Road to Guangdong – Une route bien crevassée

Il y a de cela un bon moment déjà, j’avais reçu un code pour le jeu de promenades en voiture intitulé Road to Guangdong. Ayant adoré Jalopy, qui est un jeu plutôt similaire, je préparais déjà mon ventilateur, mon café Tim Hortons et ma chemise hawaïenne pour me mettre dans l’ambiance. Malheureusement, ma promenade tranquille s’est rapidement transformée en balade chaotique, pris dans le trafic sur une route ayant des nids de poule aux deux mètres. C’est pour cette raison que j’ai remis cette critique jusqu’à aujourd’hui. J’espérais que le jeu devienne un minimum jouable avant de vous partager mon expérience globale. Eh bien, j’avais beau attendre, je me suis rendu à l’évidence. Comme lorsque vous descendez toujours la même montagne dangereuse en crazy carpet en espérant avoir moins de bosses à force d’aplanir la piste, vous ne pouvez réparer ce qui a déjà été conçu pour vous faire souffrir.

  • Studio de développement : Just Add Oil Games
  • Éditeur : Excalibur Games
  • Plateformes disponibles : Nintendo Switch, PlayStation 4, Xbox One, Microsoft Windows
  • Plateforme de test : PC
  • Prix : 24.99$
  • Site officiel du jeu
  • Page Steam du jeu

Road To Guangdong 01

Qu’est-ce qui cloche dans Road to Guangdong ?

Tout d’abord, chapeau pour les développeurs du jeu en ce qui a trait à l’histoire. Bien que certaines sections du jeu puissent être un peu longues, Just Add Oil Games a bien fait de miser sur l’aspect narratif pour agrémenter Road to Guangdong. C’est une belle tranche de vie qui nous permet de s’attacher facilement aux deux personnages principaux. Vous prenez le rôle de Sammy, jeune femme qui veut prouver ce qu’elle a dans le ventre et qui n’a pas la langue dans sa poche. Vous serez également accompagné par votre colorée tante nommée Guu Ma. Tout au long de votre voyage, vous apprendrez à la connaître davantage avec de nombreuses anecdotes, parfois farfelues, à propos de sa vie.

Ne vous attendez pas à faire de la calvitie ou à commencer à marcher avec une canne. L’histoire n’est pas si immersive que ça. Par contre, ça rappelle bien les voyages en voiture que je faisais avec mon grand-père dans le bon vieux temps. Malheureusement, j’ai de la difficulté à savoir si c’est positif à 100 %. Bien que j’aimais, à l’occasion, faire des balades avec lui, c’était aussi ennuyant la plupart du temps et c’est justement un des problèmes avec Road to Guangdong. Bon Dieu qu’il y a des longueurs. Ça n’aide pas non plus que le jeu soit séparé en deux phases sans qu’il y ait vraiment de renouvellement dans la jouabilité. Il y a la phase de conduite qui vous permet de vous rendre à la phase de discussions et ainsi de suite. Vous connaissez sans doute ma passion pour les jeux narratifs. Mais là, c’est comme écouter un radoteur sur le banc d’un parc pendant des heures sans avoir aucune idée de quoi il parle.

Road To Guangdong 02

Conduire sur un terrain glissant, très glissant

Avez-vous déjà essayé de conduire avec une pelure de banane sous chacun des pneus de votre voiture ? Non ? Eh bien, réjouissez vous ! La conduite dans Road to Guangdong se rapproche beaucoup de cette expérience. Bien que je n’ai jamais été en Chine, je doute qu’ils enduisent leurs routes de cire pour les rendre glissantes afin d’augmenter l’aérodynamisme. En fait, c’est la raison principale pourquoi j’ai rapidement laissé tomber le jeu. La conduite dans Jalopy est déjà plutôt limite, mais les autres éléments du jeu sont exceptionnels. Or, ici nous avons droit à une version réduite de ce dernier.

Malgré les apparences, tout n’est pas perdu pour Road to Guangdong. Bien que c’est un goût qui s’acquiert, comme apprendre à aimer les escargots à l’ail, la direction artistique est bien sympathique. Les couleurs sont très vibrantes. Le fait qu’elles soient appliquées en aplat rappelle le style des estampes chinoises du 13e siècle. De plus, un filtre granulé est appliqué. Nous avons donc l’impression de faire un voyage dans le temps dans un vieux film. L’ambiance est donc très bien réussie et la musique tranquille nous fait entrer directement dans le jeu. Nous voyageons dans une peinture pittoresque où il fait bon vivre. Dans ce cas, le jeu a parfaitement réussi son pari.

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Un marketing qui fait mal

Ce qui a sans doute été le dernier coup de pelle dans la tombe de Road to Guangdong est le mauvais marketing. Les développeurs ont misé sur sa ressemblance avec Jalopy pour générer des ventes. En l’associant comme un jeu de conduite, les joueurs s’attendaient à une expérience complètement différente de ce que le jeu met à l’avant-plan. Je comparerais ça à une expérience que j’ai vécu étant jeune. Après avoir tondu la pelouse à répétition pour ramasser une somme considérable d’argent (20$), il était temps d’aller gaspiller ce magot dans mon magasin favori. En entrant au Radio Shack, je pris immédiatement le jeu Worms Armageddon et reparti à la course pour vite y jouer. Comble de malheur, lorsque j’ouvre la boîte, le CD du jeu n’y était pas. C’est les yeux plein de larmes que je perdis un peu de mon innocence d’enfant cette journée là. La vie est cruelle. Or, c’est un peu la même chose lorsqu’on ouvre Road to Guangdong. On s’attend à une expérience agréable précise. Finalement, la déception vous frappe directement au visage. Comme ouvrir une boîte vide.

Mots de la fin

Le titre de Just Add Oil Games n’est pas un jeu de bolides, mais bien un jeu narratif. C’est sur cet aspect qu’il aurait dû être vendu. Il aurait pu connaître un certain succès. Finalement, c’était comme un accident de trois-skis auquel vous survivez quand vous avez trois ans, mais qui vous brise en mille morceaux quand vous en avez 30. J’aurais aimé pouvoir vous conseiller Road to Guangdong, mais il n’est même plus disponible sur Steam à l’heure où j’écris ces lignes. L’histoire n’est pas tout à fait à la hauteur pour ce type de jeu. Aussi, l’atmosphère le rend ennuyant par moment. Normalement, j’aime ce qui se veut relaxant. Cependant, je ne sais même pas si Road to Guangdong sait ce qu’il essaie d’être réellement. Une chose reste sûre. Tant qu’à se planter, c’est mieux de la faire en douceur dans de la neige folle, que d’abandonner et se lancer sur une croûte glacée.

J’aime

  • Le style des graphismes
  • L’atmosphère relaxante
  • La musique sympathique

J’aime moins

  • Les contrôles excessivement mous
  • Peu d’options pour la voiture
  • Histoire sans moments de surprise
  • Devoir faire des comparaisons avec des glissades hivernales

La copie de Road to Guangdong a été fournie par Excalibur Games.

Road To Guangdong

Scénario
Graphismes
Bande sonore
Jouabilité
Durée de vie

J'espère que la véritable route est plus amusante

L'histoire n'est pas tout à fait à la hauteur pour ce type de jeu. Aussi, l'atmosphère le rend ennuyant par moment. Normalement, j'aime ce qui se veut relaxant. Cependant, je ne sais même pas si Road To Guangdong sait ce qu'il essaie d'être réellement. Une chose reste sûre. Tant qu'à se planter, c'est mieux de la faire en douceur dans de la neige folle, que d'abandonner et se lancer sur une croûte glacée.

À propos de Antoine Gaumont

Bonjour la compagnie! Je suis un véritable mordu de jeux vidéo, films et nouvelles technologies. Designer UX/UI, technicien, artiste, enseignant, criminologue, boulanger... je suis un passionné et c'est avec plaisir que je vais partager mes passions avec vous.

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