[Critique] Doctor Who : The Eternity Clock

Il faut préfacer cette critique de Doctor Who : The Eternity clock avec deux mentions : un je suis ce qu’on appelle un “Whovian” (fan incontesté de Doctor Who). Deux : J’avais commencé le jeu à la “Difficile”, me disant que ce serait un jeu simple, mais agréable.

Ce qui en est suivi était un exercice dans la frustration.

Les bases

Doctor Who : the Eternity Clock est un jeu situé dans l’univers de Doctor Who ; série britannique de Science-Fiction/Fantaisie qui a débuté en Novembre 1963.

Nous suivont les périples du titulaire Docteur, accompagné de River Song. Le jeu est développé par Supermassive Games, est développé sous l’engin Unreal ; est distribué digitalement pour la PlayStation 3, Sony Vita et PC pour la somme de 20$ ; et est jouable à un ou deux joueurs. Ce jeu est présenté comme étant le premier dans une trilogie.

L’intrigue

Durant un des voyages du Docteur, son TARDIS se retrouve à plonger subitement en direction de la Terre. S’en suit la révélation qu’il y a plusieurs fissures dans le temps au travers de la planète. Le Docteur décide d’investiguer quand il se retrouve au milieu d’une invasion de Cybermen à Londres.

En fait, tout le jeu se passe au travers de quatre ères à Londres. Pourquoi Londres ? Parce que Doctor Who est une série britannique et tout se passe au Royaume Uni.

Ceci dit, on apprend très rapidement que les fissures dans le temps sont causées par l’Horloge d’Éternité, et qu’il y a quatre morceaux éparpillés dans le temps.

La Présentation

Commençons par ce qui se démarque. Le jeu étant développé sur le Unreal Engine, est beau, considérant que c’est un titre téléchargable et utilisant une propriété sous license. Les représentations de Matt Smith et Alex Kingston sont plutôt fidèles aux comédiens et l’usage de capture de mouvement durant les cinématiques rend la présentation des textes encore plus délicieuses.

Les modèles des ennemis font justice aux créatures telles que présentées dans l’émission.

Les environnements, par contre, varient en terme de qualité. Le modèle de l’intérieur du TARDIS excitera tout Whovian sans hésitation, mais le reste des environnements apparaissent plutôt vides et ennuyeux. Il y a des raisons plutôt valides quant au “pourquoi” c’est le cas, mais un petit effort aurait rendu les environnements plus vivants.

Puisque c’est un titre sous licence, nous avons droit aux voix de Matt Smith et Alex Kingston pour l’interprétation de leurs rôles, qui nous livrent des performances dignes de la série ; quoique je dois avouer qu’il y a des moments où on pourrait dire que Mme Kingston semble ne pas trop s’amuser. Tristement, Nicholas Briggs, le comédien qui donne voix aux Cybermen et aux Daleks dans la série ne fait pas grâce de sa présence.

La musique provient directement de la trame sonore de la cinquième et sixième saison et est réellement un délice auditif, sauf quand on vient d’entendre le même motif à répétition une vingtaine de fois de suite, avec un saut audible.

Tous les effets sonores de la série sont aussi utilisés, du “vwhoosh” qu’émet le TARDIS durant un voyage, au scillement du tournevis sonic, jusqu’au moindre bruit de bouton et d’activation utilisé.

Bizarrement, si vous jouez à deux joueurs, l’écran est séparé en deux à l’horizontale, pour une superbe vue super-extra-panoramique. Je ne vois pas pourquoi, dans notre ère de télés HD, que l’équipe ait choisi de séparer l’écran à l’horizontale et non à la verticale.

Notez que si je vous parle de la présentation en premier, c’est malheureusement parce que c’est malheureusement le meilleur élément du jeu.

La Jouabilité

Le jeu est présenté en format platformer 2.5D. Les boutons on un placement traditionnel, mais utilise l’analogue droit pour manier le tournevis sonic du Docteur, ou le fusil de River Song.

Durant le jeu, on alterne entre les deux personnages dans le but de résoudre des énigmes, ouvrir des portes ou tirer dans le tas. Souvent, l’alternation est représentative des actions que prendrait le second joueur (s’il y a lieu). Elle nous permet d’effectuer l’action d’un personnage pendant que l’autre complète la siènne. Si je ne me trompe pas, le temps que l’on a en tant que le second personnage est même calculé basé sur le temps qu’on prends à compléter l’action en tant que le premier, qui est une façon plutôt intéressante de représenter l’intéraction entre deux joueurs dans une situation seule.

Tristement, le tout est plutôt ennuyeux quand ça va bien. Les éléments “platformer” n’ont rien d’inspirant, et il y a même du bon vieux “poussage de boîtes pour aller plus haut”. Heureusement qu’il y a les commentaires de Matt Smith pour colorer le tout.

Quand ça va mal, par contre, le jeu est frustrant.

Tel que mentionné plus tôt dans la critique, j’avais commencé le jeu à “difficile”. La difficulté n’affecte que les puzzles et le temps que l’on a pour les compléter. Au début, ce n’est pas si mal, mais quand on passe plus de temps que nécessaire à compléter un puzzle parce que le placement de morceaux est plus complexe que nécessaire. Ce serait plutôt tolérable si ce n’était du fait que les puzzles sont réellement à la limite insultants quant à leur simplicité. Ceux qui ont joué à Assassin’s Creed II et qui adoraient les puzzles où il fallait faire des rotations à des images seront quelque part entre ravis et à deux pouces de lancer la manète dans l’écran.

Je vous entend dire “C’est à toi de ne pas jouer à Difficile” et je vous l’accorde. Le hic, c’est que je joues à la majorité de mes jeux à “Difficile”, et la différence entre “Moyen” et “Difficile” est frappante par le fait que rien ne change, sauf les puzzles simplistes. Un jeu “difficile” doit nous inciter à pousser plus fort pour faire mieux et nous donne un sentiment de satisfaction palpable quand on a surmonté la calamité auquel on avait été exposé. Ce jeu, par contre, est tout simplement insultant.

Le tout est exacerbé par la quantité de bogues de qualité variable qui se présentent au courant d’une session de jeu. Généralement, ça peut tout simplement être un problème d’agissement du AI de River Song, où elle ne sait plus comment suivre le Docteur. D’autres fois, on parle de catastrophes.

À un moment donné, le jeu a décidé d’arrêter d’exécuter des scripts et plus rien dans l’environnement n’agissait. Un ennemi était figé en place et rien ne s’actionnait. J’ai dû attendre un décompte de six minutes avant de recommencer la séquence, sans quoi il fallait recommencer tout le tableau.

Une annonce sur la page Facebook du jeu mentionne qu’un patch est en développement. Espérons que ça élimine la majorité de ces bogues.

Pour être bien franc, il y avait quelques moments que je pouvais qualifier comme excitants, mais j’attribue ces moments à la trame sonore et le jeu d’acteurs.

Il y a des articles à collectionner, tels des chapeaux pour le Docteur et des pages du journal de River Song, mais on ne peut porter les chapeaux à la Team Fortress.

En conclusion

J’ai honnêtement de la difficulté à vouloir recommander ce jeu sauf aux grands fans de Doctor Who, et encore même. Ce jeu a beau être un des meilleurs jeux basés sur la série, il en reste qu’il y a du travail à faire.

À vingt dollars, je vous dirais d’investir dans un jeu plus délicieux, tel Journey ou Virtua Fighter 5 : Final Showdown. Ceci dit, Supermassive Games semble écouter les critiques et veut apparemment les adresser dans une suite éventuelle.

Peut-être que le temps serait d’un bénéfice.

À propos de Moustafa Chamli

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