Le jeu d’aventure semble connaître une forme de renaissance ces dernières années avec des titres originaux qui ont réussi à capturer l’imaginaire des joueurs. La plupart d’entre eux offrent une expérience unique où le focus est moins sur l’action et plus sur l’exploration, l’interaction et l’introspection. Ces caractéristiques définissent parfaitement The Suicide of Rachel Foster, un jeu où l’on explore non seulement un hôtel délabré, mais aussi le passé plus que tordu du personnage principal. Comme son titre l’indique, l’intrigue plonge dans les méandres du passé et du psyché de son héroïne alors qu’elle tente par tous ses moyens de faire la lumière sur ce qui s’est passé dix ans plus tôt. Cela étant dit, les amateurs de drames psychologiques et de jeux d’aventure sauront savourer cette expérience à pleines dents, mais le jeu n’est pas fait pour tout le monde.
- Studio de développement : One-O-One Games
- Éditeur : Daedalic Entertainment
- Plateformes disponibles : PS4, Xbox One, PC
- Plateforme de test : Xbox One S
- Classement ESRB : M
- Prix : 19,99$
- Site officiel
- Page Steam du jeu
Le jeu se déroule en décembre 1993, dix ans après les événements qui ont mené au suicide de la Rachel Foster du titre. L’héroïne, Nicole, se rend dans un hôtel isolé du Montana, au beau milieu d’une tempête de neige. Elle a récemment hérité de l’immeuble après le décès de sa mère et elle doit l’explorer afin d’en évaluer la valeur avant sa mise sur le marché. Depuis dix ans, elle a évité de retourner en ces lieux où se sont déroulés des événements terribles. Son père y a entretenu une liaison avec une jeune fille, Rachel Foster, ce qui a mené à la ruine de son mariage et au suicide de sa maîtresse. Mais de nombreux témoignages à l’époque sont venu mettre un doute sur l’histoire officielle et certains pensent même que Rachel serait encore vivante. Prise au piège de l’hôtel, Nicole n’a d’autre choix que d’explorer ses nombreuses pièces et tenter de résoudre les énigmes de son passé. Son seul lien vers le monde extérieur est un téléphone cellulaire qui la met en contact avec Irving, un agent de la FEMA (Federal Emergency Management Agency) qui l’assistera dans son enquête.
The Suicide of Rachel Foster se joue à la première personne et s’apparente à d’autres jeux d’aventure comme What Remains of Edith Finch et Gone Home. On y contrôle les mouvements de Nicole alors qu’elle se déplace dans les corridors, escaliers et pièces de l’hôtel. On peut également saisir certains objets et les manipuler pour découvrir des détails cachés. Certains d’entre eux peuvent être récoltés et serviront à résoudre un puzzle plus tard. D’autres agissent en temps qu’outils, comme la caméra Polaroid qui sert de lampe de poche avec son flash. En tout temps, on peut utiliser une carte qui indique les détails des différents étages de l’hôtel, en plus d’offrir un aperçu des tâches à accomplir. Le jeu est divisé en neuf journées et différents événements surviennent dans chacune d’entre elles. Leurs durées varient grandement, alors que certaines peuvent prendre une trentaine de minutes à accomplir, d’autres se terminent après moins de cinq. L’expérience dure environ quatre heures en tout, tout dépendant du temps que le joueur prendra pour résoudre les énigmes. Le jeu contient plusieurs fins différentes selon les choix que le joueur aura fait.
Une expérience audio-visuelle immersive et angoissante
Visuellement, le jeu est très agréable, avec des lieux réalistes qui facilitent l’immersion. Chaque pièce a son look unique et la plupart contiennent des objets interactifs que l’on peut manipuler. Cela sera nécessaire à l’occasion pour faire avancer l’histoire. L’outil qui sera utilisé le plus souvent est le téléphone cellulaire qui relie Nicole à l’agent Irving. Étant donné que le jeu se déroule en 1993, il ne s’agit pas d’un téléphone intelligent moderne, ni même un téléphone-flip qui a connu la gloire il y a une quinzaine d’années, mais un appareil qui a plus de caractéristiques communes avec une brique. Plusieurs autres objets de l’époque feront sourire les nostalgiques de cette époque, comme le Commodore 64 qui trône sur le bureau de la réception ou les nombreuses cassettes audio et VHS qui traînent dans les chambres. Les développeurs du jeu se sont clairement inspirés du grand classique du réalisateur Stanley Kubrick The Shining dans l’élaboration du lieu où se déroule le jeu, un hôtel isolé figé dans un hiver glacial. Même le tapis du premier étage, où se trouvent une partie des chambres, a presque le même motif que celui du film.
Afin d’offrir une expérience immersive, le côté audio est tout aussi important que le visuel et il est préférable de jouer avec une bonne paire d’écouteurs. On se retrouve alors littéralement plongé dans cet univers glauque et angoissant où l’on entend le vent gémir à l’extérieur ou l’écoulement d’eau près d’une fenêtre brisée. Les acteurs embauchés pour interpréter les rôles de Nicole et Irving sont tous les deux excellents et donnent vie à ces personnages tourmentés qui tentent coûte que coûte de lever le voile sur ce qui s’est véritablement passé dix ans auparavant.
The Suicide of Rachel Foster est certes un jeu de qualité, produit par une petite équipe indépendante, mais il n’est pas parfait. Le rythme du jeu est parfois inégal alors que certains chapitres prennent beaucoup plus de temps que d’autres à compléter. Aussi, plonger le joueur dans le noir est une façon efficace de donner une touche d’horreur, mais il semblerait que les développeurs y soient allé un peu fort alors que même l’éclairage normal arrive souvent à peine à nous montrer ce qui se passe. J’ai dû augmenter le contraste et la luminosité à plusieurs reprises. Aussi, certaines énigmes sont difficiles à résoudre et leurs solutions m’ont souvent laissé perplexe. Heureusement, les points positifs du jeu supplantent les négatifs à mon avis.
En conclusion, The Suicide of Rachel Foster est une expérience agréable, malgré qu’elle donne parfois froid dans le dos et elle saura plaire aux amateurs de jeux d’exploration et de drames psychologiques.
The Suicide of Rachel Foster
Scénario
Graphismes
Bande sonore
Jouabilité
Durée de vie
Intéressant et angoissant
The Suicide of Rachel Foster offre une expérience angoissante dans un décor glauque et saura plaire aux amateurs d'horreur psychologique.