre d’expressions faciales limité et leurs yeux qui semblent leur sortir de la tête leur donnent une apparence de mannequins. La synchronisation du mouvement des lèvres avec les paroles prononcées est souvent déficiente. Le seul élément très bien réussi au niveau des graphismes est l’effet miroir des surfaces réfléchissantes.
Le côté auditif du jeu a heureusement reçu plus d’attention. Le jeu d’acteurs est très bien pour la majorité des personnages, en particulier ceux qui incarnent Hercule Poirot et Arthur Hastings. La musique est agréable, mais un peu répétitive. Certaines scènes ont une musique d’ambiance un peu trop minimaliste qui se limite souvent à une note de temps en temps.
Malgré sa présentation décevante, Agatha Christie – Hercule Poirot : The London Case reste un jeu d’enquête intéressant, surtout au niveau de ses mécaniques. Si on parvient à faire abstraction des graphismes, il y a beaucoup à apprécier dans le jeu, que l’on connaisse l’oeuvre de la romancière ou non.
J’aime
- Les mécanismes d’enquête intéressants ;
- La performance des acteurs ;
- L’effet de réflexion impressionnant.
J’aime moins
- Le côté visuel très décevant ;
- La musique souvent répétitive ;
- Les animations des personnages.
La copie de Agatha Christie – Hercule Poirot : The London Case utilisée pour cette critique a été fournie par Microids.
Agatha Christie - Hercule Poirot : The London Case
Scénario
Graphismes
Bande sonore
Jouabilité
Durée de vie
Mécanismes intéressants, graphismes décevants
Si les mécaniques du jeu sont originales, le côté visuel du jeu vient sérieusement affecter l'expérience.