Personne ne l’a vu venir, celle-là. Depuis plusieurs mois, on assiste à la lente descente vers l’insignifiance de Yahoo ! Et voilà que son conseil d’administration sort tout un lapin de son sac : on engage Marissa Mayer.
Marissa
Elle a 37 ans et attend son premier enfant en octobre. Et pourtant, on la nomme directrice générale de Yahoo !, importante (malgré le déclin de ces dernières années) compagnie emblématique de la Toile.
Avant de devenir la PDG la plus célèbre (et la plus jeune à la tête d’une entreprise du Fortune 500) de Silicon Valley, elle avait joint les rangs de Google en 1999 en tant qu’ingénieur, mais surtout, en tant qu’employée no 20. Elle y a tenu les rôles d’ingénieur, de désigner et lorsqu’elle a quitté son poste la semaine dernière, elle était vice-présidente Local, Maps and Location.
Bien connue pour sa très grande intelligence, elle tenait souvent le rôle de porte-parole officielle du géant de la recherche devant les médias. C’est aussi elle qui est responsable du look Google, cette page d’accueil blanche où on ne trouve que le champ de recherche sous le célèbre doodle.
Yahoo !
Yahoo ! a été fondé en 1995 par Jerry Yang et David Filo et compte aujourd’hui 12 000 employés. C’est un portail internet couplé à un moteur de recherche. Il s’agit en fait d’un acronyme qui signifie « Yet Another Hierarchical Officious Oracle » ou, en français, « encore un autre oracle hiérarchique officieux ».
Yahoo ! a connu une croissance fulgurante au cours des années 90 durant ce qu’on a appelé la première bulle internet. Cette croissance a été d’autant plus impressionnante que la chute fut brutale, le titre passant d’un sommet de 119 $ l’action à près de 4 $ en moins de deux ans.
Depuis maintenant plusieurs années, la cote de Yahoo ! est en baisse. Loin derrière sont les belles années de la première bulle internet et les nombreux changements à la tête de l’entreprise ont miné la crédibilité envers la marque.
Qu’arrivera-t-il ?
Il n’est pas du tout clair ce que Mayer fera de Yahoo ! maintenant qu’elle en a pris la tête. On lui reconnait certainement de grandes qualités de leader et une certaine vision, mais sera-ce suffisant ?
Plusieurs questions demeurent en suspens. Que fera-t-elle de Flickr, jadis le plus populaire service d’hébergement et de partage de photos, un des fleurons de Yahoo ! qu’on semble avoir abandonné depuis quelques années ? Quelle stratégie de revenu entend-elle mettre de l’avant ?
Y aura-t-il des fusions ? Des acquisitions ? Des ententes stratégiques avec d’autres partenaires ?
Où s’en va Yahoo ?
Une chose est cependant claire : il y a un net regain d’intérêt envers Yahoo ! depuis qu’on a appris que Mayer en prenait les rênes. Reste maintenant à voir si l’intérêt qu’elle suscite sera à la hauteur des attentes qu’on y place.
Mais ça commence bien.