Plants vs Zombies Heroes

Plants vs Zombies Heroes – Comme un éphémère : joli, mais court

En 2009, PopCap Games a livré le premier Plants vs. Zombies, un jeu de défense plutôt comique qui est vite devenu un favori des critiques et du public. Depuis, on a eu droit à une suite et un «spin-off» qu’on ne voyait pas vraiment venir : Garden Warfare, un jeu de tir à la troisième personne qui a su garder le charme du jeu original. Le plus récent jeu de PopCap tente d’adapter sa série populaire à en autre genre de jeu avec Plants vs Zombies Heroes. Il s’agit cette fois d’un jeu de cartes à collectionner ( «CCG» ou «Collectible Card Game» ), un genre qui est devenu très populaire dernièrement.

Nul besoin d’avoir le pouce vert

Tout bon jeu de cartes se doit d’avoir une bonne variété de cartes et mécaniques pour garder l’attention des joueurs. Par contre, cette variété apporte un niveau de complexité qui peut être difficile à gérer pour ceux-ci. Selon moi, l’approche qu’a utilisée Plants vs Zombies Heroes pour gérer le problème «variété / complexité» est une des choses les plus intéressantes du jeu.

D’abord, il y a deux factions, les plantes et les zombies, qui ont des cartes propres à eux et qui jouent de façon très différente à la base. Chaque faction est composée de dix héros et cinq classes. Ces dernières sont des catégories de cartes qui ont des thèmes et mécaniques en commun. Chaque héros a accès à deux classes, c’est-à-dire qu’il ne pourra construire son jeu qu’à partir d’une sélection de cartes de sa faction. Donc, malgré le grand nombre de cartes et de mécaniques, il suffit de regarder les classes d’un héros pour savoir en quoi il se spécialise, et il devient plus facile de faire son jeu. C’est une approche novatrice qui aide les joueurs à trouver ce qu’ils aiment mieux jouer. Toutes les combinaisons de classes sont représentées par les héros, donc on est assuré d’en trouver une avec laquelle on sera confortable.

Chaque carte a un cout en soleils ou cerveaux, les créatures ont un score de force et des points de vie, et les «crasses» (c’est ainsi qu’on nomme les sorts ici) ont des effets variés. Peu de cartes ont des règles compliquées, et on peut toucher un mot-clé pour obtenir une explication.

Jusqu’ici, les joueurs habitués aux CCG se sentiront en territoire familier. Une fois sur-le-champ, c’est une autre histoire.

Le jardin de bataille

On reconnait immédiatement le terrain de Plants vs Zombies. L’aire de jeu est divisée en cinq lignes, sur lesquelles on joue les créatures qui se livreront au combat. Deux lignes sont spéciales, par contre. À gauche, il y a du terrain surélevé sur lequel certaines créatures bénéficieront de bonus. Puis, il y a ligne aquatique à droite, sur laquelle on ne peut jouer que des créatures ayant le trait «Amphibie». Ces deux lignes n’affectent pas tant le jeu au point d’être déterminantes, mais elles offrent tout de même des considérations tactiques.

Ensuite, l’ordre des tours marque la plus grande différence entre les deux factions. Contrairement à de nombreux jeux de cartes, on ne joue pas des créatures et des crasses chacun son tour. Plutôt, un tour de jeu est divisé en quatre phases.

  • D’abord, les zombies jouent des créatures.
  • Puis, les plantes peuvent jouer des créatures et des crasses.
  • Les zombies peuvent maintenant jouer des crasses.
  • Finalement, les plantes et zombies attaquent simultanément, une ligne à la fois.

Séparer le tour des zombies en deux phases rend les parties un peu plus dynamiques. Les plantes peuvent contrer les créatures des zombies pendant leur phase, et les zombies peuvent en faire de même pendant leur deuxième phase. Au fond, cela donne plus d’interactions entre les joueurs sans avoir à recourir à des interruptions, comme les sorts «Instants» dans Magic : The Gathering qui peuvent briser le tempo d’une partie.

Pendant la phase de combat, toute créature qui en est capable attaque sur sa ligne. Les attaques sont résolues en même temps, donc deux créatures peuvent s’entretuer. Ceci dit, ce ne sont pas toutes les lignes qui attaquent en même temps. Tout est fait une ligne à la fois, en commençant par la gauche. C’est important à savoir, car les résultats des attaques précédentes peuvent affecter les créatures qui n’ont pas encore joué. C’est une autre bonne touche qui, comme les lignes spéciales, n’est pas déterminante, mais qui permet d’en tirer un peu plus de son jeu.

Si une créature attaque et qu’il n’y a rien pour bloquer, les dégâts sont donc faits au héros adverse. Une fois qu’un héros n’a plus de vie, il perd la partie. Heureusement, les héros ne sont pas complètement sans défense. Chaque héros a quatre cartes «super pouvoir», mais elles ne sont pas mélangées à notre deck. Plutôt, on commence avec une en main, puis les autres sont obtenues lors de «super blocages».

À chaque fois qu’un héros subit des dégâts, une jauge (représentée par un bouclier) se remplit d’une à trois cases. Si une attaque remplit la jauge (soit huit cases), celle-ci est bloquée et tous les dégâts sont annulés. Les héros qui a bloqué pige ensuite un super pouvoir, qu’il peut jouer immédiatement et gratuitement, ou la garder pour plus tard et payer son cout. On peut rarement dépendre sur ces blocages, mais les pouvoirs qu’ils donnent ont un impact important.

Chaque rose a ses épines

Plants vs Zombies Heroes conserve le style visuel et l’humour des jeux précédents. Tout est comique et exagéré, comme d’habitude. PopCap a porté un niveau d’attention particulière aux détails pour ses personnages. Chaque créature est animée et a ses propres animations pour quand elle est jouée, quand elle attaque et quand elle meurt. Considérant le nombre de créatures qu’on retrouve dans le jeu, ce n’est rien de moins qu’impressionnant.

Malheureusement, la même attention n’a pas été donnée à l’interface. Elle fonctionne bien la plupart du temps, mais certains menus sont un peu plus difficiles à naviguer, surtout quand vient le temps de construire son jeu. L’écran me parait mal divisé et il faut un peu trop de clics pour ajouter ou retirer des cartes. Il s’agit d’une plainte mineure, mais c’est tout de même fatigant quand on veut apporter plusieurs modifications. On s’y habitue, mais j’aimerais bien voir quelques améliorations à cet égard.

Créer un jeu est un peu plus compliqué qu'il ne le faut - Plants vs Zombies Heroes
Créer un jeu est un peu plus compliqué qu’il ne le faut – Plants vs Zombies Heroes

Des options pour décorer (ou envahir) le jardin

Plants vs Zombies Heroes a probablement le meilleur modèle d’affaires que j’ai vu pour un jeu de ce genre.

En jouant, on accumule des pièces avec lesquelles on peut acheter de packs de base. Pour les packs prémium, il faut dépenser des gemmes. Les gemmes peuvent être achetées avec de l’argent, mais on en gagne assez facilement en accomplissant des quêtes et en augmentant de rang dans le mode classé. Jusque là, c’est assez standard.

Là où PopCap a vraiment réussi, c’est dans la variété de packs qu’on peut acheter. En plus d’avoir des packs qui peuvent contenir n’importe quelle carte du jeu, la majorité des packs sont plus spécifiques. On peut se procurer un pack qui ne contient que des cartes pour une faction, ou même un héros spécifique. Il y a même des packs thématiques selon des mécaniques de jeu ! Je n’ai pas l’impression de dépenser mes gemmes en l’espoir de peut-être trouver quelque chose que je veux. Je peux plutôt me diriger vers les packs qui me seront assurément utiles.

Un maigre menu

Plants vs Zombies Heroes a une grosse faiblesse : il n’y a pas grand-chose à faire. Toutes les options peuvent être montrées en seulement deux captures d’écran.

Les missions ne sont que des matchs contre l’intelligence artificielle. Quelques-unes, dont les combats de boss, seront un peu différentes. Par exemple, il se peut qu’il y ait deux lignes surélevées ou bien des ennemis déjà en jeu, mais en règle générale, les missions ne sont pas vraiment excitantes. On est vraiment loin des aventures qu’offre Hearthstone. La seule bonne chose que je peux dire des missions, c’est qu’une connexion internet n’est pas requise pour les faire.

On peut aussi jouer contre d’autres joueurs, soit en mode amical ou classé. Dans le mode classé, on gagne des gemmes à chaque fois qu’on monte de rang et change de ligue.

Et… c’est pas mal tout. C’est dommage, car les développeurs chez PopCap démontrent qu’ils sont créatifs, mais n’offrent rien qui soit vraiment différent du jeu de base. Ceci dit, le jeu est encore jeune, donc on peut encore espérer voir de nouveaux modes dans de futures mises à jour.

En fait, il y a deux autres choses à faire. D’abord, collectionner les cartes ; cela va de soi. L’autre, par contre, me dérange plus. Il faut débloquer les héros. On ne commence qu’avec deux héros, un de chaque faction, sur les vingt héros jouables. Ça veut dire qu’il y a une foule de combinaisons de classes et de pouvoirs qu’on ne peut essayer tout de suite. Les héros doivent être soit achetés ou débloqués en complétant des quêtes. Au moins, avec cette dernière méthode, on nous donne le choix entre deux héros une fois la quête terminée.

Plants vs Zombies Heroes : «Il m’aime, il ne m’aime pas…»

Au final, c’est un jeu comique et stratégique qui devrait plaire aux joueurs de CCG de longue date qui cherchent un peu de nouveauté. Le mélange de mécaniques simples et familières avec un plateau et ordre de jeu unique est réussi. Plants vs Zombies Heroes est en effet un des jeux les plus originaux que j’ai joués depuis un bout.

Le seul gros problème avec, c’est que c’est tout ce qu’il a à offrir. Sans mode avec des règles modifiées ou évènements spéciaux, il y a peu de raisons d’y retourner une fois qu’on a fait le tour des maigres options. Je vais continuer à jouer, car il me reste encore beaucoup de cartes et héros à débloquer, mais si rien d’autre ne sort d’ici là, je finirai surement par le désinstaller.

Je veux le recommander, mais c’est un peu difficile. Ceux qui veulent quelque chose de nouveau tout de suite seront brièvement distraits par Plants vs Zombies Heroes. Pour ceux qui sont déjà confortables avec le CCG de leur choix, il n’y a pas de raison de s’y investir avant que le jeu n’offre plus d’options.

Site officiel

Disponible sur iOS et Android

Plants vs Zombies Heroes

Graphiques et son
Mécaniques de jeu
Interface et accessibilité
Achats dans l'application
Contenu

Excellent, mais...

Les mécaniques et le style sont excellents, mais le peu de contenu nous laisse sur notre faim. Vous voudrez peut-être attendre une mise-à-jour.

À propos de Jacques Gagné

J'ai vécu toute ma vie avec des jeux. Mon premier amour était Sonic 2, suivi de Pokémon, Zelda et Red Alert 2. Au cégep et à l'université, j'ai découvert un nouveau monde de jeux de société et de rôles. Je touche à tout ; je cherche des expériences différentes. Et quand je tombe sur quelque chose qui éveille la passion en moi, je l'analyse en profondeur pour comprendre pourquoi je l'aime (ou pas!).

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