Lancé en 2016, Darkest Dungeon a pris de nombreux joueurs par surprise avec son esthétisme glauque, sa jouabilité en tour par tour et son approche originale du style jeu de rôle « rogue-like ». Après près de sept ans d’attente, nous avons enfin en main la suite. On y retrouve tous les éléments qui avaient fait de son prédécesseur un succès, mais avec une jouabilité raffinée et une progression plus satisfaisante. Cependant, ne pensez pas que l’expérience sera plus aisée, Darkest Dungeon II est d’une difficulté diabolique, mais suffisamment juste pour qu’on y revienne encore et encore.
- Studio de développement : Red Hook Studios
- Éditeur : Red Hook Studios
- Plateforme disponible : PC
- Classement ESRB : T
- Prix : 49,99$
- Site officiel
- Page Steam
Le monde de Darkest Dungeon est fait de ruines, d’habitants terrorisés et d’étranges créatures qui rôdent dans l’ombre. Une menace encore plus sombre plane sur la contrée. On murmure que l’apocalypse surgira des entrailles de la montagne toute proche, dont les sommets escarpés dominent l’horizon. Le seul salut est une bande d’aventuriers à bord d’une diligence qui effectuera le voyage maudit et traversera le pays en direction de la montagne. À bord de leur diligence, ils devront affronter non seulement les monstres qui se dresseront sur leur route, mais seront aussi menacés par la peur et les soupçons qu’ils pourraient avoir pour leurs compagnons d’infortune. Leur périple ne sera pas de tout repos et ils devront bien s’équiper avant chacune de leurs tentatives, en plus de maintenir la flamme de l’espoir pour un peuple tout entier.
Un monde sombre et tourmenté, où l’espoir ne tient qu’à un fil
Darkest Dungeon II utilise un engin graphismes fait d’images stylisées en cellules, proches d’un dessin animé morbide. L’environnement y est très détaillé, que ce soit lors de la traversée d’une ville en flammes ou le périple dans un marécage sous une pluie diluvienne. Bien entendu, le tout est représenté avec une beauté effrayante, un mélange de dégoût et de fascination. Les personnages rencontrés sur la route sont tout autant déprimants, avec leurs visages émaciés et leurs expression de désespoir. Les ennemis sont variés, que ce soit un groupe de morts-vivants décharnés ou une bande de brigands qui en veut à votre bourse. Le jeu est sanglant à souhait, mais toujours avec une apparence de dessin animé qui réduit l’effroi.
Contrairement au premier jeu où l’on descendait dans un sombre donjon, les développeurs ont opté pour une toute nouvelle approche avec Darkest Dungeon II. Ici, on se retrouve à bord d’une diligence qui fonce tout droit vers sa destination, et l’on devra parcourir la contrée pour y arriver. Une fois son groupe d’aventuriers choisis, le voyage commence avec la Vallée, une région qui a presque gardé sa beauté, mais où plane toujours une menace. Le but de chacune des sections du voyage est de parvenir à rejoindre une auberge, le seul endroit où l’on retrouve une sécurité incertaine. Mais avant d’y arriver, le joueur devra choisir entre plusieurs chemins qui mèneront à diverses rencontres.
La carte de la région est tout d’abord remplie de lieux inconnus où le joueur n’aura aucune idée de ce qui l’attend. Peut-être s’agira-t-il d’un hôpital de fortune où il pourra panser ses blessures, ou ce sera le repaire d’un ennemi particulièrement puissant, mais qui contient un fabuleux butin pour ceux qui arriveront à le terrasser. Il faudra aussi veiller à ce que la diligence reste en état de fonctionner, certains segments de route étant dangereux pour les roues, et d’autres étant remplis d’ennemis cachés qui tenteront de l’embusquer. Si par malheur l’armure ou les roues de la diligence sont suffisamment endommagées, le joueur devra affronter une meute d’ennemis qui profiteront de l’occasion pour l’attaquer.
Vous devrez veiller au bien-être physique et psychologique de vos personnages
En plus des dangers rencontrés sur la route, les personnages sont toujours affectés par un dégoût surnaturel qui viendra influencer leur attitude. Ils pourraient commencer à avoir des soupçons envers leurs compagnons, au point qu’ils se haïssent et ne fonctionnent plus très bien en équipe. Les segments envahis par cette malédiction sont nombreux et ceux qui remonteraient un peu leur moral se font rares. À la fin de chacun des périples se trouve une auberge où il sera possible de se ravitailler, réparer la diligence et améliorer les relations entre les personnages.
Chacun des personnages dispose d’habiletés associées à son emploi. Le robuste chef de guerre est bien adapté au combat au corps-à-corps et peut servir de rempart à ces alliés plus chétifs. La pilleuse de tombes, quant à elle, utilise la furtivité et les attaques à distance pour venir à bout de ses ennemis. Il est donc important d’avoir une équipe bien équilibrée si l’on souhaite avoir la moindre chance de remporter la victoire. Chaque personnage peut aussi être équipé de deux babioles qui lui donneront certains avantages comme une plus grande rapidité ou une résistance au feu. Cependant, la plupart d’entre elles contiennent également un malus, comme une faiblesse à un type d’attaque ou une augmentation des chances de manquer une attaque. Aussi, ils peuvent avoir en main un item de combat qui peut être soit offensif, comme un cocktail Molotov, ou défensif, comme des bandages ou un antidote. Ces objets ont un nombre de doses et peuvent être changés en tout temps.
Tôt ou tard, le joueur se retrouvera en situation de combat. La vision du jeu devient en 2D avec les héros d’un côté et leurs ennemis de l’autre. Chaque participant aura droit à son tour pour effectuer une action et l’ordre varie en fonction de la rapidité de chacun. Certains objets peuvent augmenter cette dernière, ce qui permettra au bénéficiaire d’agir plus rapidement. Le joueur devra choisir parmi les différentes habiletés équipées par ses personnages comme un type d’attaque ou une position défensive. Utiliser un item de combat est considéré comme une action bonus et n’empêche pas l’utilisation d’une habileté. La plupart des ennemis disposent d’avantages et de faiblesses que le joueur devra exploiter. Un zombi peut transmettre la peste par sa morsure, mais sera vulnérable au feu. Les ennemis mineurs sont éliminés lorsque leurs points de vitalité tombe à zéro, mais les boss seront à l’article de la mort, mais participeront toujours au combat. À chaque fois qu’ils sont attaqués dans cette position, il y aura une chance pour que le coup leur soit fatal. Les personnages du joueur disposent également de cet avantage.
Le système de combat reprend les meilleurs éléments du jeu précédent, tout en lui ajoutant des nouveautés intéressantes
En plus des capacités régulières, comme la vitalité et l’endurance, les personnages sont également affectés par la peur. Leur niveau de peur variera selon le développement du combat. Recevoir une blessure grave fera augmenter la peur, alors qu’effectuer un coup critique la diminuera. Lorsqu’un personnage atteint le niveau maximal de peur, il réagira d’une des deux façons suivantes. Plus souvent qu’autrement, cela lui causera une profonde dépression, ce qui diminuera grandement sa vitalité et ses aptitudes martiales. Aussi, les autres personnages auront une moins bonne opinion du personnage. Cependant, il est possible que la peur renforce leur courage, ce qui causera les effets contraires. Certaines babioles viennent influencer les effets de la peur. Lorsque l’effet de la peur est connu, le niveau de cette dernière revient à zéro.
À certains moments du voyage, le joueur atteindra une chapelle où il aura la possibilité d’explorer le passé de ses personnages. Divisées en chapitres, ces histoires donneront plus de profondeur aux personnages, en plus de déverrouiller de nouvelles habiletés. Certains chapitres se limitent à une narration d’un pan de leur vie, alors que d’autres sont interactifs et utilisent le système de combat de façon très originale. Par exemple, le médecin du groupe se remémorera un événement humiliant de son éducation. Le joueur devra utiliser des aptitudes comme réviser ses notes ou prendre la parole contre son professeur. Ces interludes sont très bien faits et c’est toujours un plaisir de découvrir le passé de ses personnages.
Un niveau de difficulté brutal qui vous demandera de recommencer l’aventure encore et encore
Sans mentir, il est inconcevable qu’un joueur parvienne à la victoire le premier coup, ou le deuxième, ou le dixième. Que ce soit un ennemi qui les terrassera, ou s’ils succombent à la folie, les personnages rendront l’âme à un moment ou l’autre de l’expédition. Cependant, échouer dans sa tentative ne signifie pas la fin de l’histoire. À chaque fois que l’on reprend le flambeau, on a droit à un nombre de chandelles de l’espoir, remises en récompense de certaines actions comme le nombre de combats remportés ou le total des régions explorées. Ces chandelles peuvent être échangées pour de l’équipement comme des items de combat ou des améliorations à la diligence. Il est aussi possible d’améliorer les aptitudes des personnages, mais cela demande un nombre de chandelles très élevé. Ces améliorations demeureront permanentes, ce qui aidera dans les tentatives suivantes.
L’atmosphère du jeu est grandement aidée par une trame sonore exceptionnelle. Composée par Steward Chatwood, membre du groupe The Tea Party, la musique est glauque et apporte une solide dose d’effroi. Sans utiliser de thèmes grandioses, la musique est beaucoup plus subtile. Les effets sonores sont aussi à souligner, que ce soit le bruit de sabots des chevaux qui tirent la diligence ou celui dégoûtant d’un zombi qui crache un poison visqueux. Le narrateur, avec sa voix grave, accompagne chacune des actions à l’écran et ses interventions sont toujours savoureuses.
L’élément le plus ambigu dans Darkest Dungeon II demeure la répétition. Certains apprécieront de voir la progression de leurs personnages à travers leurs nombreux périples dans ce monde sombre et tordu. D’autres risquent de se lasser à force de passer à travers les mêmes régions encore et encore. La solution à cette possible faiblesse est d’espacer les séances de jeu afin de diminuer la lassitude et rendre l’expérience fraîche.
En conclusion, Darkest Dungeon II parvient non seulement à atteindre les attentes des amateurs du jeu original, mais il les dépasse en offrant plus de variété, une progression plus satisfaisante et un système de combat amélioré. Les amateurs de jeux d’horreur et des « rogue-like » ne doivent pas passer à côté !
J’aime
- Plus de variété dans les environnements ;
- La trame sonore et les effets sonores très efficaces ;
- Le sentiment de progression.
J’aime moins
- La répétition pourrait finir par lasser ;
- Le haut niveau de difficulté.
La copie de Darkest Dungeon II a été fournie par Red Hook Studios.
Darkest Dungeon II
Scénario
Graphismes
Bande sonore
Jouabilité
Durée de vie
Sombre, glauque et terriblement palpitant
Darkest Dungeon II reprend les éléments qui ont fait de son prédécesseur un succès, tout en lui ajoutant plus de variété et des mécaniques améliorées.