Découverte lecture : Affronter la nuit

Dans Affronter la nuit, Marie Reppelin nous plonge au cœur d’un univers fantasy dense et envoûtant, où la lumière et les ténèbres s’affrontent au rythme d’une guerre ancestrale. Entre complots politiques, magie interdite et dragons légendaires, ce premier tome nous entraîne dans une académie militaire impitoyable où l’héroïne devra faire face à bien plus que ses propres démons. Voici mon avis sur ce début de saga prometteur.

• Scénario : Marie Reppelin
• Éditeur VF : PKJ
• Année : 2025
• Genre : Fantasy, Romance
• Nombre de tomes : 1 (en cours)

Synopsis

La Déesse l’appelle… son destin l’attend.

Dans un monde où le soleil ne se couche qu’une fois par an, la Déesse Oria use d’un rayon magique pour révéler les rares Élus à qui elle insuffle son pouvoir. Ils forment la Légion et développent des dons puissants qu’ils apprennent à maîtriser au sein de l’Académie. Ils ont pour mission de défendre le pays contre les dragons. Si être touché par la Déesse représente un grand honneur… cela expose à de graves dangers.

Lorsque Liv Aubrey est désignée par Oria, elle rejoint l’Académie. Entraînement physique intense, leçons périlleuses… sans compter l’étrange attirance qu’elle ressent pour Rylen Al’Sol, le Capitaine et formateur des nouveaux arrivants : Liv a beaucoup de choses à assimiler si elle espère survivre. Tout se complique quand elle commence à remettre en question l’enseignement reçu et la mission même…

Mon avis

Dès les premières pages, Affronter la nuit nous immerge dans un univers sombre, où la lumière n’est plus un refuge mais une illusion brisée. Nous y suivons une héroïne brisée par les traumatismes de la guerre, contrainte d’intégrer la redoutée Légion d’Oria, une académie militaire où la survie dépend autant de la force que de la volonté. Dès lors, débute une lutte intérieure autant qu’extérieure : contre les autres, contre elle-même, et contre un monde qui vacille.

Le point fort majeur du roman réside dans son atmosphère immersive. L’univers est sombre sans être gratuit, magique sans être surchargé. La mythologie qui soutient l’intrigue (notamment au niveau des dragons, des pouvoirs latents et des tensions politiques) est intrigante et cohérente, même si elle met un certain temps à se déployer. Les descriptions sont efficaces, visuelles, et contribuent à l’installation d’un monde dense et crédible.

Côté personnages, l’héroïne se démarque par sa vulnérabilité assumée. On sent chez elle une rage de vivre aussi forte que son désir de disparaître. Ses traumatismes ne sont jamais minimisés, et c’est dans ses fragilités que réside sa puissance. La romance, en toile de fond, est un vrai slow burn, empreint de non-dits, de méfiance et d’intensité. Elle ne prend jamais le pas sur l’intrigue principale, ce qui la rend d’autant plus crédible.

Cependant, quelques bémols nuancent ce tableau. Le début du roman souffre de longueurs et d’un rythme parfois inégal, notamment lors de la mise en place du contexte. Certains personnages secondaires, bien que prometteurs, manquent de développement et restent dans l’ombre. Enfin, les lecteurs habitués au genre pourront percevoir quelques clichés : la jeune fille brisée destinée à accomplir plus qu’elle ne croit, les rivalités académiques, le mystérieux allié… Des codes efficaces, certes, mais pas toujours renversés.

Malgré ces quelques faiblesses, le roman parvient à tenir ses promesses : offrir une aventure intense, émotionnelle, et profondément humaine, où le combat principal n’est pas contre un ennemi extérieur, mais contre ses propres ténèbres. La plume de Marie Reppelin, à la fois directe et poétique, capte cette tension avec justesse.

« La culpabilité me serre le cœur, vite remplacée par la colère. C’est plus simple, plus confortable en un sens : ma colère, je peux la diriger vers le monde entier. Ma culpabilité ne tourmente que moi.  »

La copie du roman Affronter la nuit a été offerte par Interforum Canada.